Contexte et constats
Les femmes qui choisissent une carrière politique demeurent rares et continuent de faire face à des défis liés à leur genre. La participation des femmes à la vie politique constitue un droit fondamental. Bien que leur représentation s'améliore lentement, l'égalité reste un objectif à atteindre. Les femmes rencontrent encore de nombreux obstacles pour accéder aux sphères politiques.
L'acquisition relativement récente du droit de vote et d’éligibilité – en 1960 à Genève, en 1971 en Suisse – explique en partie cette situation. D'autres facteurs incluent :
- l’absence d’objectifs clairement définis,
- le manque de mesures de soutien aux carrières féminines,
- une politique de recrutement peu active.
Même lorsque les femmes sont nombreuses dans un organe politique, le plafond de verre persiste souvent. De plus, elles peuvent être victimes de violences et de harcèlement.
Au niveau sociétal, elles restent confrontées à :
- des préjugés et stéréotypes sexistes,
- une vision traditionnelle de la vie publique comme domaine masculin,
- des difficultés à concilier vie privée, professionnelle et politique,
- une répartition inégale des tâches éducatives et domestiques.
Les médias contribuent également à reproduire ces stéréotypes, par une couverture qui privilégie trop souvent l’image personnelle au détriment des opinions politiques, et par des temps de parole déséquilibrés. Ces biais influencent l’opinion publique, les résultats électoraux et, en définitive, la motivation des femmes à s’engager.
Cadre légal, mandat et orientations stratégiques
L’augmentation de la représentation des femmes en politique est l'un des objectifs principaux de la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes (CEDAW), ratifiée par la Suisse en 1997.
L’article 50 alinéa 1 de la Constitution genevoise mandate l’État pour promouvoir une représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des autorités, ce qui fonde la mission attribuée au BPEV.
Le BPEV s’appuie également sur :
- la loi sur l’égalité et la lutte contre les discriminations (LED),
- la loi sur l’égalité et la lutte contre les discriminations liées au sexe et au genre (LED-Genre).
Le BPEV se base sur son plan d'action s'inspirant des échanges avec le public, des enquêtes de terrain, des mesures identifiées par la littérature scientifique, et des recommandations de partenaires nationaux et internationaux.
Actions, sensibilisation, recherche et évaluation
Le BPEV déploie une stratégie qui va de la promotion auprès des femmes non engagées ou débutantes en politique jusqu’au soutien à celles qui exercent déjà un mandat.
Ses actions comprennent notamment :
- l’organisation d’ateliers de formation, conférences et soirées de réseautage alignées sur le calendrier électoral,
- le développement de compétences clés : communication médiatique, gestion budgétaire, organisation de séances, planification territoriale, lobbying, conciliation des vies,
- la mise en relation avec des politiciennes expérimentées pour favoriser les échanges et le mentorat,
- le soutien aux partis politiques afin de faciliter la définition stratégique et la mise en œuvre de méthodologies concrètes visant à promouvoir l’égalité et la participation des femmes.
- la sensibilisation de la population, en particulier des jeunes, aux enjeux d’une représentation équilibrée, aux obstacles rencontrés par les femmes et à l’histoire du suffrage féminin genevois, avec des outils pédagogiques dédiés.
Le BPEV est régulièrement sollicité comme expert par les partis politiques et les administrations cantonales et municipales, et il est auditionné par les commissions parlementaires.
Après chaque élection, qu’elle soit fédérale, cantonale ou municipale, le BPEV procède à une analyse statistique des résultats. Ces données permettent de suivre l’évolution de la représentation des femmes en politique, de mesurer les progrès et les lacunes, et d’orienter les actions futures.
Dernières actions du BPEV
