Ceinture Fazyste: chronique d'une ville en mouvement - Episode#21 - Bonus

Plan général d'agrandissement de la ville, © Bibliothèque de Genève
Plan général d'agrandissement de la ville, © Bibliothèque de Genève
La nouvelle saison de la chronique reprend dans deux semaines ! En attendant la saison 2 donc, voici un épisode bonus, rédigé à l'occasion de la Quinzaine de l'Urbanisme en 2022 ! Aujourd'hui, les intrus·e·s

Dans les débats engagés au XIXe siècle sur la démolition des fortifications, la crainte des flux migratoires est manifeste. Qu’est-ce qu’une ville ouverte sinon la perspective d’une invasion débridée ? Face aux discours anxiogènes, James Fazy se veut rassurant : « c'est tout au plus trois à quatre mille habitants qui pourront se loger dans les maisons qui seront construites, et encore ce nombre ne sera-t-il pas, en entier, composé d'intrus » affirme-t-il en 1849. En réalité, la population va presque doubler en 50 ans, passant de 31238 à 59437 habitants (sur le seul territoire de Genève-Cité).

Mais qu’en est-il de la xénophobie une fois les murs abattus ? Elle rampe. En 1872, l’illustre Carl Vogt  proclame dans l’enceinte du Grand Conseil : « Je prouverai qu’un tiers de Genevois se marient avec des Savoisiennes illettrées. Pensez-vous, Messieurs, qu’une immigration de femmes ignorantes, qui doivent soigner l’enfance, n’influe pas sur la population et que cela ne crée pas un état menaçant dans le pays ? ». Pour le savant toutefois, le salut n’est pas dans le rejet mais dans l’instruction ; c’est par elle que « se purifient les eaux troubles ». Nous voilà rassurés.

Retrouvez l'intégralité des épisodes de la chronique de David Ripoll.