Nos sites naturels aquatiques constituent un patrimoine inestimable. Ces espaces assurent en effet des services irremplaçables, allant de la régulation vitale du climat ou du cycle de l'eau jusqu'à l'accueil d'activités récréatives qui nous ressourcent.
Rade et Rhône au cœur d'un réseau mondial de sites protégés
Compte tenu de ces enjeux, la communauté internationale a développé au travers de la Convention de Ramsar, adoptée il y a déjà plus de cinquante ans, la protection à l'échelle mondiale d'un réseau de ces espaces naturels majeurs pour notre planète. A l'heure où il apparaît nécessaire d'allouer une portion suffisante de nos territoires en faveur des prestations offertes par la biodiversité, comme le prévoit aussi Genève dans le cadre de sa stratégie cantonale, cette démarche pionnière révèle toute sa portée. Par le biais de cette convention, 2471 sites revêtant une importance internationale sont d'ores et déjà protégés et parmi ceux-ci figurent… la rade et le Rhône genevois. Familiers et accessibles, ces espaces en partie urbains sont en réalité des milieux naturels qui constituent des havres précieux pour une flore et une faune sauvages que nous côtoyons sans toujours nous en rendre compte.
Redécouvrir le lac: un programme d'activités gratuites le 5 février
C'est pour faire connaître la valeur à la fois locale et globale de ce patrimoine que chaque année, Genève invite la population à célébrer les zones humides. Ainsi, le dimanche 5 février prochain, les partenaires de cette opération mettront à l'honneur les espèces emblématiques du Léman qui présentent, chacune à leur façon, une facette de la richesse de cet espace. A cette occasion, oiseaux rares ou plus communs, aigle géant, végétaux sous-lacustres ou encore éphémère à découvrir sous la loupe seront aux programme de ces animations conduites par des naturalistes ou des ornithologues. Destinées au grand public - passionnées et passionnés munis de jumelles, simples curieuses et curieux ou familles - les activités proposées sont toutes gratuites, mais la plupart nécessitent une inscription préalable. Ce programme offrira une belle opportunité de redécouvrir nos rives sous un angle inattendu et, au travers des oiseaux migrateurs qui relient le Léman au Grand Nord ou à la Méditerranée, de s'évader le temps d'un dimanche hivernal.
Journée mondiale des zones humides à Genève: les informations pratiques
Les espèces emblématiques
Activités au départ de la lagune des Eaux-Vives
- Pygargue: un géant plane dorénavant sur le lac!
- Fuligule nyroca: à la recherche de l'oiseau rare!
- Éphémère: les dessous d'une vie pas si brève
- Foulque macroule: la gardienne des roseaux
- Grèbe huppé: l'oiseau sous-marin à la conquête des ports
- Nette rousse: la prospérité grâce aux herbiers
- Fuligule morillon: un hôte d'honneur d'importance internationale
Autres activités
- Les coulisses d'une roselière lacustre – Réserve naturelle de la Pointe-à-la-Bise
- Les canards de la rade – Parc Mon Repos
Prévoir des habits chauds et ne pas hésiter à prendre une paire de jumelles.
Super-prédateur: un géant plane dorénavant sur le lac...
Qui connaît le pygargue à queue blanche? Avec une envergure défiant celle du cygne, cet "aigle" ne passe pourtant pas inaperçu. En réalité, ce géant parmi les rapaces européens a connu une histoire en dents de scie, victime de la perte d'habitats et de destructions directes. Le 20e siècle l'a ainsi vu disparaître comme nicheur de Corse, dernier bastion historique de son aire occidentale… et son souvenir s'est ainsi progressivement effacé de nos mémoires.
Longtemps retranché dans les marges de l'Europe, cet oiseau connaît aujourd'hui une nouvelle expansion en tirant parti des mesures de protection de la nature. Le Léman est même à la pointe de cet élan grâce à un programme de conservation, localisé à Sciez, contribuant à rétablir cet aigle spectaculaire au cœur de l'Europe de l'Ouest. A l'image de la réintroduction réussie du gypaète, ce projet prévoit de relâcher des oiseaux élevés par des parents issus de captivité, sans nécessiter de prélever des poussins de cette espèce fragile dans la nature, grâce à un système innovant de volière d'acclimatation. L'été dernier, les quatre premiers jeunes équipés de balises ont réussi leur essor: ils planent désormais dans la région et des survols de Genève ont déjà été notés. A la faveur de la Journée mondiale des zones humides, une des sorties proposées au public tentera d'apercevoir sur le terrain l'un de ces oiseaux suivis par satellite, avant d'aller visiter les espaces qui abritent les adultes participant au programme de lâcher lémanique. De quoi faire mieux connaître ce super-prédateur des airs, qui n’hésite pas à se nourrir de cormorans et pourra à l’avenir faire figure d’espèce emblématique pour notre lac.
Pour en savoir plus:
- M. Gottlieb Dandliker, inspecteur de la faune, DT, T. 022 388 55 32 ou 079 240 83 49, gottlieb.dandliker@etat.ge.ch.
- M. Laurent Vallotton, Muséum d’histoire naturelle, T. 022 418 63 37, laurent.vallotton@ville-ge.ch
Activités proposées par les partenaires locaux de la Journée mondiale des zones humides: secrétariat de la Convention de Ramsar, Etat de Genève, Muséum d’histoire naturelle de la Ville de Genève, HEPIA, Association pour la sauvegarde du Léman (ASL), Groupe des jeunes de Nos oiseaux-Genève, Groupe ornithologique du bassin genevois (GOBG), La Libellule, NARIES, Pro Natura Genève.