Réseau public et qualité de l'eau potable

Réseau public et qualité de l'eau potable
Réseau public et qualité de l'eau potable
Les processus de fabrication, traitement, stockage et distribution de l’eau potable font l'objet de contrôles qualité et d'analyses de risques très réguliers. Ils sont menés par SIG et le SCAV.

Analyses de routine effectuées par SIG et le SCAV

Programme des analyses de routine effectuées par SIG et le SCAV
Programme des analyses de routine effectuées par SIG et le SCAV

Autocontrôle SIG

Selon le principe de devoir d’autocontrôle, SIG a le devoir d’appliquer un système d’analyses de risques de type HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point). Cette méthode, développée par la NASA, correspond à l’analyse des risques (biologiques, chimiques et physiques) et des points de contrôle critiques.

Depuis de nombreuses années, chaque risque est évalué selon une matrice de probabilités et d’impacts. Les risques jugés pertinents sont soit diminués, après adaptation des processus lorsque cela est possible, soit surveillés grâce à un suivi strict de paramètres bien définis.

Qu’il s’agisse des ressources ou des différents processus de production (traitement, stockage) et de distribution de l’eau potable, l’analyse de risques HACCP de SIG a conduit à des programmes d’analyse
adaptés. 

Sur le plan bactériologique, les microorganismes pouvant être à l’origine de certaines pathologies (ex : Campylobacter, salmonelle, légionnelle, Pseudomonas, etc.), sont aussi ponctuellement recherchés.

Les paramètres microbiologiques, physico-chimiques, micropolluants ou encore organoleptiques sont fixés selon les exigences légales et les connaissances scientifiques.

La plupart des paramètres contrôlés par SIG font l’objet d’une norme légale ou d’une norme interne (basée sur l’expérience et la connaissance des installations). Tout dépassement de l’une ou l’autre de ces valeurs de référence est pris en compte afin que des corrections soient immédiatement apportées et, le cas échéant, que le SCAV en soit informé.

Le laboratoire SIG effectue chaque année entre 9'000 et 10'000 prélèvements, pour environ 160'000 paramètres analysés. Les contrôles effectués uniquement sur l’eau distribuée (arrivant aux robinets chez le consommateur) représentent chaque année environ 6'500 prélèvements pour 115'000 paramètres analysés.
Le concept HACCP de SIG comprend quelque 800 risques dont 7% sont évalués comme forts. Ces derniers correspondent principalement au risque de malveillance ou de terrorisme.

Etapes du HACCP

La méthode HACCP comprend les étapes suivantes :

  • L’identification et l’analyse des dangers (biologiques, chimiques et physiques) qu’il s’agit de prévenir, d’éliminer ou de ramener à un niveau acceptable.
  • La détermination dans la chaîne des processus de points critiques nécessitant un contrôle.
  • La définition dans cette chaîne de processus de valeurs maximales qui différencient l’acceptabilité de l’inacceptabilité pour la prévention, l’élimination ou la réduction des dangers identifiés.
  • La définition et la mise en oeuvre d’un système efficace de surveillance des points critiques.
  • La définition de mesures correctives à prendre lorsque la surveillance révèle que sur un point critique la sécurité de l’eau n’est pas assurée.
  • La définition d’une procédure visant à vérifier que le système est correctement appliqué.
  • L’établissement de documents et de relevés à même de démontrer l’application effective du système.

 

Surveillance du SCAV

En tant qu’autorité de contrôle des denrées alimentaires, le SCAV vérifie l’adéquation et la bonne application du système HACCP mis en place par SIG. (ex : analyses des risques identifiés, traçabilité, plan d’échantillonnages, formation du personnel, plan d’urgence, information à la population, etc.). La législation fédérale requiert une fréquence de contrôle minimale tous les 4 ans pour les producteurs d’eau potable. SIG étant le seul et unique fournisseur du canton, le SCAV a néanmoins choisit de réaliser, par rotation, 1 à 2 inspections annuelles des différentes stations de production et autres installations de SIG. Le SCAV effectue environ environ 200 analyses d’échantillons d’eau potable.

