4. Signaler une espèce invasive
Certaines espèces non-indigènes (exotiques) qui parviennent à se multiplier sur notre territoire peuvent entrainer des nuisances importantes, pour les écoystèmes, les activités humaines, voire pour la santé. On parle alors d'espèces invasives.
Signalez une espèce suspecte !
Certaines de ces espèces problématiques sont aux portes de Genève. Les autorités assurent à ce sujet une veille active, car identifier rapidement l'arrivée d'animaux exotiques indésirables permet d'agir plus efficacement à leur encontre.
Toute présence ou en cas de suspicion à l'égard d'une de ces espèces doit être signalée à l'office cantonal de l'agriculture et de la nature au moyen de photos afin que l'identification puisse être confirmée par un spécialiste et que le cas échéant, des mesures de lutte soient mises en œuvre :
Par E-mail : cet-cge@etat.ge.ch
Par téléphone : GE-environnement au 022 546 76 00 (9h-13h)
#moustique tigre / #frelon asiatique / #fourmi tapinoma magnum
Le moustique tigre
Le moustique tigre est une espèce invasive exotique qui colonise progressivement l'Europe en tirant parti du changement climatique. Il évite soigneusement les espaces naturels et s'établit avant tout dans les zones habitées.
Il a été identifié à Genève durant l'automne 2019 sur un périmètre très localisé. Dans cette phase de colonisation initiale, il est encore possible de retarder l'expansion de cet insecte indésirable.
Le frelon asiatique
Le Frelon asiatique (Vespa velutina) est un insecte exotique originaire d'Asie du sud-est, introduit accidentellement en Europe en 2004. Actuellement en expansion en France, il a été signalé pour la première fois à Genève durant l'été 2020.
Les piqûres de cet insecte ne sont pas plus dangereuses que celles de l’abeille domestique et de la guêpe, avec les mêmes risques pour les personnes allergiques. L'espèce n'est pas particulièrement agressive. Il constitue une menace importante pour l'environnement car il s'attaque aux ruches des abeilles domestiques.
Des mesures sont donc mises en place pour assurer sa détection précoce, afin de prévenir sa progression et empêcher son implantation. Cela implique sa détection précoce et la destruction des nids, opérée par des spécialistes.
Comment reconnaître le frelon asiatique et que faire ?
L'office de l'agriculture et de la nature (OCAN) a pour mission de vérifier l'identification et, le cas échéant, organiser l'éradication de la colonie, en collaboration avec le SIS (pompiers professionnels) et le service de la consommation et des affaires vétérinaires, voire les partenaires transfrontaliers.
Adoptez les précautions d'usage à l'égard des insectes munis de dard : ne pas approcher à moins de 5-10m des nids et ne pas chercher à détruire soi-même une colonie !
Comment reconnaître un Frelon asiatique ?
- Sa taille (soit 2-3 cm) est comprise entre celle du frelon européen et des guêpes communes
- L' avant du corps est très sombre, comme fumé, avec un contraste jaune vif moins marqué que pour les espèces indigènes
- Il n'a pas de points noirs latéraux sur l'abdomen. Son extrémité est souvent marquée d'un motif rappelant deux yeux jaunes en amande
- Les nids du frelon asiatique sont caractérisés par leur taille remarquable (jusqu'à 80 cm de diamètre) et sont souvent perchés haut dans les arbres. Ils sont sphériques ou ovoïdes.
Pour en savoir plus : http://frelonasiatique.mnhn.fr/
La fourmi invasive Tapinoma magnum
Originaire du Sud de l'Europe et d'Afrique du Nord, la fourmi Tapinoma magnum est une espèce exotique envahissante détectée pour la première fois en Suisse dans le canton de Vaud en 2012. À Genève, la première colonisation a été observée en 2018 dans la commune de Versoix, puis en 2021 dans les communes de Collonge-Bellerive et Dardagny.
Les enjeux
Ces fourmis ne représentent pas un danger direct pour l'être humain, elles ne piquent pas mais elles mordent et peuvent causer quelques désagréments. Une fois installée, la colonie prolifère et la présence de très nombreuses fourmis peut engendrer des nuisances pour les habitants mais aussi pour les cultures.
