Réseau public de distribution

Réseaux publics de distribution
Réseaux publics de distribution
La distribution publique de l’eau potable sur le territoire genevois est entièrement assurée par SIG. Excepté la commune de Céligny, le canton est alimenté en eau potable par un réseau de conduites public d’une longueur cumulée de 1’260 kilomètres.

Le maillage —ou interconnexion des conduites— extrêmement développé de l’ensemble du réseau de distribution influe tant sur la qualité de l’eau que sur la pression hydraulique nécessaire pour alimenter chaque partie du territoire.

La disponibilité et la qualité de l’eau potable dépendent aussi de son acheminement. Il ne suffit pas de produire en quantité pour maîtriser l’approvisionnement de la population.

Réseau de distribution et qualité de l'eau

La structure du réseau et la nature des matériaux utilisés impactent la qualité de l’eau distribuée. Si le réseau contient trop de bras morts dans lesquels l’eau peut stagner ou s’il se trouve dans un état de corrosion avancée des substances peuvent contaminer l’eau (par exemple des particules de fer) et des bactéries indésirables se développer. L’eau peut alors ne plus respecter les normes d’hygiène en vigueur, c’est-à-dire qu’elle dépasse les valeurs maximales en bactéries.

Pour éviter ces problèmes, les mesures suivantes sont prises :

  • Le réseau genevois, densément maillé, empêche l’eau de stagner grâce à des boucles dans lesquelles elle peut circuler dans les deux sens. Aux endroits où cela n’est pas possible, des fontaines sont installées ou des écoulements provoqués (purges systématiques) aux extrémités de ces bras morts.
  • Pour maintenir la qualité microbiologique de l’eau durant son transport, une très petite dose de chlore est injectée au terme du processus de potabilisation de l’eau, ainsi que dans des stations de surpression lorsque la distance entre la production et la consommation est très importante.
  • Les canalisations sont régulièrement renouvelées pour être en bon état. Avec un matériel d’un âge moyen d’environ 30 ans, le réseau de SIG est considéré comme récent.
  • Les matériaux utilisés sont totalement étanches de manière à éviter toute contamination extérieure aux conduites. Ils doivent aussi être parfaitement inertes afin qu’aucune substance indésirable, présente dans leur composition, ne migre vers l’eau potable.
 

Pour les curieux ...

  • Jusqu’au début des années 1960, les conduites de réseau étaient principalement faites en acier, en fonte et en Eternit®. Puis sont apparues sur le marché les conduites en thermoplastique, lesquelles sont plus spécialement choisies pour le remplacement de canalisations ayant un diamètre inférieur ou égal à 200 mm. Les conduites en béton avec une âme en acier sont lacées dans des lieux à fortes sollicitations mécaniques (aéroport, trams, etc.).
  • Les conduites de transport, de gros diamètres et sans branchements, représentent 27% du réseau public.  Les 73% restants sont des conduites de distribution. Quelles soient dédiées au transport ou à la distribution, ces conduites sont situées majoritairement sur le domaine public.
     
  • Le maillage du réseau permet surtout de restreindre le nombre de foyers touchés lors de coupures d’eau.
  • L’ajout de chlore à l’eau permet de se prémunir contre une multiplication bactérienne indésirable. Le choix du chlore pour garantir la qualité de l’eau distribuée revient à son large spectre antimicrobien et à son effet rémanent (effet de désinfection dans le temps), qui protège l’eau d’une nouvelle contamination post-production . En règle général, il s’écoule moins de 24 heures entre le  moment où l’eau brute est prélevée et le moment où elle arrive aux robinets des consommateurs.

 

Réseau de distribution et pression hydraulique

Amener l’eau potable d’un point à l’autre du canton est une gageure. Quel que soit le site de production, une alimentation sur l’autre rive pose des problèmes de pression (plus l’eau parcourt de distance, plus sa pression de départ baisse) et de capacité, voire de durée de vie de l’eau traitée.

Les 7 réservoirs d’eau du canton permettent d’assurer la pression nécessaire pour desservir toutes les zones du territoire. Les réservoirs, souterrains ou aériens situés sur des points hauts du territoire, sont alimentés depuis les stations de traitement par des conduites de transport de gros diamètre. Ils sont remplis durant la nuit lorsque les consommations sont moindres et l’énergie électrique bon marché. Puis, l’eau stockée la nuit est restituée de façon gravitaire durant la journée quand les besoins en eau augmentent.

De manière générale, les interconnexions de réseaux demeurent complexes. Elles sont cependant indispensables pour pouvoir continuer d’approvisionner chaque point du canton en eau potable de qualité, en tout temps et en quantité suffisante et à une pression adéquate.
Dénomination qualitative des réseaux de distribution d'eau potable
Dénomination qualitative des réseaux de distribution d'eau potable

Historiquement, les réseaux, indiqués en zone 3 et 4 sur la carte, étaient alimentés par l’eau issue de la nappe phréatique du Genevois, alors que les autres réseaux délivraient de l’eau provenant du lac Léman. Aujourd’hui, en raison de la teneur anormalement élevée en perchlorate de certains secteurs de la nappe phréatique du Genevois, alors que les autres réseaux délivraient de l’eau provenant du lac Léman.

Aujourd’hui, en raison de la teneur anormalement élevée en perchlorates de certains secteurs de la nappe du Genevois, la majorité des réseaux genevois est alimentée par l’eau du lac.

Pour des raisons de gestion des réseaux (par exemple en cas de pic de consommation), des mélanges entre les eaux du lac et de la nappe peuvent être réalisés. Dans ce sens, des installations ont été mises en place au réservoir de Bernex afin d’obtenir une eau mélangée non corrosive. Cet investissement important permet ainsi aujourd’hui de continuer d’alimenter cette zone géographique en eau potable de qualité.

Pour les curieux ...

  • Un réservoir est un ouvrage permettant de stocker l’eau qui a été captée et/ou traitée en quantités suffisantes pour fournir aux consommateurs les débits instantanés qui leur sont nécessaires. Ils servent aussi de régulateur entre la production et la consommation d’eau, ainsi que de réserves en cas d’incendie (volumes réservés).
     
  • Quatre gros réservoirs enterrés occupent les points culminants du canton. Ce dispositif est renforcé par trois petits réservoirs aériens, d’une capacité totale de 3200 m3. Ces sept installations alimentent, de façon gravitaire, les conduites de distribution. Deux autres réservoirs, d’une capacité totale de 23 600 m3 et situés à des niveaux altimétriques insuffisants, nécessitent un pompage à l’aval pour alimenter les réseaux. La capacité totale de stockage de 101 000 m3, est le volume qui correspond à la consommation d’une journée.
     
  • La dureté de l’eau est mesurée par sa teneur en calcium et en magnésium. Une eau douce contient peu de ces sels minéraux. A l’inverse, une eau dure en contient plus. Elle ne représente aucun danger pour la santé. En revanche, la dureté de l’eau est corrosive pour les canalisations métalliques des réseaux SIG et privés, ainsi que néfaste pour les appareils électroménagers.