C'est un message fort qui sera envoyé demain aux Genevoises et aux Genevois. A l'instigation du WWF Genève, le canton, la Ville et les SIG renforcent cette année leur participation à l'action Earth Hour. L'espace d'une heure, le pourtour lumineux de la rade sera complétement éteint ainsi que d'autres lieux symboliques genevois, tel que le jet d’eau, la cathédrale Saint-Pierre, le Bâtiment des forces motrices, le temple de Saint-Gervais, le Musée Voltaire, le Musée Rath, les façades de la place du Bourg-de-Four, le pont Hans-Wilsdorf ou encore les fontaines en eau. Un événement qui rappelle que la préservation de l’environnement et en particulier la lutte contre la pollution lumineuse sont des thématiques prioritaires pour ces prochaines années.
Une pollution lumineuse reconnue
Longtemps perçue comme un signe de progrès, l’excès de lumière est aujourd’hui vu comme source de pollution. Dans le Grand Genève, par exemple, l’éclairage extérieur a été multiplié par deux au cours des trente dernières années. Or, l’éclairage nocturne nuit à la population et à la biodiversité : impacts sur la santé, sur la qualité du sommeil, perturbations du rythme biologique de la faune et de la flore sauvages, modifications des comportements notamment proies-prédateurs, incidences sur les espèces migratrices. Mme Corinne Jacquelin, présidente du WWF Genève, souligne que «tout éclairer, toute la nuit, est inutile. Dès minuit, nous préconisons d’éteindre les éclairages qui sont uniquement esthétiques et d’équiper les endroits peu fréquentés et les routes secondaires de déflecteurs de lumière ou d’éclairages à détecteurs de présence. L’illumination des arbres a un côté enchanteur lors de la période de Noël mais elle devient néfaste pour eux et les espèces qui en dépendent si l’éclairage perdure toute l’année. Et n’est-il pas plus poétique de pouvoir observer les étoiles et la voie-lactée?»
Un engagement sur le long terme
Les trois partenaires du WWF Genève, à savoir le canton, la Ville et les SIG se sont engagés sur le long terme, et non pas uniquement le temps de la Earth Hour, à mettre en place des mesures ambitieuses. D’une part pour diminuer significativement leur consommation énergétique, la meilleure énergie économisée étant celle que l’on n’utilise pas, et d’autre part pour lutter contre la pollution lumineuse et ses multiples effets négatifs. Plusieurs communes du Grand Genève ont déjà mis en place des deux côtés de la frontière, des mesures concrètes et exemplaires à la suite des conférences scientifiques et expérimentations d’extinctions exceptionnelles de l'éclairage public. Ces actions ont été organisées par la Société astronomique de Genève et le Muséum d'histoire naturelle de Genève pour les élus et le grand public. D’autres sont encouragées à se joindre à ces efforts en s’appuyant notamment sur la dynamique que le canton souhaite mettre en place en partenariat avec les SIG.
A propos d’Earth Hour et de l’édition 2019
Cet événement symbolique a commencé à Sidney en 2007 sous l’impulsion du WWF International. Il s’est amplifié au fil des années, avec toujours plus de villes et d’individus y participant. L’édition 2019 va se concentrer sur notre nécessaire reconnexion à la planète Terre, en particulier sur l’importance d’une nuit noire sans pollution lumineuse afin de favoriser la biodiversité.