Apiculture et abeilles

5. Maladies des abeilles

Loque américaine

La loque américaine est l'épizootie la plus dangereuse pour les abeilles. Elle est due à la bactérie Paenibacillus larvae qui produit des spores. Ces dernières sont extrêmement résistantes et restent infectieuses pendant des décennies dans les colonies d'abeilles, sur les rayons et autres matériaux. En conséquence une lutte rigoureuse contre la loque américaine est indispensable. Il est obligatoire de brûler les colonies malades et de désinfecter ou d'éliminer les ustensiles et outillages contaminés du rucher infesté, ainsi que de contrôler les ruchers avoisinants (zone sous interdiction). L'utilisation d'antibiotiques est interdite aussi bien pour la prévention que pour la lutte contre cette maladie.

Loque européenne

La loque européenne est une maladie bactérienne touchant le couvain et ayant une forte contagiosité. Néanmoins, moins dangereuse que la loque américaine, elle représente un diagnostic différentiel important de celle-ci. Les bactéries impliquées sont la Melissococcus pluton, la Paenibacillus alvei et P. pulvifaciens, dont la ténacité est modérée. L'évolution est rapide et sans image clinique homogène. Suivant la combinaison des bactéries qui interviennent, les larves périssent déjà avant l'operculation ou bien ce sont principalement les couvains operculés qui sont atteints. L'infection se transmet oralement. Suspicion : apparition de brèches dans le couvain et/ou mise en évidence microscopique des spores. Il n'existe ni de vaccin ni de prophylaxie immunitaire.

Varroase

La varroase est une épizootie dite "à surveiller". C'est une acariose des abeilles qui provoque des dégâts surtout chez le couvain. Une forte infestation par ces acariens peut affaiblir une colonie jusqu'à la faire disparaître. La transmission d'une colonie à une autre s'effectue par pillages, par les faux-bourdons et les ouvrières qui volent, par les essaims sauvages et par l'apiculteur/trice. Suspicion : apparition de jeunes abeilles atrophiées et de faux-bourdons possédant une taille de nain, un abdomen raccourci et des malformations des ailes. Il n'existe pas de vaccin ou de prophylaxie immunitaire.

Feu bactérien

Les apiculteurs/trices participent activement, au ralentissement du feu bactérien, en acceptant certaines contraintes. Le feu bactérien est une maladie bactérienne (Erwinia amylovora) destructrice. Elle noircit et déforme jusqu'à la mort les inflorescences et les rameaux des arbres fruitiers à pépins et des arbustes ornementaux à pépins de la famille des rosacées. Le contrôle de sa présence et de sa lutte sont obligatoires. C'est la station phytosanitaire cantonale qui effectue des contrôles et organise la lutte au cas par cas. En évitant le déplacement des abeilles des régions atteintes vers les indemnes, les apiculteurs/trices éliminent une importante voie de contamination.

Petit coléoptère des ruches (Aéthina Tumida)

Les autorités italiennes ont annoncé l'arrivée du petit coléoptère des ruches (PCR ci-après) en Italie en 2014. Il est apparu en Sicile et en Calabre (sud du pays). Le PCR est d'origine d'Afrique du Sud et il représente une menace supplémentaire pour la population des abeilles car c'est un ravageur redouté. Les abeilles européennes n'ont pas encore développé de stratégie pour se défendre face à cet intrus.

Le Petit Coléoptère des ruches ressemble à une petite coccinelle. L'adulte mesure 5,7mm sur 3,2mm de large et il est de couleur brun foncé à noir. En été, le PCR s'introduit dans les ruches pour y déposer ses oeufs  dans les fissures. Les larves se nourrissent du miel, de pollen mais également des larves et des oeufs des abeilles. Dès lors, le miel fermente et dégage une odeur d'orange pourrie. Au bout de 10 à 15 jours, les larves sortent de la ruche pour s'enfoncer dans le sol et y effectuer leur nymphose. Ce processus dure entre 21 et 28 jours et l'adulte apparaît.

Aide à l'identification Aéthina Tumida

Une directive technique à l'attention des inspecteurs des ruchers a été mise en place. Ce document détermine les mesures à prendre en cas d'infestation par le petit coléoptère. Si la présence est observée par l'apicutleur dans une ruche, ce dernier a l'obligation de l'annoncer à l'inspecteur de son secteur car le PCR est considéré comme une maladie à combattre en vertu de l'article 4 de l'Ordonnance sur les épizooties, RS 916.401.

Compte tenu des effets nuisibles de ce nouveau ravageur sur la santé des colonies d'abeilles, il est recommandé aux apiculteurs suisse de se former à l'identification afin d'être en mesure de reconnaître tous les stades du développement du PCR car les cas dans le  sud de l'Italie sont alarmants.

En cas de suspicion de maladie, ou d'un quelconque doute, il faut impérativement contacter l'inspecteur des ruchers de son secteur.

Dernière mise à jour
27 janvier 2023

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