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Electricité
La Suisse a-t-elle assez d’électricité pour l’hiver 2022-2023 ?
La Suisse importe de l’électricité en hiver, surtout si l’hiver est froid. Cette importation varie de 2 à 10TWh en fonction des besoins et des températures hivernales, pour une consommation totale du pays de 62TWh. Les quantités varient selon les températures. L'électricité est importée principalement d’Allemagne et de France, qui rencontrent des difficultés de production. Le parc nucléaire français a des problèmes de maintenance et la sècheresse de l'été rend plus difficile le refroidissement de certaines centrales. L’Allemagne, qui a renoncé au nucléaire, est un peu limitée avec sa production d’électricité dont les 15% sont issus de gaz russe. En Suisse, la canicule et la sécheresse de cet été ont diminué les capacités de production d’électricité hydro-électrique: les centrales électriques au fil de l'eau sont moins productives et les lacs des barrages moins remplis. Ce sont ainsi entre 2TWh et 10 TWh qui pourraient manquer cet hiver.
Quelle est la situation à Genève en terme d’approvisionnement électrique ?
Genève produit 40% de l’électricité pour la clientèle au tarif régulé (ménages, artisans, petites entreprises). SIG a des contrats à long terme garantissant une certaine stabilité des prix, mais pas nécessairement sur les quantités livrées. Le solde de la consommation électrique doit être acheté sur des marchés internationaux très volatils. Actuellement, les prix sont exorbitants sur les marchés et la disponibilité de l’électricité n'est pas garantie; la question de la pénurie se pose dans toute l'Europe.
Quelle est la probabilité que la Suisse manque d’électricité ?
Aucune réponse ne peut être apportée car cela dépend d’éléments inconnus comme la météo (températures, pluie), les questions géopolitiques ou encore la disponibilité du parc nucléaire français. En cas de pénurie en Suisse, il s’agira d’appliquer le principe de solidarité et d’assurer l’approvisionnement d’électricité pour nos besoins et infrastructures indispensables au fonctionnement du pays (transport, hôpitaux, alimentation…). La décision appartient aux autorités qui devront définir les restrictions d'utilisation de certains types d'appareils, le contingentement ou le délestage du réseau. Pour minimiser au maximum la probabilité d'arriver à des restrictions, chacune et chacun peut agir et économiser l'énergie dès maintenant.
Pourtant la Suisse a de nombreux barrages, cela n'est pas suffisant?
Les lacs des barrages sont remplis mais pour l'heure pas suffisamment. Les centrales au fil de l’eau n’ont pas produit assez d’électricité à cause de la sécheresse de l'été et de cours d'eau au débit trop faible. En 2021, la Suisse a produit 39'500 GWh grâce aux centrales hydrauliques, alors que la consommation totale est de 61'916 GWh sur la même année (données de l’office fédéral de la statistique).
La production des centrales nucléaires suisses a représenté 18'530 GWh en 2021.
Les installations à Genève couvrent 1/3 de la consommation d’électricité cantonale.
Gaz
L’approvisionnement en gaz en Suisse est-il menacé ?
Actuellement, l’approvisionnement est assuré. L’hiver 2022/23 pourrait être en revanche difficile et le gaz pourrait manquer. C’est pourquoi la Confédération avec les acteurs concernés prépare les mesures à mettre en oeuvre en cas de manque de gaz cet hiver (basculement sur le mazout des installations bicombustibles, appel aux économies d’énergie, obligation de diminution de consommation, etc.).
Quelle est notre dépendance de l'étranger?
100% pour le gaz, 10% pour l'électricité – jusqu'à 16% si l'hiver est rigoureux.
A Genève, nos barrages produisent 1/3 de l’électricité consommée. S'il pleut beaucoup cet automne, le turbinage des centrales s'améliorera car ces dernières ont moins produit d'électricité cet été en raison de la sécheresse. Genève dépend des autres cantons puis de l’étranger pour le solde d'électricité consommée. Concernant le gaz, Genève est dépendant à 100% de l’étranger.
Le but est d'éviter une coupure électrique ou de gaz en diminuant sa consommation, indépendamment du type de chaudière. Diminuer la température de son logement d'un degré correspond à environ 6 à 10 % de moins sur la consommation. De nombreuses actions simples permettent de diminuer sa consommation d’énergie. La Confédération a recensé ces mesures en lançant une campagne de communication à l'échelle du pays: www.stop-gaspillage.ch
Dans tous les cas, il ne faudrait pas acheter un radiateur électrique d’appoint qui consomme énormément d'électricité.
Pourquoi la Suisse n’a-t-elle pas de stock de gaz ?
C'est un choix politique qui a été fait par la Confédération.
Dans de nombreux pays, des stockages souterrains sont utilisés pour « entreposer » de grandes quantités de gaz naturel. Le gaz y est injecté sous pression avant d’être soutiré en fonction des besoins. La Suisse ne dispose pas de site de ce type mais l'envisage. Des participations en France au stockage de gaz ont été prises. Un accord a été passé entre la Suisse et la France, dans lequel les deux pays s’engagent, en cas de congestion du réseau, à traiter les clients finaux suisses et français de manière non discriminatoire. Il garantit aussi des réserves de gaz naturel dans les stockages souterrains de France. Voir le site de l'Association suisse de l'industrie gazière Stockages de gaz naturel (gazenergie.ch)
Quelle est la probabilité que la Suisse manque de gaz ?
