2020, une année compliquée ?
Que ce soit au niveau sanitaire, économique ou social, les mois que nous venons de vivre collectivement ont mis notre système et notre société sous une pression énorme. De nombreux défis sont encore devant nous mais j’aimerais retenir ici plusieurs éléments très positifs des épreuves que nous sommes en train de traverser. Des actions de solidarité ont vu le jour durant les premiers mois de crise, en mars et en avril. La mobilisation associative ainsi que l’adaptabilité de mes services et des équipes m’ont également beaucoup impressionné. En tant que ministre de la cohésion sociale, je dois m'assurer que le filet social fonctionne au plus près des besoins des citoyen.ne.s, en temps normal mais également dans les périodes troublées durant lesquelles de nombreux ménages glissent dans des situations de très grande précarité ou voient celle-ci s'aggraver. J’observe avec une très grande satisfaction que les nombreux acteurs du domaine de l’intégration, que ce soit les associations ou les institutions, ont fait des miracles pour maintenir des offres de formation, garder le lien avec les apprenant.e.s, diffuser des informations de prévention et aider et accompagner des personnes vulnérables. J'en profite pour les remercier de cet engagement essentiel.
Si vous deviez retenir trois ou quatre points fort de 2020 en matière d’intégration et de lutte contre le racisme ?
Je retiens plusieurs images très fortes cette année. La première d’entre elle est la mobilisation extraordinaire contre le racisme anti-Noir.e.s. C’est la première fois que 15'000 personnes se sont mobilisées à Genève pour dire "stop" à ce fléau. J'ai d’ailleurs rencontré l’ensemble des responsables politiques et associatifs actifs dans la lutte contre le racisme anti-Noir.e.s. Nous devons faire plus et mieux en matière de lutte contre le racisme. Je m’y suis engagé et nous sommes en train de nous y employer.
Ma deuxième image en tête est une salle pleine avec plus de 500 personnes réunies, à la fin février, dans le cadre de la campagne de promotion du droit de vote des personnes de nationalité étrangère vivant en Suisse depuis 8 ans ou plus. La participation politique figure parmi les priorités de la législature en matière de citoyenneté et cette campagne, malgré le fait qu’elle ait dû s’interrompre pour cause de crise sanitaire, m’a permis d'échanger avec des habitant.e.s et de rappeler à quel point la participation est centrale pour construire ensemble notre société.
L’année 2020 a aussi marqué le démarrage de l’Agenda Intégration Suisse (AIS) au niveau du canton de Genève. Voir que les institutions arrivent à collaborer aussi efficacement pour accompagner les personnes relevant du domaine de l’asile est une réelle source de satisfaction : il s’agira en 2021 de consolider ce dispositif ambitieux. Le nombre important de bilans de compétences et de positionnement, de suivi de familles et de cours de langues réalisés malgré la pandémie sont des signaux très positifs et encourageants.
Enfin, une autre réussite est le projet des "Chapiteaux enchantés", réalisé dans le courant du mois d’août et qui a permis de proposer aux enfants en âge préscolaire une grande diversité de stimulations et aux parents un large panel de champs à explorer. Aller dans les quartiers pour y créer du lien social, favoriser le vivre-ensemble, permettre à des familles de s'évader du quotidien et favoriser le développement des enfants, tels sont les points qui ont motivé la création de ce projet.
Quelles priorités en 2021 au niveau de l’intégration et de la lutte contre le racisme ?
L’année prochaine sera très importante pour consolider la mise en œuvre de l'AIS afin d'accompagner l’intégration sociale et professionnelle des personnes relevant du domaine de l’asile et terminer la dernière année de mise en œuvre du Programme d’intégration cantonale II. Une fois que les conditions sanitaires se seront améliorées, nous devrons impérativement continuer à développer des projets de vivre-ensemble, de cohésion sociale ou encore de lutte contre le racisme pour permettre de redynamiser les liens entre les habitant.e.s des quartiers. Outre l'AIS, la politique de cohésion sociale en milieu urbain (PCSMU) constitue un formidable outil supplémentaire pour le concrétiser. Un appel à projet sera lancé au cours du premier trimestre. Pour tout cela, les partenariats entre mes services - dont le bureau de l’intégration des étrangers - et les acteurs et actrices institutionnel.le.s comme par exemple la Fondation pour l’animation socioculturelle (FASe), les associations et les communes vont être encore plus importants pour réaliser des actions au plus proche des besoins de la population. Il faudra être particulièrement attentif aux personnes et familles vulnérables et isolées car le risque de précarisation va s’amplifier. Le non-recours aux prestations est d'ores et déjà au cœur de nos dispositifs d’information et de primo-information, avec le Bureau d'information sociale par exemple, et continuera de faire l'objet d'efforts du canton. Enfin, la consolidation des dispositifs d’encouragement préscolaire, d’employabilité et de formation de base seront au centre de mon attention.
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