Ceinture Fazyste: chronique d'une ville en mouvement - Episode#4

Type de publication
Date de publication
18 juin 2021
Publié dans
Toits et moi

Vus de loin, beaucoup d’immeubles de la ceinture Fazyste se ressemblent. Soumis au règlement sur la hauteur et les saillies (tout ce qui est en relief sur une façade), ils forment des séries qui font bloc, des bandes organisées réunies par un langage commun et des toitures uniformes. On pourrait dire que l’ensemble fazyste est à l’architecture ce que le banc de la Treille est au mobilier urbain : un appel à l’égalité, à la politesse, voire au dialogue. Il y a là une certaine idée de la collectivité (qui exclut toutefois le monde ouvrier, on en reparlera).

Et l’ego dans tout cela ? En fait, il est partout, mais dans le détail seulement. Comme dans le costume bourgeois de l’époque, l’expression de soi dans l’architecture privée genevoise est tout sauf disruptive. Elle est réglée par des conventions, dont certaines sont tacites. L’une d’elles autorise la signature – non pas celle de l’architecte, mais celle du propriétaire. Sur les portes d’entrée figurent ainsi des initiales sculptées au ciseau, marquant d’une empreinte éternelle l’identité du maître d’ouvrage. « Ceci est à moi et n’existerait pas sans moi », nous disent ces inscriptions. Reste à déchiffrer les APP, OB, AC, etc. Moins facile que devant le funéraire JC du cimetière des Rois…

Prochain épisode : Deux petits sangliers

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18 juin 2021
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