Le bâtiment n’est plus là et il n’en reste, apparemment, aucune photographie d’ensemble. Son nom rappelle un monopole ancestral, et son aspect les régions alpines de Suisse centrale. C’est le Magasin des sels, construit en 1856 aux Glacis-de-Rive.
Le sel est encore une denrée précieuse au XIXe siècle, au point d’être géré par l’Etat et d’avoir un local pour lui tout seul. Or, la chose ne va pas de soi architecturalement parlant, car le sel corrode, attaque, ruine les maçonneries. Au moment de construire, les édiles tâtonnent. Ils se renseignent à Lyon, qui envoie des plans d’un bâtiment en pierre, avec le commentaire : exemple à ne pas suivre. On s’aperçoit alors que le sel aime le bois, et que le bois résiste au sel. Le choix se porte sur une maison en planches, pouvant se monter et se démonter, que l’on fait venir de l’Oberland bernois. Une option que l’on ne regrettera pas : en 1949, la charpente, admirablement conservée grâce au sel, est démontée et transportée sur la rive droite, où elle sert à la construction du bâtiment d’archives du CICR (av. de la Paix). Cet édifice est démoli dans les années 1980. Mais qu’est devenue son incorruptible ossature ?
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