Le SCAV peut interdire la distribution d’eau potable si celle-ci n’est pas conforme aux conditions nécessaires à l’approvisionnement en eau de consommation de qualité.

Les inspections officielles du SCAV se fondent sur les points suivants :

  • L’étude et suivi de la qualité chimique et microbiologique de l’eau (brute et après traitement) 
  • La maîtrise des processus et activités (ex : captage, pompage, traitement, stockage et transport de l’eau, réalisation et fréquences d’analyses, suivi des résultats analytiques obtenus, gestion des anomalies mises en évidence ou rapportées, sécurité des sites, etc.) 
  • L'état des constructions et des équipements.

Le SCAV contrôle également les fontaines alimentées par le réseau d’eau potable. Certaines fontaines ne sont pas alimentées par le réseau. Elles ne sont souvent pas entretenues par les communes et sont alors signalées comme eau non potable.

Le SCAV gère aussi les incidents pouvant altérer la potabilité de l’eau et la santé des consommateurs. Il procède aussi à des contrôles effectués par sondage au moyen d’analyses chimiques et biologiques.

Le SCAV dispose de plusieurs laboratoires lui garantissant une grande flexibilité et rapidité d’action.

Contrôle de qualité de l’eau distribuée

La qualité de l’eau potable délivrée par SIG est contrôlée officiellement plusieurs fois par année par le SCAV sur la base des exigences minimales de qualité définies dans la législation fédérale. Des prélèvements réguliers sont effectués sur 4 sites :

  • A la sortie des deux stations de traitement (eau potable issue du captage dans le Léman mais après traitements de potablilisation)
  • Dans les deux régions où des puits de pompage dans la nappe phréatique du Genevois ou de l’Allondon sont utilisés (eau potable au robinet).

En cas de pollution accidentelle ou d’incident majeur (pollution chimique, contamination par les eaux usées, etc.), le SCAV procède à des analyses spécifiques hors des contrôles de routine. En vue de rechercher de nouveaux paramètres chimiques ou biologiques, le SCAV s’appuie tant sur des méthodes préexistantes que sur de nouvelles méthodes développées et mises en oeuvre rapidement par ses scientifiques.

Des contaminants supplémentaires sont analysés tels les coliformes totaux (indicateurs fécaux plus spécifiques et plus sensibles), les Legionnella spp et Pneumophila (bactéries impliquées dans des pneumonies sévères à graves), les salmonelles (pathogènes mis en cause dans les toxi-infections alimentaires), certains virus (norovirus, adénovirus, entérovirus, coronavirus), des substances issues de traitements des canalisations, des plastifiants ou d’autres micropolluants.

Le SCAV réalise annuellement 1 à 2 inspections officielles de SIG et effectue environ 200 analyses d’échantillons d’eau potable. 
Voir les paramètres contrôlés dans le tableau : Analyses de routine effectuées par SIG et le SCAV

Communication entre le SCAV et SIG

Une procédure d’actions en cas de dépassement de norme a été établie entre SIG et le SCAV. Ce document, intrinsèque au système HACCP de SIG, vise à répertorier les actions spécifiques à entreprendre vis à vis des dépassements constatés, en fonction de leur typologie et de leur gravité, ainsi que les cas où le SCAV doit être immédiatement alerté.

Un rapport mensuel des dépassements, ainsi qu’un rapport trimestriel des résultats observés, comprenant les valeurs moyennes, maximales et minimales des quatre points représentatifs de la qualité de l’eau distribuée dans les 4 réseaux principaux, sont envoyés au SCAV. Sur la base d’un bilan annuel, SIG et le SCAV coordonnent leurs actions afin d’assurer un contrôle de qualité optimal de l’eau potable.

Afin d’assurer sa réactivité en cas de crise, le SCAV élargit continuellement son panel analytique.

Un processus de gestion de crise est également en place dans les deux entités pour gérer les incidents pouvant mettre la santé des consommateurs en péril.