Les dérèglements climatiques

Les indicateurs montrent que les cours d'eau du canton subissent déjà les effets des dérèglements climatiques. Alors que leurs débits sont sensiblement moins importants et que la tendance fait présager des crues extrêmes rares plus intenses, c'est la question de leur niveau moyen le plus bas qui va certainement devenir centrale.

Même si nous n'avons encore que peu de recul par rapport aux effets des dérèglements climatiques sur le régime hydrologique des bassins versants genevois et sur les crues en particulier, nous constatons d'ores et déjà une diminution sensible des débits des cours d'eau en période estivale. Les étiages deviennent plus fréquents et les eaux se réchauffent, entraînant d’importantes répercussions sur l’écologie des eaux, la protection contre les crues et l’utilisation de l’eau.

Le débit de l'eau impacté

Les débits maximums des petits cours d'eau urbains et péri-urbains ont également tendance à augmenter. Ceci est dû en partie à l'augmentation de superficies imperméables connectés au cours d'eau, mais aussi à une augmentation de la fréquence d'orages violents en été. Par rapport aux premières décennies du XXe siècle, il y a eu une augmentation sensible des débits de pointe maximum sur les bassins versants jurassiens l'Allondon et La Versoix. Parallèlement, les débits maximum estivaux de l'Arve diminuent sensiblement, principalement du fait des changements dans les processus d'accumulation et de fonte de la neige. 

Les scénarios climatiques pour la Suisse - CH2018 prévoient que, suite aux effets des changements climatiques sur le cycle de l'eau, les épisodes de fortes précipitations seront vraisemblablement nettement plus fréquentes et plus intenses que celles présentes. Les événements extrêmes rares avec des précipitations ne survenant qu'une fois tous les 100 ans seront également nettement plus intenses. Il faut donc s'attendre à une augmentation sensible des crues rares et extrêmes. On prévoit en outre une augmentation de l'intensité des fortes précipitations estivales. Cette augmentation, à laquelle vient se rajouter à l'urbanisation et à l'imperméabilisation des sols, aurait comme effet une forte augmentation des crues des petits bassins versants urbains et péri-urbains.

Les étiages en question

Selon les prédictions des scénarios hydrologiques 2018, à l'horizon 2060, l'écoulement estival des cours d'eau du Plateau occidental diminuera de 20% ou plus. Par conséquent, la durée et la sévérité des étiages des petits et moyens cours d'eau du canton seront considérablement augmentées.

Ces dix dernières années, on a pu déjà constater une série d'années caractérisées par des étiages sévères, voire très sévères. Il faut aussi s'attendre à une augmentation des pressions sur la ressource en eau notamment pour l'irrigation et pour la détente et les loisirs.

Si ces dernières années des nombreux travaux ont visé l'augmentation du niveau de protection contre les crues, la question de l'étiage, du manque d'eau, a été moins abordée.

Actuellement le service de l'écologie de l'eau (SECOE) mène en collaboration avec le service de géologie sols et déchets (GESDEC) des études sur la formation des étiages. En effet, l'étiage des petits et moyens cours d'eau genevois provient des nappes souterraines, en particulier des massifs karstiques pour l'Allondon et la Versoix et essentiellement des nappes superficielles (dites d'accompagnement) pour les cours d'eau de plaine.



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Oh mon eau ! pollution des eaux, SIS 118
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