Education à la santé - Interview d'Elisabeth Guadagnolo, diététicienne du SSEJ

Elisabeth Guadagnolo est diététicienne au service de santé de l'enfance et de la jeunesse (SSEJ) à l'office de l'enfance et de la jeunesse (OEJ/DIP) depuis 3 ans. Avec l'une de ses deux autres collègues, elle se déplace dans les structures d'accueil de la petite enfance (SAPE), les établissements scolaires du primaire et du cycle pour former les équipes éducatives, les équipes enseignantes, les cuisiniers et cuisinières des restaurants scolaires et le personnel d'animation parascolaire du GIAP. Elle est en lien direct avec les élèves lors de "l'exposition des goûters", proposée aux établissements sur inscription. Entretien.

Quelles sont les spécificités de votre métier dans le milieu scolaire?

photo portrait d'Elisabeth GuadagnoloEn premier lieu, c'est la formation des adultes auxquels nous apprenons à utiliser l'outil Senso5 selon les objectifs fixés dans le Plan d'étude romand (PER). Pour suivre cette formation, les écoles s'inscrivent sur une base volontaire. En second lieu, c'est la partie projet. Elle concerne le programme Collations saines. L'objectif est que l'école mette en place une sorte de charte qui permette de donner le cadre des goûters à amener à la récréation. Finalement, je me rends aussi dans les établissements labellisés "Fourchette Verte" pour contrôler la qualité du label.

Avec quels et quelles collègues travaillez-vous plus particulièrement ?

Je collabore régulièrement avec mes collègues en éducation en santé bucco-dentaire du service dentaire scolaire (SDS/OEJ). Je coanime les ateliers "sucre" lors de leur semaine de prévention pour délivrer ensemble un message commun sur les goûters. Je collabore également avec la DGEO pour l'inscription du corps enseignant à notre formation.

Avez-vous vu des changements dans les habitudes alimentaires des enfants et des jeunes ? 

C'est difficile à dire. Mais il y a une différence depuis l'introduction du PER en 2010. La discipline "éducation nutritionnelle" est désormais reconnue et fait partie intégrante des matières à enseigner aux élèves à l'école obligatoire. Je constate que les enfants et les jeunes sont davantage informés sur l'alimentation qu'auparavant. Mais revers de la médaille, ils sont très sensibles au marketing. Du coup, ils privilégient les aliments ultra-transformés, séduits par la publicité omniprésente de l'industrie agroalimentaire. 

Les choix nutritionnels que font les parents se répercutent bien sûr sur leurs enfants. Mais si j’en crois ce que me rapporte le corps enseignant et les infirmiers et infirmières scolaires, les jeunes lorsqu'ils rentrent à la maison ouvrent plus facilement la discussion avec leurs parents sur ce qu'ils ont appris sur l'alimentation à l'école. Et lorsqu'un établissement a établi une charte, on constate clairement que les comportements nutritionnels changent.

Quels sont les outils que vous utilisez pour faire passer vos messages ? 

Senso5, l'exposition, les flyers, les dernières vidéos en ligne sur ge.ch et les fiches pédagogiques pour les enseignants qui vont traiter des goûters, de l'alimentation équilibrée, etc. Lors du programme collations saines, on évoque les emballages alimentaires et on discute des ingrédients inscrits dessus. A mon avis, le logo sur les emballages Nutriscore qui permet de noter l'aliment de A à E est un outil pour le grand public qui peut vraiment aider à comparer les produits et à faire le meilleur choix entre différents produits de même catégorie, comme les céréales du petit-déjeuner. 

/Affiche goûters sains


 bandeau d'illustration Les échos du DIP

Lettre interne d'informations départementales -
article de l'édition du 10 octobre 2022