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3. Vaccins contre le COVID-19

Informations générales

(nouveau)

Informations générales sur les vaccins autorisés en Suisse

En Suisse, les vaccins actuellement autorisés sont les vaccins à ARNm de Pfizer/BioNTech et de Moderna, le vaccin vecteur Janssen® de Johnson & Johnson, et le vaccin à protéine Nuvaxovid® de Novavax.

Swissmedic a autorisé la dose de rappel du vaccin bivalent contre le COVID-19 Original / Omicron BA.4-5 :

  • le 8 mars 2023 pour le Spikevax de Moderna et pour une durée illimitée
  • le 11 avril 2023 pour le Comirnaty de Pfizer pour une durée illimitée.

 

Vaccins à ARNm

Avec les vaccins à protéine (Nuvaxovid®), les vaccins à ARNm sont les premiers choix pour la primo-vaccination et les vaccinations de rappel contre le COVID-19.

Mécanisme d'action des vaccins à ARNm

Les vaccins à ARNm contiennent de l'ARN messager (ARNm) produit en laboratoire, qui code pour la protéine Spike du virus SARS-CoV-2. Suite à la vaccination, l'ARNm pénètre dans le cytoplasme des cellules, qui se mettent à produire la protéine Spike (antigène viral). Cela déclenche une réponse immunitaire contre le SARS-CoV-2 (production d'anticorps et défense cellulaire). L’ARNm et les protéines Spike produites sont ensuite rapidement éliminés par le corps.

Durant sa courte vie, l’ARNm reste dans le cytoplasme cellule. Il n’est pas transporté dans le noyau et n'interagit donc pas avec le matériel génétique de la personne vaccinée.

Effets indésirables

  • Douleurs au point d’injection (>80%), fatigue (>60%) et maux de tête (>50%), douleurs musculaires ou articulaires et frissons (20-60%), fièvre et gonflement au point d’injection (env. 10%). 
  • Concernant Spikevax®, des nausées/vomissements (>20%), une lymphadénopathie (20%) et des rougeurs au point d’injection (10%) ont en outre été fréquemment rapportés.         
  • Réactions anaphylactiques : dans de très rares cas (env. 1 pour 100'000 personnes vaccinées avec Comirnaty® et 0,25 pour 100'000 personnes ayant reçu Spikevax®). Dans 71% des cas, ces réactions sont intervenues dans les 15 minutes après l’injection et 81% des personnes concernées avaient déjà eu des réactions allergiques avérées (état fin janvier 2021). Une allergie aux composants d’un vaccin constitue une contre-indication.
  • Myocardite et péricardite : dans de très rares cas après la vaccination avec Spikevax® et Comirnaty®, un peu plus souvent avec Spikevax® (13 vs 6/100'000 doses de vaccination). Les cas sont généralement apparus dans les quatorze jours suivant l’injection, le plus souvent après la 2e dose et chez de jeunes hommes. L'évolution était bénigne dans la plupart des cas.

 

Vaccins à protéine

Le vaccin Nuvaxovid® permet d’élargir l’offre de vaccins contre le COVID-19 pour les adultes dès 18 ans. Il offre une alternative aux vaccins à ARNm, hormis pour les femmes enceintes ou allaitantes chez qui il est contre-indiqué.

Mécanisme d'action des vaccins à protéines

Une protéine de l’agent pathogène, fabriquée et purifiée en laboratoire, est administrée. Pour renforcer la réponse immunitaire, un adjuvant est ajouté à la préparation. L’effet conjugué de l’adjuvant et de l’antigène provoque une réponse immunitaire sous forme d’anticorps neutralisants et de réaction immunitaire cellulaire contre l'antigène. Contrairement aux vaccins à ARNm et à vecteur, ce vaccin ne contient pas d’information génétique de l’agent pathogène.

Dans le cas du Nuvaxovid®, la protéine Spike du SARS-CoV-2 glycosylée est fabriquée dans une culture de cellules d’insectes puis purifiée. Le vaccin n’utilisant qu’une seule protéine comme antigène, ce type de vaccin est également appelé vaccin sous-unitaire. L'adjuvant ajouté est le Matrix-M™, composé de saponine (extraite de l’arbre Quillaia saponaria ou «bois à écorce de savon»), de cholestérol et de phospholipides. 

Effets indésirables

Le vaccin Nuvaxovid® est, de manière générale, bien toléré. Sur la base des différentes études disponibles, aucun EIV grave ou inattendu n’a été observé. Les réactions décrites sont :

  • sensibilité à la pression (75%), des douleurs (62%) au point d’injection, fatigue (53%), myalgie (51%), maux de tête (50%), 
  • malaises (41%), douleurs articulaires (24%), nausées/vomissements (15%). 

 

Vaccin Janssen

Le vaccin Janssen® offre une alternative valable pour les adultes dès 18 ans :

  • avec une contre-indication médicale confirmée aux vaccins à ARNm (réaction systémique / anaphylaxie connue aux composants vaccinaux (PEG, macrogol (Comirnaty®, Spikevax®), trométanol, TRIS (Spikevax®) ou anaphylaxie après une première dose de vaccin) ou au vaccin à base de protéine
  • ou qui refusent les vaccins à ARNm.

