Confronté à la fermeture de la plupart des centres de formation associatifs durant les mois estivaux, le bureau de l’intégration et de la citoyenneté (BIC), en partenariat avec l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO - Genève), lance en 2015 une formule originale: les cours au parc, devenus "français en été". Des cours de français oraux, gratuits, sans inscription, sont donnés chaque été depuis lors dans les parcs du canton de Genève.
Le succès est au rendez-vous dès la première édition et démontre que l’offre répond à un réel besoin. En 10 ans, "français en été" est passé d'un seul parc en Ville de Genève à huit parcs dans six communes du canton, et d’une cinquantaine de participantes et participants à près de 2000 personnes cet été (voir photos ci-dessous). Désormais, plus de 50 professionnels encadrent les apprenantes et apprenants, tous les jours, sur le terrain: formatrices et formateurs, travailleuses et travailleurs sociaux des communes, sans oublier l’équipe éducative et d'animation qui organise des activités pour les enfants (1-12 ans). Ces derniers sont pris en charge durant les cours afin que leurs parents apprennent le français.
Nouvelles approches du français
Plusieurs raisons expliquent l’excellent bilan de "français en été" au moment de souffler 10 bougies. Sans la détermination des personnes immigrées à apprendre le français, même durant les vacances estivales, le dispositif n’existerait pas. C’est aussi grâce à un partenariat exemplaire entre le canton, les communes et les associations de la société civile que "français en été" a pu émerger et croître si rapidement. L'accueil des enfants, permettant d’inclure les parents, le cadre insolite des parcs et plus informel que les salles de cours, la gratuité, la facilité d’accès (sans inscription) et l’excellente qualité des cours contribuent aussi au succès de "français en été". Toujours axés sur la pratique du français au quotidien, en lien avec la vie genevoise, ces cours se sont par ailleurs avérés un laboratoire formidable pour de nouvelles approches didactiques du français.
Ouvert à toute personne désireuse d'apprendre le français, peu importe l’origine ou le statut de séjour, le dispositif a su s’adapter et rebondir face aux défis au fil des ans. Les cours ont été maintenus durant les années COVID, moyennant la mise en place de mesures strictes. En 2022, de nombreuses personnes réfugiées d’Ukraine, arrivées depuis peu à Genève, ont rejoint les cours de "français en été". Soucieux d’encourager l’intégration de toute personne immigrée sans tarder, le canton et ses partenaires ont rapidement engagé une dizaine de formatrices et formateurs supplémentaires pour répondre à la demande exceptionnelle.
Un dispositif appelé à être étendu
"Aujourd'hui, "français en été" est un pilier de la politique d’intégration du canton. Outre l’apprentissage du français, un objectif indispensable dans tout parcours d’intégration, le dispositif remplit plusieurs autres fonctions importantes" indique Thierry Apothéloz, conseiller d'Etat chargé du département de la cohésion sociale. En effet, ce programme permet aux communes partenaires d’entrer en contact avec les résidentes et résidents récemment installés à Genève, leur faire connaître leurs prestations et les points de contact de proximité. Il incite les personnes immigrées, parfois isolées socialement, à découvrir et à s’approprier l’environnement local. Enfin, l’atmosphère plus informelle des cours au parc favorise les rencontres entre les élèves et avec les professionnels. Les liens et la participation à la vie sociale s’en voient renforcés et, par ricochet, l’intégration sociale des personnes dans leur lieu de vie.
Après 10 ans d’existence, les perspectives de "français en été" sont excellentes. Vu le succès que rencontre la formule, son adaptabilité et l'exemplarité avec laquelle il place l'apprentissage du français au cœur de la Cité, le dispositif sera étendu dans les années à venir à de nouvelles communes et de nouveaux parcs.
Pour toute information complémentaire aux médias: M. Thierry Apothéloz, conseiller d'Etat, en contactant M. Guillaume Renevey, secrétaire général adjoint chargé de communication, T. 022 546 67 68.