Formant de super colonies, cette espèce élimine petit à petit les espèces de fourmis locales.
Comment reconnaître la tapinoma magnum et que faire ?
Dans cette phase de colonisation initiale, il est encore possible de retarder l'expansion de cet insecte à Genève. Ainsi, afin de limiter les nuisances pour les habitants et l'impact sur la biodiversité locale, il est primordial d'éviter toute nouvelle implantation de colonies.
Comment reconnaître la fourmi Tapinoma magnum ?
C'est une petite fourmi au corps noir avec des grandes différences de tailles parmi les ouvrières (de 2 à 4 mm). Celles-ci forment des pistes denses qui longent les bordures de trottoirs. Ecrasées entre les doigts, elles émettent une forte odeur de beurre rance légèrement citronnée très caractéristique.

Ces fourmis occupent en général des milieux non naturels tels que les jardins, les cimetières, les zones de terre à proximité des bâtiments et les places de parking. Cette espèce nidifie principalement dans le sol, dans un vaste réseau de galeries, et ne se signale en surface que par des ouvertures souvent entourées de cônes de terre fine.
Présence de T. magnum avec petits monticules de terre fine excavée © C. Rochet
Prévenir l'implantation de cette fourmi invasive
Les jardineries devraient prendre toutes les mesures possibles pour s'assurer que le commerce de plantes ne contribue pas à la diffusion de cette fourmi invasive.
Le risque majeur d'implantation par cette fourmi est l'achat de plantes méditerranéennes (olivier, palmier, citronnier, etc.) en jardinerie.
Les déplacements de terre (travaux de jardinage, chantiers, etc.) peuvent également contribuer à la diffusion des colonies :
- Terreaux et plantes doivent être étalés et conservés jusqu'à la fin de l'automne avant d'être éliminés pour limiter l'extension des colonies.
- Les paysagistes et jardiniers doivent contrôler régulièrement la présence de fourmis et limiter au maximum les déplacements de terre d'un chantier à l'autre.
Mesures de luttes
Pour venir à bout des colonies de cette fourmi, il est nécessaire de faire appel à un désinsectiseur car les produits efficaces ne sont accessibles qu'au professionnels et leur utilisation nécessite un permis de traiter (licence biocide).
Protocole de lutte contre la fourmi Tapinoma magnum pour les professionnels
Si la présence de ces fourmis devient trop gênante, dans l'attente d'une intervention professionnelle :
- Ne pas utiliser d’insecticides – aux effets indésirables et de toute façon inefficace, mais verser de l’eau bouillante dans les zones de terre remuée en insistant particulièrement sur les lieux où entrent et sortent des fourmis.
- Contrôler également les arbres, car ces fourmis peuvent élever des pucerons et ainsi se propager plus rapidement, tout en affaiblissant les végétaux. Des bandes de glu autour du tronc permettent d'éviter l'envahissement : les bandes de glu vendues dans le commerce ne sont pas efficaces - appliquer plutôt un scotch autour du tronc de manière à ne laisser aucun espace et déposer un boudin de glu (glu en tube) de 1 cm de hauteur tout autour (ce système tient toute la saison).
Activités en lien avec les espèces potentiellement invasives
Toute activité impliquant une espèce potentiellement invasive doit faire l'objet d'une demande d'autorisation préalable. Le non-respect de cette procédure peut faire l'objet d'une amende pour les possesseurs d'animaux exotiques considérés comme invasifs et non déclarés.
- Formulaire de demande d'autorisation scientifique
- En savoir plus sur les plantes exotiques envahissantes
Contact
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L'OCAN assure la préservation des terres agricoles et promeut, dans une perspective de souveraineté alimentaire et de développement durable, une agriculture productrice, rémunératrice, concurrentielle et respectueuse de l'environnement. Il garantit durablement le développement d'un patrimoine naturel et paysager riche et diversifié, par la mise en valeur et la gestion d'espaces favorables à la biodiversité.Rue des Battoirs 7
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