Mesures de lutte liées aux organismes invasifs dans l'agriculture à Genève

espèces invasives
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Les plantes cultivées peuvent être sujettes à divers organismes nuisibles liés notamment à l'apparition d'espèces exotiques sur le territoire genevois. Dans un contexte de réchauffement climatique et d'échanges internationaux, le phénomène tend à se renforcer. A Genève, le milieu agricole fait preuve d’une vigilance particulière et adopte des mesures préventives, de surveillance, de détection précoce et parfois d'assainissement afin de préserver durablement sa production locale. En ce début d'année et en vue des semaisons à venir, l'Etat de Genève informe la population sur les organismes exotiques nuisibles identifiés sur notre territoire et les mesures mises en place pour y faire face.

Mesures de prévention et de surveillance en Suisse 

Les autorités phytosanitaires du canton (Office cantonal de l'agriculture et de la nature, OCAN) sous l'égide des autorités fédérales (Office fédéral de l'agriculture, OFAG) sont chargées de surveiller l'apparition et le développement des espèces exotiques invasives. Elles s'appuient sur des dispositifs légaux tels que le passeport phytosanitaire pour garantir la traçabilité et l'état sanitaire des plantes et semences. Le statut "organisme de quarantaine" attribué à certains ravageurs ou maladies des végétaux de source exotique encadre lui l'obligation de déclarer et combattre ces nuisibles selon des protocoles de mise en quarantaine et de lutte dédiés. Ces dispositifs complètent les mesures sanitaires et de détection précoce déjà appliquées par le milieu de l'agriculture, ainsi que les recherches scientifiques pour la résistance des cultures.

4 organismes de quarantaine identifiés à Genève depuis 2001

A Genève, quatre organismes de quarantaine dans la liste des 29 espèces (2023) déterminées par la confédération ont été identifiés durant l'année 2023:

Première détection du virus du fruit brun rugueux de la tomate à Genève en 2023

Le virus du fruit brun rugueux de la tomate s’attaque aux plants de tomates et de poivrons. Inoffensif pour l'être humain, il affecte le développement des plantes et peut entraîner une diminution voire une disparition totale de la récolte, engendrant ainsi de lourdes pertes pour la production concernée. En effet, des symptômes tels que des taches brunes, des rides, des décolorations et des problèmes de développement sont généralement observés sur les fruits infectés qui ne peuvent plus être commercialisés.

Découvert en Israël en 2014, le virus du fruit brun rugueux de la tomate est apparu en Allemagne en 2018 puis s'est rapidement répandu sur le territoire européen. Considéré comme un organisme de quarantaine depuis 2020 en Suisse, cette maladie des végétaux a été identifiée pour la première sur le territoire helvétique en 2021 dans le canton de Thurgovie, puis au Tessin et dans le canton de Vaud en 2022.

A Genève, un premier cas a été identifié dans une culture de tomates au mois de juin 2023, dans le cadre d'analyses de détection de routine des eaux de drainage. Le plan d'urgence de la Confédération relatif au ToBRFV a immédiatement été mis en place. La procédure fut d'isoler et éliminer les plantes malades, de renforcer les mesures sanitaires usuelles déjà mises en place dans les exploitations du canton, puis d'adopter des mesures drastiques de désinfection des structures et équipements en fin de culture. L'application de ces mesures a été surveillée par l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) /Agroscope, l'office cantonal de l'agriculture et de la nature (OCAN) et l'office technique maraîcher (OTM) en excellente collaboration avec l'entreprise concernée. Aucune autre culture n'a été contaminée. Des mesures de protection à destination des autres producteurs comme l'identification des lots de plantons concernés et le renforcement de l'information aux membres de l'OTM ont été mises en place.

Face à ce virus qui semble s'installer en Europe, il est essentiel pour le canton de Genève, producteur du quart des tomates consommées en Suisse, de toujours mieux appréhender le ToBRFV. La surveillance, l'observation des symptômes et le signalement par les producteurs est fondamentale pour préserver notre agriculture locale. Les mesures de détection précoce déjà appliquées, complétées par la sensibilisation du milieu de l'agriculture à ce virus, tout comme les connaissances scientifiques permettent de renforcer les dispositifs de lutte. De nouvelles variétés dites "tolérantes" au ToBRFV sont maintenant disponibles et devraient permettre de diminuer les risques dès 2024.

Autres organismes sous surveillance 

Pas encore présent à Genève, mais déjà dans 6 cantons suisses en 2023, le cas du scarabée japonais préoccupe. Cette espèce exotique invasive endommage les prairies et les surfaces engazonnées, les feuilles, les fleurs et les fruits. Organismes invasifs réglementés mais non de quarantaine, l'ambroisie et la stramoine commune présentes sur le territoire genevois font également l'objet d'un suivi tout particulier de la part des producteurs agricoles et des autorités en raison de leurs impacts sur la santé humaine, les cultures et l'élevage.

 

Pour toute question ou information complémentaire : service phytosanitaire cantonal T 022 388 71 71,  agriculture.ocan@etat.ge.ch