Ceinture Fazyste: chronique d'une ville en mouvement - Episode#18

Basse température

A l’heure où les températures extrêmes causent des sueurs froides, un coup d’œil rétrospectif sur l’histoire du chauffage n’est pas de trop. Que se passe-t-il dans la ceinture Fazyste, haut lieu de l’innovation en matière de confort?

Au Palais électoral (1855), le chauffage n’est pas encore central, mais presque : on y prévoit quatre calorifères à coke reliés à des bouches en fonte qui « vomiraient de l’air chaud en quantité ». A sa suite, les équipements collectifs sont dotés d’appareils de plus en plus performants, à air chaud, à eau chaude ou à vapeur. Cela suffit-il à tomber la veste et la capuche? En réalité, les chiffres font frissonner les douillets que nous sommes. Dans les salles de l’école primaire de la rue Necker (1892), le Conseil administratif tolère une température de 12° en hiver, admettant 10° dans les classes du sous-sol. Dans celles du Grutli, on estime en janvier 1882 que le chauffage « laisse à désirer », le thermomètre n’atteignant que 7° dans certains locaux. Panne passagère ? Peut-être, mais une chose est sûre : les seuils de tolérance ne sont pas les mêmes qu’aujourd’hui. Il n’y a qu’au Grand théâtre et au Victoria Hall où la température oscille entre 16° et 18°. Comme quoi, la chaleur augmente par paliers (et surtout dans les lieux distingués).

Prochain épisode : Passion platane