La qualité de l'eau du lac et des rivières

La qualité des eaux de surface du canton est contrôlée mensuellement par des prélèvements et analyses physico-chimiques et biologiques. Les résultats de ces analyses servent à déterminer l'origine des pollutions et leurs impacts sur les organismes aquatiques afin de poser un diagnostic de l'état écologique du cours d'eau.

Les activités humaines perturbent la qualité des cours d'eau et du lac par l'apport de polluants divers et la modification structurelle des habitats mettant en péril la survie des organismes aquatiques.

Afin d'identifier ces perturbations, le service de l'écologie de l'eau contrôle mensuellement la qualité des eaux de surface du canton. Il effectue des prélèvements et analyses physico-chimiques et biologiques pour répondre aux exigences de l'Ordonnance sur la protection des eaux (OEaux). Les résultats de ces analyses servent à déterminer l'origine des pollutions (urbaines, domestiques, agricoles ou industrielles) et leurs impacts sur les organismes aquatiques afin de poser un diagnostic de l'état écologique du cours d'eau. Ce diagnostic permet de proposer des mesures à mettre en place afin de remédier à la situation et finalement permettre l'amélioration de l'état écologique du milieu aquatique.

Les analyses

  • Les analyses physico-chimiques mesurent divers paramètres comme la température, la conductivité, le pH, l’oxygène dissous, la concentration des différentes formes d’azote et de phosphore, les métaux lourds et les micropolluants organiques.
  • Les analyses bactériologiques se basent sur la mesure de concentration de la bactérie Escherichia coli, un indicateur de pollution fécale d’origine domestique ou agricole.
  • Les analyses biologiques étudient la composition des communautés animales et végétales sensibles aux changements de leur milieu de vie. Les organismes analysés sont des larves d’insectes, des mollusques, des crustacés, des algues diatomées (algues microscopiques), des plantes aquatiques et des poissons.

La qualité du Petit Lac 

Une fois par mois, des prélèvements d'eau du lac sont effectués au large d'Hermance, sur dix profondeurs de 0 à 70 mètres. Les résultats des analyses permettent de caractériser l'état du Petit Lac publié périodiquement. Ils sont également transmis à la Commission Internationale pour la Protection des Eaux du Léman (CIPEL) qui regroupe des collectivités publiques et scientifiques françaises et suisses et permet de prendre des mesures concertées pour améliorer l'état de santé du lac.

Grâce aux efforts investis en matière d'assainissement (gestion des eaux urbaines, canalisations), l'état sanitaire de l'eau est bon. Le problème d'eutrophisation (forme de pollution liée à la prolifération d'algues lorsqu'un milieu aquatique reçoit trop de substances nutritives) qui faisait pression sur le Léman depuis les années 70, est aujourd'hui résolu. Depuis les années 2000, l'enjeu principal en terme de qualité de l'eau concerne les micropolluants.

La qualité des rivières genevoises

Le réseau hydrographique genevois est divisé en 6 grands secteurs géographiques. Chacun des secteurs est étudié sur un tournus de 6 ans. Les prélèvements d’eau et d’organismes aquatiques analysés en laboratoire permettent de diagnostiquer la qualité des eaux des rivières selon des méthodologies proposées par la confédération (SMG). Les résultats présentant l'état de santé des rivières sont publiés annuellement à travers des fiches disponibles sur SITG ainsi qu'un rapport du secteur.

Si les rivières genevoises demeurent sous pression, elles ont bénéficié de plusieurs actions et projets phares menés par l'Etat et ses partenaires qui ont conduit à une nette amélioration de l’état écologique de certains cours d’eau notamment grâce au programme cantonal de renaturation des cours d’eau et aux efforts d’amélioration de l’assainissement (correction des mauvais raccordements des eaux usées et mise en place de mesures de prévention pour anticiper).

Les enjeux

Le premier enjeu concerne la mise au point d’une méthode nationale d'évaluation de la qualité de l'eau vis-à-vis des micropolluants en tenant compte de leur écotoxicité sur la faune et la flore. En effet, l’impact de certaines substances contenues dans des produits d’usage courant comme les médicaments, cosmétiques ou pesticides qui se retrouvent dans les eaux à de très faibles concentrations, ne sont pas encore suffisamment connus.

Le second est la préservation et le développement des espèces aquatiques sensibles (insectes, écrevisses indigènes, poissons…) ainsi que l’amélioration de la biodiversité globale des cours d’eau et du lac. Les pollutions et l’artificialisation des rivières et des rives lacustres ont fortement dégradé les conditions de vie de certaines espèces qui n’arrivent plus à s’y maintenir. La lutte contre tous les types de pollutions ainsi que la renaturation des milieux menées par le canton devraient améliorer l’état écologique des eaux de surface.

Finalement, le fort développement de l’agglomération franco-valdo-genevoise ainsi que les changements climatiques continuent à engendrer certaines problématiques pour les cours d’eau : risque de pollutions des eaux, très faibles débits estivaux, augmentation de la température des rivières, prolifération de certaines espèces, etc…

 

 Informations complémentaires et documentation

Oh mon eau ! pollution des eaux, SIS 118
Oh mon eau ! pollution des eaux, SIS 118