Monsieur José Boix, vous êtes responsable de la filière "Technique des bâtiments" de l'HEPIA, en quoi cette formation est-elle d'actualité ?
L'HEPIA est une école qui forme des ingénieurs et des architectes. Il y a 9 filières différentes, dont la filière en Technique des bâtiments qui répond particulièrement bien aux défis de la Transition énergétique.
Depuis 2012, le bachelor peut être obtenu après 4 ans à temps partiel. Dès la rentrée 2022, il sera aussi possible aux étudiants de suivre en Suisse Romande un cursus à temps plein et d'obtenir leur diplôme en 3 ans.
L'HEPIA à Genève est la seule école à proposer cette formation de généraliste dans le domaine de l'énergie. Les HES de Sion et d'Yverdon-les-Bains proposent entre autres des formations tels que le Smartgrid, la production et le stockage d'énergie solaire, les systèmes industriels et la thermotronique.
Comment l'HEPIA en est-elle arrivée à monter cette formation ?
- La nécessité de répondre aux défis de la transition énergétique, tels qu’exprimés par les autorités suisses et genevoises (loi sur l'énergie, Plan directeur de l'énergie notamment)
- La demande des professionnels tels que les bureaux d'ingénieurs conseil en CVSE, Amstein & Walthert, SIG, Alpiq, SIA, FAI, les régies immobilières, les installateurs du bâtiment, etc.
Quelles sont les compétences particulières développées dans le cadre de cette formation ?Comme l'HEPIA forme des généralistes qui sont à-même d'appréhender l'ensemble des problématiques énergétique liées au bâtiment, les ingénieurs en Technique des bâtiments sont formés pour couvrir un large spectre : diagnostic énergétique, analyse de l'environnement et des ressources renouvelables et locales, rénovation de bâtiments, exigences légales, confort des habitants, etc. Leur rôle est donc transversal. Leur vision globale leur permet de contribuer à l'élaboration de projets ambitieux et performants, notamment dans le domaine l’énergétique et de l’enveloppe du bâtiment, du chauffage et de la ventilation pour assurer ainsi aux utilisateurs un maximum de confort pour un minimum de consommation. |
Quels sont les métiers dans lesquels les diplômés peuvent exercer leurs compétences ?
Essentiellement en tant que chef de projet, conseiller ou consultant en bureau d'ingénieur CVSE, dans les domaines de l'acoustique environnementale, de l'éclairage, du chauffage et de la ventilation bien sûr, mais aussi dans le BIM-management (building imaging management - représentation 3D des bâtiments avec toute l'infrastructure interne), voir dans la création de leur propre société dans un domaine de l’énergétique.
Est-il facile pour les diplômés de trouver du travail en sortant de votre école ?
Les statistiques montrent qu'après 6 mois, 95% des diplômés de l'HEPIA ont trouvé du travail dans le domaine souhaité. Depuis plusieurs années en Suisse, nous manquons cruellement d'ingénieurs spécialisés dans le domaine de l'énergie. Cela va encore s'accentuer avec la volonté redoublée de réussir la transition énergétique à l'horizon 2030-2050.
Quelle est la mission d'un professionnel ayant obtenu le Bachelor en Technique des bâtiments ?Répondre aux besoins de la politique énergétique et concrétiser par des actes la mise en application de la transition énergétique. Pour les jeunes qui s'expriment régulièrement dans la rue contre le réchauffement climatique, se former pour s'engager professionnellement dans le domaine de l'énergie est une bonne manière d'aller au-delà des intentions. Le rôle de l'ingénieur énergéticien sera, pour chaque cas particulier, d'identifier les meilleures solutions et de coordonner les travaux pour les mettre en application. |
En quoi cette formation est-elle importante et en quoi est-elle susceptible d'intéresser les jeunes ?
Cela peut permettre aux diplômés d'exercer et de se perfectionner dans toute l'Europe s'ils le souhaitent.
Lors de la dernière remise des diplômes HEPIA, il y avait relativement peu de diplômés en Technique des bâtiments qu'en architecture par exemple. Comment l'expliquez-vous ?
C'est paradoxal, en effet, sachant que cette formation peut permettre aux jeunes de lutter directement et concrètement contre le changement climatique.
Ainsi, les personnes qui auront obtenu une maturité professionnelle au CFPT ou au CFPC pourront démarrer immédiatement dans la filière à plein temps 3 ans ou à temps partiel (4 ans s'ils souhaitent travailler pendant leur formation).
Quant aux personnes qui auront suivi le cursus de la maturité gymnasiale, ils auront désormais 3 possibilités :
- Faire un stage d'une 1 année plein temps dans un des domaines de l’énergétique du bâtiment puis démarrer dans la filière plein temps (en 3 ans)
- Entrer dans une classe passerelle (1 année au CFP - théorie et pratique) puis démarrer dans la filière plein temps (en 3 ans)
- Ou enfin démarrer un stage de 4 ans dans un des domaines de l’énergétique du bâtiment et commencer dans le même temps la filière à temps-partiel pour 4 ans (partiellement le soir).
D’autres possibilités d’entrée existe, dans ce cas mieux vaut s’en référer au site internet de l’école pour les détails.