Présentation de la stratégie ferroviaire

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Le Canton se dote pour la première fois d'un programme-cadre sur le long terme dans le domaine ferroviaire pour relever les défis liés à son développement rapide.
INTRODUCTION

La stratégie ferroviaire du canton de Genève est présenté dans le document Rail 2025-2050: vision stratégique cantonale.

Ce dernier expose le résultat des études et des analyses conduites ces derniers mois par le Canton de Genève et ses partenaires fédéraux, au premier rang desquels l'Office fédéral des transports (OFT) et les Chemins de fer fédéraux (CFF). Genève se dote ainsi pour la première fois d'un programme-cadre sur le long terme dans le domaine ferroviaire.

À présent qu'ont été validés par le Grand Conseil et le Conseil d’État les plans d’actions des transports collectifs, du réseau routier, des mobilités actives, du stationnement ainsi que du transport professionnel de personnes, de marchandises et de services pour la législature en cours, il incombe au Conseil d'État de présenter les enjeux, objectifs et projets du Canton pour assurer un développement efficace des infrastructures ferroviaires à Genève, dans son agglomération et dans l'espace métropolitain lémanique transfrontalier.

Ce programme intervient tandis que d'importantes échéances déterminent le calendrier fédéral des mois à venir: consultations fédérales en cours ou à venir sur la révision du Projet de territoire suisse, du Plan sectoriel des transports – partie infrastructure Rail, du Programme d'allégement des finances fédérales (rapport Gaillard), mais aussi et surtout examen des programmes de mesures des Projets d'agglomérations de cinquième génération et Message 2026 du Conseil fédéral sur la prochaine étape d'aménagement ferroviaire (PRODES).

Cette vision stratégique constitue la synthèse politique d'un rapport technique multimodal qui sera publié au printemps 2025. Elle fixe ainsi le cadre des études ferroviaires opérationnelles qui seront conduites sous la supervision d'une structure de gouvernance stratégique réunissant autorités, experts et société civile. En étroite coordination avec les partenaires de Genève aux plans transfrontalier et fédéral, ainsi qu'au sein de la Conférence des transports de Suisse occidentale (CTSO) et de la métropole lémanique transfrontalière, cette structure de gouvernance devra être mise en place d'ici au printemps prochain.

SYNTHÈSE

Le système mis en place il y a près de dix ans par la Confédération pour assurer la planification et le financement des infrastructures de transport fait aujourd’hui face à des défis majeurs qui appellent des réformes des deux fonds dédiés FIF (ferroviaire) et FORTA (routes et agglomérations), tant du point de vue de la gestion, de la planification que de leur alimentation financière.

Actuellement, le FIF est saturé par une accumulation de projets très coûteux à hauteur de plusieurs dizaines de milliards de francs. Rien que la réévaluation financière des projets devant figurer dans la prochaine étape de planification ferroviaire attendue pour 2026 vient d’établir que 14 milliards supplémentaires seraient nécessaires (portant le montant global à 30 milliards). L’accumulation des projets et l’augmentation de leurs coûts restreignent les capacités de la Confédération à les réaliser dans des délais raisonnables.

En l’état, il n’est donc plus possible d’espérer que de nouveaux projets puissent être mis en service avant plusieurs décennies. Cette situation alerte le Conseil d’État genevois, car les infrastructures et les développements ferroviaires nécessaires pour le canton et son agglomération ne peuvent attendre, tout comme leur connexion aux réseaux nationaux et internationaux:

  • Améliorations sur le réseau Léman Express et mise en service de la gare souterraine de Cornavin;
  • Optimisation de la liaison internationale Genève-Lyon;
  • Construction d’un nouvel axe d’agglomération souterrain du pied du Jura au pied du Salève;
  • Construction d’une nouvelle ligne entre Genève et Lausanne.

Fort du succès du Léman Express et de son impact positif sur le trafic, le Conseil d’État veut renforcer l’offre actuelle et assurer prioritairement le développement ferroviaire dans le Grand Genève par la réalisation d’un nouvel axe Nord-Sud, du pied du Jura au pied du Salève. Il entend s’engager politiquement et financièrement pour s’assurer, avec ses partenaires et la Confédération, de la réalisation de ce projet stratégique pour diminuer le trafic automobile et faire face à la croissance démographique dans la région. Les études d’avant-projet vont débuter dès à présent, selon la loi-crédit de trente millions de francs (L13176) votée par le Grand Conseil en 2023 à cet effet.

L’optimisation de la liaison entre Genève et Lyon doit également faire l’objet d’une attention particulière afin, dans un premier temps et à très court terme, de mettre en place une offre de meilleure qualité (temps de trajet, matériel roulant, correspondances avec les lignes européennes à grande vitesse). Les autorités nationales suisses et françaises, de même que les autorités régionales, devraient dès à présent s’engager en faveur des prochaines étapes, qui passeront par le financement de nouvelles infrastructures.

Enfin, après le refus de six projets d’élargissement autoroutier lors des votations fédérales le 24 novembre dernier, suivi de l’annonce par la Confédération du gel de tout projet autoroutier entre Genève et Lausanne, une nouvelle ligne ferroviaire entre les deux pôles de la métropole lémanique s’impose: il est impératif d’inscrire les études nécessaires parmi les priorités de la prochaine planification fédérale, afin que cette infrastructure indispensable devienne réalité.