En 2020, la pandémie figeait le monde et les liens sociaux étaient drastiquement réduits, souvent cantonnés à la sphère virtuelle. La pandémie a provoqué la fermeture de l’ensemble des structures d’accueil, dont celles des enfants en âge préscolaire, ainsi que des places de jeux dans les parcs. Or les activités et les interactions sont capitales au développement cognitif et à la sécurité affective à cet âge. De plus, pour les familles dont le cercle social était limité, ce qui est souvent le cas de personnes immigrées primo-arrivantes, la fermeture des lieux d’accueil a été synonyme d’isolement social.
Un festival pour affronter la pandémie
Face à ces défis, le bureau de l’intégration et de la citoyenneté (BIC) a mis sur pied, dès l’été 2020, le festival gratuit « les chapiteaux enchantés », en partenariat avec les villes de Carouge et de Lancy. Dans les espaces verts de ces communes, les enfants et leurs parents ont pu écouter des berceuses, découvrir des sons avec un ethno-musicien, interagir autour d’un kamishibaï ou s’initier à la fabrication de marionnettes et préparer un petit spectacle pour leurs parents.
Dès la première édition, la fréquentation a dépassé les attentes du BIC et des communes, avec plus de 300 familles rejoignant, tout-sourires, le festival. En 2024, « les chapiteaux enchantés » seront reconduits pour la cinquième année consécutive, au sein de six communes genevoises. Découvrez le programme complet en cliquant sur ce lien ou sur le site indiqué en fin d’article !
Derrière l’enchantement, un dispositif exigeant
Au-delà de l’émerveillement des enfants et de la satisfaction des parents, c’est un véritable dispositif à l’attention de la population qui est déployé, visant plusieurs objectifs. D’abord, face aux restrictions sanitaires, il s’agissait d’assurer le maintien d’activités garantissant le développement langagier, cognitif, physique et social des enfants de moins de 4 ans. Après la levée des restrictions sanitaires, les « chapiteaux enchantés » continuent à répondre à cet objectif : durant les vacances scolaires, de nombreux lieux d’accueil ferment et les familles avec revenus modestes n’ont pas toujours les moyens d’offrir des activités stimulantes et ludiques à leurs enfants.
Ensuite, le festival soutient la parentalité. Devenir parent constitue un grand bouleversement et est source de vulnérabilité, d'autant plus quand son tissu familial et social est à l'étranger. Sous les chapiteaux, les médiateurs, médiatrices et les professionnels du jeune enfant entourent les familles, répondent aux questions et disposent d’outils pédagogiques et éducatifs pour favoriser les liens entre parents et enfants, ce qui renforce encore le bon développement de l'enfant.
Enfin, « les chapiteaux enchantés » font rempart à l’isolement social. Pour les familles, notamment immigrées, qui ne bénéficient pas d’un soutien familial de proximité ou professionnel faute de moyens, la fermeture des lieux d’accueil l’été est aussi synonyme d’isolement. Sous les chapiteaux, les liens se tissent entre les familles et des informations sont communiquées sur les prestations existantes dans la commune tout au long de l'année. Ainsi, l’intégration de familles immigrées primo-arrivantes a notamment lieu sous chapiteau durant l’été.