Le vaccin Janssen® protège contre les formes graves et les hospitalisations dues au COVID-19. Il offre une très bonne protection contre les hospitalisations et les formes sévères (env. 85%).

Le vaccin Janssen® n'est recommandé que pour la vaccination pour les personnes non-vaccinées (1 dose). Il n'est pas recommandé pour les vaccinations de rappel. 

Mécanisme d'action des vaccins à vecteur viral

L’information génétique (ADN) codant pour la protéine Spike du SARS-CoV-2 est intégrée dans l'ADN d'un adénovirus rendu inoffensif qui sert de vecteur. Une fois le vaccin administré, les vecteurs qu’il contient s’introduisent dans certaines cellules où l'ADN codant pour la protéine Spike est traduit en ARNm, puis en protéine Spike. Cette dernière est présentée à la surface de la cellule et déclenche une réaction immunitaire (production d'anticorps neutralisants et réponse cellulaire).  

Effets indésirables

  • fatigue, maux de tête, myalgies, réactions au point d’injection (30-50 %).
  • fièvre, nausées (10-20%).
  • syndrome thrombotique thrombocytopénique (STT): observé chez un très petit nombre de personnes après le vaccin, principalement chez des femmes de moins de 60 ans (selon le CDC: < 50 ans: 8 cas sur 1Mo ; ≥ 50 ans: 1 cas sur 1Mo).
  • Le personnel médical doit être attentif aux symptômes de maladies thromboemboliques et/ou de thrombocytopénie, et troubles de la coagulation. Les personnes vaccinées doivent être informées qu'elles doivent consulter un médecin si, dans les 3 semaines après la vaccination, des symptômes tels que maux de têtes sévères ou persistants, vision floue, confusion, altération de l’humeur, convulsions, essoufflement, douleurs à la poitrine, jambes enflées, douleurs aux jambes, douleurs abdominales persistantes ou ecchymoses inhabituelles et/ou pétéchies surviennent.
  • Syndrome de Guillain-Barré : de très rares cas ont été rapportés.

 

Déclaration des effets indésirables

Les effets secondaires doivent être déclarés par les professionnels de la santé qui observent l'effet indésirable au moyen de l’outil en ligne ElViS (Electronic Vigilance System)

Le personnel médical est tenu de déclarer tous les effets indésirables graves ou jusque-là inconnus (hors réactions sans gravité mentionnées dans l’information professionnelle). Les réactions connues – bénignes et très fréquentes – incluent des douleurs et des gonflements au point d’injection, de la fatigue, des frissons, de la fièvre, des maux de tête ainsi que des douleurs musculaires et articulaires. 

Swissmedic publie sur son site l'évaluation des déclarations d'effets indésirables présumés de vaccins contre le COVID-19. Le dernier rapport est disponible à l'adresse : Déclarations d’effets indésirables présumés de vaccins contre le Covid-19 évaluées en Suisse: 29ème mise à jour (swissmedic.ch) 

 

Groupes particuliers

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Personnes avec une immunosuppression sévère

Les critères pour la définition des patients fortement immunosupprimés et les recommandations précises de vaccination sont détaillés dans le chapitre 5.1 du document de recommandations.

Pour les personnes avec une immunosuppression sévère, les vaccins à ARNm bivalents sont à privilégier. Une vaccination hétérologue est possible. 

Schéma vaccinal pour les personnes avec une immunosuppression sévère :

  • Personnes vaccinées à partir de 16 ans :
    Pas de vaccination généralisée recommandée. Une dose de rappel peut être recommandé au cas par cas par le médecin traitant s'il estime qu'elle est nécessaire, en fonction de la situation épidémiologique, et qu’elle permettra de renforcer temporairement la protection contre une forme grave de la maladie et que la dernière dose ou infection connue remonte à plus de 6 mois. En cas de nouvelle vague au printemps et à l’été 2023, l’OFSP et la CFV recommanderaient alors aux PV de se faire vacciner.
     
  • Enfants vaccinés de 5-11 ans :
    Pas de vaccination de rappel.
     
  • Personnes non vaccinées à partir de 12 ans :
    Primovaccination avec 3 doses d’un vaccin à ARNm bivalent Comirnaty® 30 µg ou Spikevax® 50 µg; privilégier le Comirnaty® pour les moins de 30 ans) avec un intervalle minimal de 28 jours entre chaque injection. Les 3 doses de la primovaccination doivent être complétées par un rappel (4e dose) 6 mois au moins après la dernière dose de vaccin. Si la personne ne peut pas être vaccinée avec un vaccin à ARNm pour des raisons médicales, une vaccination par Nuvaxovid® peut être envisagée (primovaccination: 2 doses de vaccin à 4 semaines d'intervalle) si, sur le plan individuel, la balance risques-bénéfices est clairement favorable. 
     
