À la Police, un « Design Sprint » remplace le traditionnel groupe de travail

Prototypage d'une solution
Prototypage d'une solution
Et si on remplaçait les éternels groupes de travail par quelque chose de plus vivant ?

Le Design Sprint, est une méthode agile qui a tout pour plaire à celles et ceux qui veulent avancer vite et bien. En quelques jours, il permet d’identifier des solutions concrètes à des problèmes complexes — en mobilisant l’intelligence collective. Voici pourquoi ça marche :

  • Une structure rythmée et intense : pas de place pour les longues digressions, ici on avance.
  • Des échanges vrais, où tout le monde a la parole et l’écoute.
  • Des résultats concrets, sous forme de croquis, maquettes, questions, notes… bref, autre chose que des procès-verbaux.
  • Une prise de notes dynamique, orientée solutions et apprentissages.
  • Du mouvement ! On se lève, on dessine, on joue des scénarios… le cerveau carbure mieux quand le corps bouge.
  • Et surtout, un facilitateur externe qui garde le cap, canalise les débats et maintient l’énergie du groupe.

 

Un sprint à la Police

Le soir, au coin du feu (ou plutôt à la machine à café), on murmure que dans certaines administrations, les groupes de travail sont plus nombreux que les collaborateurs. Et parfois, ils durent… des années. Pour des résultats, disons, pas toujours concrets.

C’est pourquoi le Genève Lab a proposé une alternative : concentrer les efforts sur 5 jours chrono, avec un Design Sprint. Une première dans l’administration cantonale genevoise – et pas dans n’importe quelle entité : la Police, structure plutôt verticale, où le prototypage est rarement le mot d’ordre. 

Le cadre : le plan de lutte contre l’absence, plus précisément l’axe « s’occuper des personnes présentes ». Objectif ? Améliorer la qualité de vie au travail. Ambition ? Transformer des constats en projets testables sur le terrain pendant 6 mois.

 

Avant le sprint : sécuriser, préparer, embarquer

Trois chantiers menés en parallèle :

  • Obtenir l’adhésion du top management, en l’occurrence, l’Etat Major de la Police genevoise, embarquer les parties prenantes, y compris la commission du personnel. Et obtenir l’aval pour expérimenter.
  • Recueillir une masse d’informations (entretiens, sondages, études) pour bien cerner les enjeux du terrain.
  • Concevoir un sprint sur-mesure, avec plus de 70 séquences, une équipe de facilitateurs chevronnés (Genève Lab et le Service de la stratégie RH) et un déroulé réaliste.


Pendant le sprint : cinq jours, quatre prototypes

Le sprint ne s’est pas déroulé en cinq jours d’affilée, mais sur deux semaines : trois jours consécutifs, puis deux jours la semaine suivante. L’intervalle a permis aux participants de tester leurs idées sur le terrain, recueillir des retours, pour améliorer les pistes de solutions.

Une « data gallery » grand format (jusqu’au A0 !) a permis de partager efficacement la matière récoltée, sans noyer les participants sous un rapport de 80 pages.

Chaque journée avait son lot de dynamiques, d’outils, de challenges et de créativité :

  • Jour 1 : immersion dans les données, création des groupes, définition des sujets, travail sur les croyances limitantes, témoignage canadien inspirant.
  • Jour 2 : prototypage, espionnage bienveillant entre groupes, itérations.
  • Jour 3 : perfectionnement, création de storyboards, préparation des tests terrain.
  • Jour 4 : intégration des retours, ajustements, préparation des présentations.
  • Jour 5 : pitch final à la direction générale.


Après le sprint : résultats concrets et enthousiasme contagieux

Les 4 prototypes issus du sprint ont dépassé les attentes de la direction générale. Ils seront testés sur le terrain dès l’automne 2025.

Mais au-delà des livrables, c’est un changement de culture qui peut être envisagé : une nouvelle façon de travailler ensemble, plus collaborative, qui prend mieux en compte le terrain, plus efficace. Les participants ont adoré.

Ce qu’ils en disent : 

"Une excellente idée de mélanger les profils, ça ouvre les perspectives et ça renforce le sentiment d’appartenance."
"On a senti une vraie synergie. Les animateurs ont su créer un climat de confiance."
"Des solutions concrètes en cinq jours, c’est possible ! Une dynamique incroyable malgré nos différences de métier."
"C’était vivant, structuré, valorisant. On s’est sentis écoutés et attendus."
"Ce sprint m’a donné de l’espoir. On peut faire bouger les lignes dans l’administration, à condition de s’en donner les moyens."

Conclusion

Le Design Sprint n’est pas réservé aux startups ou aux designers de la Silicon Valley. Il s’invite aussi dans les couloirs de l’administration – et il y fait des merveilles.

Avec un peu de méthode, une bonne équipe de facilitation, et une envie sincère d’agir, même les sujets les plus complexes peuvent avancer.