Pièce distinguée dans un environnement rural, la maison Long est la première maison de maître à voir le jour dans le hameau du Petit-Veyrier. Elle a été construite en 1877 sur les plans de l’architecte Eugène Mercier pour le docteur Ernest Long et sa femme Elisa-Marie. La commande est celle d’une résidence d’été, complément obligé de l’immeuble de standing que le couple fortuné fait construire au même moment dans le quartier des Banques.
La maison forme un volume compact, précédé côté jardin d’une véranda qui se développe sur toute la largeur de l’édifice. Son style et sa volumétrie rappellent les maisons de campagne qui ont marqué le paysage genevois durant la première moitié du 19e siècle. Laissant de côté l’éclectisme à la mode dans les nouveaux quartiers de la ville, les commanditaires ont opté pour des valeurs sûres, privilégiant la simplicité, la bonne facture et l’équilibre propre aux modèles néoclassiques. Quant à l’architecte, il est relativement peu connu mais suffisamment apprécié de ses contemporains pour recevoir une commande publique prestigieuse (restauration de la chapelle des Macchabées).
Aujourd’hui, l’édifice présente un état de conservation remarquable, dans un contexte paysager qui l’est tout autant. A cela s’ajoute un intérêt historique: la maison a abrité des pourparlers secrets, précédant les accords d’Evian signés le 18 mars 1962 et mettant fin à la guerre d’Algérie. Pour toutes ces raisons, la maison Long mérite une inscription à l’inventaire des bâtiments dignes d’être protégés.
Pour toute information complémentaire: Mme Nadine Doublier, coordinatrice des mesures de protection, service de l'inventaire des monuments d'art et d'histoire, DT, T. 022 546 60 89.