Ceinture Fazyste: chronique d'une ville en mouvement - Episode#27

Sur les toits

À l’égal d’un couvre-chef, le toit d'un immeuble peut être anodin ou spectaculaire. Dans la ceinture Fazyste, les toitures sont, dans un premier temps, un facteur de cohésion urbaine. Ainsi, la hauteur à la corniche est limitée à 20 m et la pente du toit ne doit pas excéder 45°. L’ardoise est reine. Face à la tuile omniprésente dans la ville historique, elle signale chromatiquement la modernité des nouveaux quartiers. Et avec l’ardoise s’impose le zinc. Ton sur ton, métal et pierre : à la parisienne.

L’assouplissement des règles permet l’entrée en scène d’un concurrent : le toit à la Mansart. Dans le quartier des Tranchées où il apparaît, il ne coiffe que des immeubles de standing, Signe de ralliement des vieilles familles protestantes ? On pourrait le croire, tant il semble lié à ce milieu. Quoi qu’il en soit, le Mansart se démocratise, ce qui peut se comprendre : sa forme permet de loger des appartements. N’oublions pas qu’il s’agit d’immeubles de rapport, c’est-à-dire qui rapportent.

Composée de toits à deux versants ou à la Mansart, la skyline reste calme et, à la longue, ennuyeuse. Dès les années 1880, des poussées verticales traduisent un goût pour la nouveauté. Surgissent alors des gonflements bulbeux, qui hèlent passants et passantes en disant : regardez-moi !

Prochain épisode après la pause estivale

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