La force hydraulique et les barrages

Barrage de Chancy-Pougny
Barrage de Chancy-Pougny
Grâce aux barrages construits sur leurs cours, les fleuves et rivières de Genève fournissent des ressources hydroélectriques importantes. Le suivi des débits des cours d'eau, comme la gestion et l'élimination des sédiments sont indispensable pour assurer la protection des personnes et des biens face aux risques de crues.

Les concessions hydroélectriques

Utilisées pour produire de l’énergie électrique nécessaire à la population mais aussi pour régulariser le niveau du lac, les concessions hydroélectriques et les barrages sont au nombre de 6 dans le canton.

A Genève, il existe plusieurs concessions destinées notamment à l’utilisation de la force hydraulique.

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  • Sur le Rhône : Seujet, Verbois et Chancy-Pougny
  • Sur l’Arve : Vessy
  • Sur la Versoix : Bief de la Vieille Bâtie et Bief du Moulin de Richelien

Toutes ces installations permettent de produire de l’énergie électrique, leur production couvre environ 25% des besoins du canton.

Le Service de l'écologie de l'eau (SECOE) assure la surveillance des concessions hydroélectriques et le respect des paramètres de gestion par les concessionnaires.

Le barrage du Sujet a également pour mission de régulariser le niveau du lac.

L'Etat réinvestit le produit des redevances hydrauliques dans les projets de renaturation des cours d’eau.

Aspects environnementaux

Dans le cadre du renouvellement des concessions, les Services Industriels Genevois (SIG) et la Société des Forces Motrices de Chancy-Pougny (SFMCP) ont mis en place un programme d'actions environnementales qui consistent en un ensemble d'aménagements ayant pour objectifs de :

  • Rétablir et assurer la libre migration des espèces le long du fleuve ;
  • Préserver, diversifier et créer des milieux naturels propices à la faune du Rhône ;
  • Soutenir les espèces en danger de disparition.

Documents SIG relatifs à l'exploitation des centrales hydroélectriques du Seujet, de Vessy et de Verbois

Gestion sédimentaire du Rhône 

Le Rhône fournit des ressources hydroélectriques importantes à Genève grâce aux barrages construits sur son cours. Parmi ces ouvrages, ceux de Verbois (CH) et de Génissiat (F).

Ces ouvrages entraînent localement une accumulation de sédiments (limons, sables, etc.) dans le lit du fleuve.

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Chaque année, ce sont en moyenne 700 000m3 de sédiments qui sont charriés par l'Arve et dont environ la moitié vient se déposer dans la retenue du barrage de Verbois. Cette accumulation augmente ainsi les risques d'inondation de certains quartiers de la ville de Genève, notamment la Jonction. Une élimination régulière des dépôts de sédiments est donc indispensable pour assurer la sécurité des habitants riverains du fleuve en cas de crue de part et d'autre de la frontière franco-suisse. Par le passé, cette action était réalisée au moyen d'une vidange complète des retenues des barrages suivie d'une chasse des sédiments. Cette méthode entraînait des conséquences néfastes sur l'environnement, en particulier pour les poissons.

Une gestion concertée

Les autorités ont donc souhaité limiter ces impacts environnementaux tout en garantissant la sécurité des riverains et en préservant le potentiel hydroélectrique du Rhône. Un groupe de travail franco-suisse a ainsi été mandaté et a proposé, en 2014, des solutions alternatives aux vidanges complètes des barrages pour le tronçon du Rhône allant de Genève à Lyon. Celles-ci ont fait l'objet d'une large concertation auprès des collectivités publiques, des exploitants, des riverains et des associations de protection de l’environnement de chaque côté de la frontière.

A l'issue de ce processus collaboratif, un protocole d'accord transfrontalier pour la gestion sédimentaire du Haut-Rhône a été signé en 2015 par la préfecture de l'Ain et le Canton de Genève. Il énonce énonce les objectifs cadres auxquels les exploitants (SIG pour la Suisse et la CNR pour la France) doivent se conformer :

  • Garantir la sécurité de l'ensemble des riverains du Rhône ;
  • Permettre l'exploitation normale des aménagements hydroélectriques en garantissant leur sécurité ;
  • Veiller au transit des sédiments, indispensable à la dynamique écologique du fleuve ;
  • Maintenir la biodiversité et toutes les fonctionnalités écologiques du fleuve.

Autrefois rapide et complet, l'abaissement est depuis 2016 uniquement partiel pour assurer la protection de la faune et de la flore. Ce nouveau mode de gestion vise à concilier tous les enjeux de cette opération, qu'ils soient sociaux, économiques et environnementaux en adoptant les 3 méthodes suivantes :

  • Tous les 3 ou 4 ans, le niveau d'eau des barrages de Verbois, de Chancy-Pougny et de Génissiat est abaissé partiellement (2016, 2020) ;
  • Lors des crues de l'Arve, le transit des sédiments est favorisé en maintenant des vitesses suffisantes dans le Rhône par des apports d'eau provenant du Léman ;
  • Si besoin, des dragages ponctuels évacuent les matériaux restants.

Compte tenu de la crise sanitaire provoquée par le COVID-19, l'opération d’abaissement partiel du Rhône pour la gestion sédimentaire du Haut-Rhône entre le Léman et Lyon initialement prévue en mai-juin 2020 a été reportée à 2021, dans le respect du protocole d'accord signé en 2015 par la Préfecture de l’Ain et la République et canton de Genève. Malgré les conditions hydrologiques difficiles de l'été 2021, avec des apports nettement supérieurs à la moyenne, l'opération de gestion sédimentaire a pu être menée avec succès. Le niveau de comblement de la retenue de Verbois a été ainsi réduit à 3.13 Mm3, soit largement en-dessous du niveau de comblement permettant de limiter le risque d’inondations en ville de Genève (5 Mm3). 

Le suivi hydrologique des cours d'eau

Une plateforme de suivi en temps réel, ainsi que des rapports hydrologiques réalisés par le canton permettent de se renseigner sur les précipitations, les débits et niveaux du lac et des cours d'eau, les événements de crue et les situations de stress hydrique.

La veille hydrologique genevoise permet de suivre au plus près de l'actualité les débits des cours d'eau, l'évolution des précipitations sur le canton, les événements de crue et les situations de stress hydrique (température et débit d'étiage)..

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Les mesures sont accessibles sur la plateforme www.vhg.ch.

Le réseau de veille hydro-météorologique compte 12 stations pluviométriques et 25 stations limnimétriques (hauteur d'eau).

Le portail www.vhg.ch intègre les mesures mises à disposition par les partenaires (Météo Suisse, Office Fédéral de l'Environnement, SIG) et constitue la porte d'entrée pour la régularisation des eaux du Léman.

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Obtenir les données hydro-météorologiques

Le portail www.vhg.ch offre l'opportunité d'extraire automatiquement les données historiques validées pour chaque station.

Les données peuvent être téléchargées depuis la page de la station. Le processus de validation étant réalisé chaque année sur l'année précédente, il n'est cependant pas possible de disposer des données validées pour l'année en cours.

Les bulletins mensuels et les suivis des basses eaux hebdomadaires en période estivale permettent, eux, d'obtenir des rapports sur l'actualité hydrologique des cours d'eau du canton : les débits et niveaux du lac et des cours d'eau, la pluviométrie, le niveau du lac, etc.