L'eau potable à Genève - synthèse

L'eau potable à Genève - synthèse
L'eau potable à Genève - synthèse
L’eau potable est un bien précieux, vital et irremplaçable qui dépend de la qualité des ressources à disposition (eaux de surface et eaux souterraines), des traitements de potabilisation appliqués et des conditions de distribution assurées tout au long du réseau public, puis privé, jusqu’au robinet du consommateur. Toutes ces étapes ont un impact sur la qualité finale de l’eau potable délivrée et implique de nombreux acteurs, tant étatiques que privés, avec divers niveaux de responsabilité.

La protection des ressources est une des missions clés de plusieurs services de l’État (OCEau, GESDEC). Pour garantir la qualité de cette matière première, une importante surveillance est actuellement en place. Néanmoins, le changement climatique amorcé est susceptible de modifier non seulement la qualité, mais également la quantité des ressources disponibles. Les impacts potentiels subséquents doivent être évalués et pris en compte pour la gestion stratégique future de l’eau au niveau cantonal. Ainsi, la protection des eaux est un domaine transversal qui touche à plusieurs politiques publiques (santé, agriculture, urbanisation, etc.). Le processus global de production d’eau potable nécessite donc la coordination de tous les acteurs concernés et la mise en place d’une gouvernance. Or, une telle organisation manque de formalisation à l’heure actuelle comme l’a relevé la Cour des comptes lors de son audit sur la gestion de l’eau potable de 2019.

La production d’eau potable dans le canton de Genève (à l’exception de la commune de Céligny) ne dépend que d’une seule entreprise (SIG, établissement autonome de droit public), ce qui permet une gestion globale des éléments liés à sa qualité. De la même manière, les instances étatiques n’ont qu’un seul interlocuteur, ce qui facilite les échanges et la prise de décisions ou la mise en place de mesures en cas de problèmes. L’autocontrôle mis en place par SIG, notamment avec son laboratoire d’analyses, permet de maîtriser la qualité de l’eau potable au quotidien. Ainsi, l’eau fournie à la population à travers le canton est de très bonne qualité grâce à l’ensemble des traitements de potabilisation appliqués et au suivi très régulier. De plus, SIG est régulièrement contrôlé par l’État via le SCAV et la coordination mise en place a déjà fait ses preuves à plusieurs reprises. Un système de gestion des incidents est en place et la coordination des acteurs liés à l’eau potable est bien organisée.

Si l’approvisionnement est bien organisé, structuré et contrôlé sur le domaine public (protection des ressources – production – distribution), force est de constater qu’il n’en est pas de même sur le dernier tronçon privé jusqu’au robinet du consommateur. Les propriétaires n’ont malheureusement souvent pas connaissance de leurs responsabilités relatives à la qualité de l’eau potable et n’ont pas conscience de l’importance de l’entretien du réseau privé interne sur la qualité finale de l’eau potable délivrée.

Les ressources exploitées aujourd’hui permettent d’assurer un approvisionnement sûr en eau potable à l’ensemble des citoyens genevois. Cette eau est de très bonne qualité. Elle est contrôlée de manière attentive par différents acteurs ce qui permet de maîtriser à satisfaction les risques identifiés et connus. Toutefois, l’eau potable fournie à plus de 500'000 Genevois ne dépend actuellement que de deux ressources naturelles et le réseau de distribution demeure complexe. Aussi, une pollution ou un incident technique pourraient potentiellement toucher de très nombreuses personnes et avoir des conséquences majeures en termes de santé publique et allant jusqu’à priver une large part de la population d’eau potable au robinet. Le système est donc maîtrisé, mais intrinsèquement sensible, ce qui nécessite une vigilance de tous les instants et une proactivité vis-à-vis des problématiques émergentes.