  • Enfants non vaccinés de 5-11 ans :
    2 ou 3 doses d’un vaccin à ARNm monovalent (privilégier le Comirnaty® kids) avec un intervalle minimal de 4 semaines. Une sérologie est recommandée quatre semaines après l’injection de la 2e dose. Si le titre d’anticorps est clairement positif, une 3e dose de vaccin n’est pas nécessaire.
Les personnes immunosupprimées sont automatiquement vaccinées au CMU | demandes à adresser à vaccination.CMU@hcuge.ch

 

Femmes enceintes

Les femmes enceintes sont considérées comme des personnes vulnérables. La vaccination pendant la période printemps-été 2023 leur est donc recommandée au cas par cas, selon l'avis de leur médecin ou gynécologue. Dans tous les cas, la dernière vaccination ou infection connue au SARS-CoV-2 doit remonter à plus de 6 mois.

Les femmes enceintes peuvent se faire vacciner contre le COVID-19 dès le 2e trimestre. En effet, elles ont un risque significativement plus élevé de développer une forme sévère du COVID-19, de séjour aux soins intensifs, d’intubation et de ventilation. De plus, le risque de naissance prématurée est accru. La vaccination COVID pendant la grossesse protège également le bébé après la naissance grâce au transfert d’anticorps maternels. La vaccination est aussi, en principe, possible au cours du 1er trimestre et peut être effectuée à la demande de la femme enceinte. Des études ont en effet montré qu'une vaccination au premier trimestre était sûre. 

La vaccination des femmes enceintes ou qui allaitent est recommandée avec un vaccin à ARNm. Elle n'est pas recommandée avec Nuvaxovid® ni avec Janssen®.

 

Contre-indications

(nouveau)

Les contre-indications relatives à l’administration d’un vaccin d’un vaccin à ARNm sont détaillées dans l'annexe 2 des recommandations de vaccination contre le COVID-19.

Les recommandations pour la vaccination contre le COVID-19 des personnes atteintes de maladies allergiques (procédure selon les antécédents d’allergie) sont détaillées dans l'annexe 6 des recommandations de vaccination contre le COVID-19.

Vaccins à ARNm

Les contre-indications absolues ou relatives fondées sur une réaction allergique avant ou après la vaccination :

  • anaphylaxie grave (grade III-IV) d’origine incertaine ou encore non investiguée
  • anaphylaxie idiopathique
  • anaphylaxie/réaction générale à des composants du vaccin
  • sensibilisation connue ou probable de type immédiate:
    • au polyéthylène glycol (PEG, macrogol) (toutes les formulations de Comirnaty®, Spikevax®);
    • à la trométhamine (trométamol, TRIS) (Corminaty® ready-to-use et formulation pédiatrique, Spikevax®)
  • anaphylaxie après la première dose de vaccin.

Les contre-indications absolues ou relatives de type non allergique après l’administration de la première dose du vaccin :

  • myocardite ou péricardite

Des informations supplémentaires sont disponibles dans les recommandations de vaccination avec des vaccins à ARNm contre le COVID-19 annexe 2.

La vaccination des enfants de moins de cinq ans n’est pas autorisée pour l’instant.

 

Vaccin Nuvaxovid®

Les contre-indications au vaccin Nuvaxovid® incluent:

  • une hypersensibilité connue aux composants du vaccin Nuvaxovid® contre le COVID-19 (substance active ou excipients, p. ex. polysorbate 80, saponine, Matrix-M™) 
  • les femmes enceintes ou allaitantes.

 

Vaccin Janssen®

Les contre-indications au vaccin Janssen® incluent :

  • les femmes enceintes ou allaitantes
  • les personnes immunosupprimées, sauf contre-indication médicale aux vaccins à ARNm
  • une hypersensibilité immédiate connue ou probable au polysorbate 80 (E433)
  • des antécédents de syndrome d’hyperperméabilité capillaire (Capillary-Leak-Syndrom). 
  • une sensibilisation connue ou probable de type immédiat au polyéthylène glycol (PEG, macrogol) ou trométhamine (trométamol, TRIS)
  • une anaphylaxie après la première dose d’un vaccin ARNm (il n’existe aucune donnée concernant la sécurité et l’efficacité pour les personnes ayant reçu une dose d’un vaccin à ARNm et une dose du COVID-19 Vaccine Janssen®)
  • une anaphylaxie ou réaction allergique grave aux composants du vaccin.

 

Allergies

(nouveau)

Pour les allergies, consultez l'annexe 6 des recommandations de vaccination contre le COVID-19 de l'OFSP.

Allergies : antécédents et procédures
Allergies : antécédents et procédures

Chez les personnes de 18 ans et plus ayant présenté une réaction allergique, confirmée par un spécialiste, à l’un des composant d’un vaccin à ARNm après la 1re dose, la vaccination peut, après concertation avec un spécialiste en allergologie et immunologie clinique, être complétée par une dose de vaccin Janssen® ou de vaccin Nuvaxovid® (minimum 28 jours après la 1re dose). Une évaluation individuelle du rapport bénéfice-risque est recommandée. 

Dernière mise à jour
25 mai 2023

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