Une journée estivale dans le canton de Genève autour de l’intégration

Immersion dans le festival « chapiteaux enchantés » et dans les cours au parc « français en été », lors d’une chaude journée d’août. Les deux dispositifs mettent l’intégration au cœur de leur mission et fêtent respectivement 5 ans et 10 ans d’existence. Ils sont devenus des rendez-vous incontournables de l’été genevois pour les familles et les personnes qui apprennent le français.

Le matin : spectacle, éveil au mouvement et découvertes musicales sous chapiteaux

9h30, parc des Micocouliers, Meyrin. Tandis que les professionnels de la petite enfance s’affairent sous les « chapiteaux enchantés », les premières poussettes s’approchent timidement. Petit à petit, le public s’agrandit et les six chapiteaux accueillent des dizaines d’enfants, âgés entre 0 et 4 ans, et leurs parents. Ici, le spectacle « Mam’zelle Chapeau » se déroule sous les regards ébahis. Là, des enfants lisent ou se laissent raconter des histoires. Plus loin, un chapiteau invite à la découverte des sonorités d’instruments.

Pendant que les enfants explorent, leurs parents font connaissance, reçoivent un soutien pédagogique et des informations sur les prestations préscolaires existantes dans la commune tout au long de l'année. C’est aussi un moment de jeu et de complicité entre parents et enfants, dans un cadre propice au développement du lien. Pour les familles, notamment immigrées, qui ne bénéficient pas d’un soutien familial de proximité ou professionnel faute de moyens, la fermeture des espaces parents-enfants l’été peut être synonyme d’isolement. Les « chapiteaux enchantés » encouragent le lien social et l’intégration et assurent le maintien d’activités essentielles au bon développement langagier, cognitif, physique et social des enfants dans cette période creuse. Ils se déroulent dans les espaces verts de six communes genevoises.

L’après-midi : apprentissage du français sous la canopée

La journée se poursuit dans le cadre tropical du jardin botanique alpin de Meyrin. L’atmosphère est studieuse mais détendue. Des groupes de personnes d’âges et d’origines variés se sont rassemblés sous les arbres pour apprendre le français. Le climat est frais, propice à l’apprentissage. Nous avons rejoint « français en été », des cours de français oraux, gratuits, sans inscription donnés en plein air par des professionnels et réservés à un public adulte. Au loin, on entend un petit groupe rire aux éclats. Ce sont les enfants des apprenantes et apprenants, encadrés par une équipe éducative et d'animation. Cette prise en charge permet aux parents de se concentrer pleinement sur leur apprentissage, sans avoir à se soucier de la garde de leurs enfants.

« Français en été » a démarré modestement en 2015, avec des cours organisés dans un seul parc à Genève. Au moment de clore la dixième édition, il s’est étendu à huit parcs dans six communes, attirant près de 2000 participants. Cette expansion est le fruit d’un partenariat réussi entre le canton, les communes et les associations de la société civile. Au-delà de l’apprentissage du français, le programme permet de renforcer les liens sociaux et de faciliter l’intégration des personnes récemment installées dans le canton. Sous la canopée, les communes partenaires entrent en contact avec les résidentes et résidents récemment installés à Genève et leur font connaître leurs prestations. L’atmosphère plus informelle des cours au parc favorise les rencontres, ce qui renforce les liens sociaux et l’intégration.

Deux maillons forts de l’intégration à Genève

Ces deux dispositifs, pilotés par le bureau de l’intégration et de la citoyenneté (BIC), sont des maillons forts de l’intégration à Genève. Leur succès démontre que lorsque des espaces d’apprentissage et de rencontre attractifs et accessibles sont proposés, le public répond présent. Dans un festival pour les 0 à 4 ans ou durant des cours de français au parc, énormément d’enjeux liés à l’intégration se jouent : accès à des informations sur les prestations dans les communes et dans les associations, développement des liens sociaux, lutte contre l’isolement et appropriation de l’environnement proche. Les partenariats exemplaires noués dans les deux cas avec les communes et associations genevoises ont permis une augmentation rapide de l’offre tout en maintenant sa qualité. Dans les années à venir, l’offre de cours de « français en été » et d’activités sous les « chapiteaux enchantés » sera étendue, pour permettre à davantage de personnes d’en profiter.

La presse s’est intéressée à « français en été » qui a clos sa 10e édition cet été. La Tribune de Genève a publié un article, et Le Courrier, Léman Bleu, LFM et Radio Lac ont relayé une dépêche de l’ATS.