Aucune réponse ne peut être apportée à ce stade car cela dépend d’éléments que nous ne maîtrisons pas comme la météo (températures, pluie), les questions géopolitiques ou encore la fonctionnalité du parc nucléaire français.
Il est possible que l’on n’ait pas assez d’électricité cet hiver, c’est pourquoi le plan OSTRAL a été mis au point par la Confédération, un plan qui prévoit à l’instar du gaz, une série de mesures graduelles pour pallier le manque d’électricité (appel aux économies d’énergie, contingentement, délestage (coupures générales d’électricité sur une région/quartier pour quelques heures) etc.)).
Si on utilise le mazout en remplacement du gaz, en a-t-on assez en stock?
Au niveau suisse, la question du stock de mazout pour le chauffage ou la mobilité est gérée par la Confédération. Les produits pétroliers, le gaz naturel et l’électricité sont en première ligne lorsqu’il faut garantir notre approvisionnement en énergie. Les stocks d’essence, de diesel et de mazout couvrent les besoins moyens en Suisse durant 4,5 mois, ceux de kérosène durant 3 mois. Les importateurs de gaz naturel disposent de petits réservoirs permettant de corriger, à court terme, les écarts entre l’offre et la demande. Réserves obligatoires pour l'énergie (admin.ch)
Selon les règles fédérales, la Confédération mettra en place le plan OSTRAL en cas de pénurie d’électricité organisé en 4 étapes (économie, restrictions / interdictions, contingentement et délestage) et un plan gaz en cas de pénurie de gaz organisé en 4 étapes (économie, bicombustible, réserve de mazout, interruption des «non essentiels»).
Entreprises
Cette question doit être tranchée au niveau de la Confédération et en concertation avec les cantons.
Les entreprises sont-elles tenues de répondre à un objectif en matière de réduction d’énergie ?
Les mesures se font, pour l'heure, sur une base volontaire. Aucun objectif n’a donc été fixé. Mais la Confédération estime que les entreprises peuvent diminuer d’environ 10 à 15% leurs dépenses énergétiques en optimisant leur fonctionnement.
Efficacité et nature obligatoire des mesures
Comment pouvez-vous prouver que ces mesures sont vraiment efficaces ?
Les mesures prises à Genève feront l'objet d'un monitoring et d'une analyse par l'Université de Genève. L'impact des mesures et les économies réalisées seront ainsi connues.
Serais-je sanctionné si je ne respecte pas les recommandations?
A ce stade, il n'y a pas de sanction puisque nous sommes dans la phase d'incitation. Nous comptons toutefois sur chacune et chacun pour appliquer les mesures sans obligation afin d'éviter d'en arriver à des dispositifs contraignants.
Lesquelles sont obligatoires ?
Aucune sauf celle relative à l'éclairage des enseignes et des vitrines.
Cela ne devrait pas arriver, puisque dans les plans de la Confédération les logements sont prioritaires dans l’alimentation du gaz. Les clients appelés bicombustibles (qui utilisent le gaz et le mazout dont ils ont fait des réserves) auront basculé sur le mazout, permettant d’économiser 1/3 du gaz. Des installations considérées comme non essentielles (piscines chauffées) auront déjà été coupées. Ainsi il devrait y avoir suffisamment de gaz pour les logements qui sont donc protégés.
Contingentement et délestage
Quelles sont les durées possibles d’interruption électrique lors de délestages ?
Les délestages tournants seraient de 33% ou 50% de la charge. Soit environ 33% ou 50% du réseau électrique, pour des durées maximum de 4 heures consécutives.
Les cycles sont aujourd’hui planifiés comme suit :
33% = alternances de 8 heures alimentées- 4 heures coupées
50%= alternances de 4 heures alimentées -4 heures coupées
Cela pour une période indéterminée, jusqu’à ce que la quantité d’énergie disponible augmente.
Ce processus serait effectué au départ des lignes du réseau à moyenne tension qui alimentent les postes de quartier. Le réseau urbain genevois étant très maillé, il y aurait un mélange de zones alimentées et éteintes. Un peu comme un plat de spaghettis qui représentent les lignes à moyenne tension et dont un spaghetti sur trois (-33%) ou un sur deux (-50%) serait d‘une couleur différente pour représenter les lignes non alimentées.
Il n’y a donc pas de secteur, zone ou commune strictement définis dans ce cas.
Ce point est en cours d'étude.
En cas de délestage, que se passera-t-il pour les TPG et les CFF ?
Les CFF disposent d'un réseau électrique "à part" qui ne sera pas délesté. Les TPG devront utiliser les bus diesel sur certains tronçons qui ne seraient plus alimentés en courant.
En cas de délestage, la livraison d’eau dans les logements est-elle prévue?
Oui, l’eau sera toujours délivrée dans les logements. Il se peut que le débit soit un peu plus faible que d'habitude.
Il pourrait y avoir des lenteurs sur le réseau de téléphonie du fait de la surcharge d’appels sur les antennes non délestées.
Qui ne sera jamais privé d’électricité en cas de délestage ?
Les consommateurs que l’on appelle sensibles, au bénéfice d’une dérogation, cela concerne en particulier les consommateurs des secteurs de la sécurité publique, de l’énergie, des prestataires de services d’information et de communication, de l’eau potable, de la santé et des aliments.
Ce sont les autorités fédérales (le Conseil fédéral) qui décide d'actionner le délestage du réseau, selon les plans définis par étapes dans les ordonnances. La mise en oeuvre de ces mesures est du ressort de chaque canton (le Conseil d'Etat), en collaboration avec les distributeurs de réseaux d'énergie (pour Genève: SIG).