En 2018, le salaire mensuel médian atteint 7 306 francs pour 40 heures de travail par semaine dans le canton de Genève (y compris cotisations sociales, indemnités, 1/12 du treizième salaire et 1/12 des prestations non périodiques versées en une année). Par rapport à l’enquête précédente de 2016, il progresse de 0,4 %, en termes nominaux. L’écart entre le haut et le bas de la distribution se creuse légèrement par rapport 2016. En 2018, les 10 % les plus nantis touchent plus de 14 039 francs (D9 : 9e décile), alors que les 10 % les moins bien rémunérés gagnent moins de 4 425 francs (D1 : 1er décile). Ainsi, le ratio interdécile (D9/D1) s’établit à 3,2, contre 3,0 en 2016.
Il existe de fortes disparités selon les branches économiques. Les services financiers (salaire médian : 11 189 francs), les télécommunications (10 417 francs) et le commerce de gros (9 523 francs), qui couvre des activités liées au négoce, se démarquent par les salaires les plus élevés. A l’opposé, les salaires les plus faibles se trouvent dans l’industrie alimentaire (salaire médian : 4 436 francs), l’hébergement et restauration (4 342 francs) et les autres services personnels (4 120 francs), qui groupent la blanchisserie-teinturerie ainsi que la coiffure et les soins de beauté.
En 2018, le salaire médian des femmes est inférieur de 3,4 % à celui des hommes. La différence se réduit par rapport à 2016, année où elle était de 5,3 %. Au niveau du premier décile, l’écart diminue également : il atteint 4,4 %, contre 8,8 % en 2016. En revanche, il est légèrement plus marqué dans le haut de la distribution. Au 9e décile, il se monte à 20,8 % (20,4 % en 2016).
La part des bas salaires – salaires inférieurs à deux tiers du salaire médian de l’ensemble de l’économie genevoise, soit 4 871 francs en 2018 et 4 852 francs en 2016 – recule en deux ans et s’établit à 17,8 % en 2018 (contre 19,1 % en 2016). Parmi les salariés touchant un salaire inférieur à 4 871 francs en 2018, les femmes et les étrangers sont surreprésentés. En effet, la part des salaires inférieurs à ce seuil s’élève à 19,6 % parmi les femmes (contre 16,3 % parmi les hommes) et à 23,2 % parmi les étrangers (contre 11,1 % parmi les Suisses).
Plus d'un tiers des salariés (35 %) touchent des prestations non périodiques (par exemple bonus, participation au bénéfice, indemnités à l’engagement ou de départ et indemnités des membres du conseil d’administration). Le montant annuel moyen de ces prestations s’établit à 15 419 francs, mais il cache des situations très différentes. En effet, si la moitié des versements restent inférieurs ou égaux à 4 769 francs, au sommet de la distribution, 1 % des bénéficiaires de ce type de prestations touchent des montants supérieurs à 177 227 francs.