Entre mi-2021 et mi-2024, la décharge jurassienne de Boécourt accueillera annuellement 40'000 tonnes de résidus de l'incinération des déchets genevois dans le cadre d'un accord conclu entre les autorités et les opérateurs des cantons de Genève et du Jura. Les matériaux exportés seront stockés définitivement sur place, après traitement et recyclage des matières valorisables. Genève salue cette collaboration intercantonale organisée avec le soutien des autorités du Jura : cette solution transitoire apporte un répit temporaire à la pénurie prochaine d'espace de stockage dédié dans notre canton. Elle s'inscrit dans le cadre de la stratégie menée par le Conseil d'État afin d'assurer une gestion responsable des impacts de notre consommation.
SIG, le Canton de Genève, le Syndicat de gestion des déchets de Delémont et environs (SEOD) ainsi que le Canton du Jura ont conclu cet automne un accord prévoyant que les résidus des déchets genevois pourront être exportés durant trois ans pour être traités et stockés dans l'espace dédié de Boécourt, situé entre Porrentruy et Delémont.
Une solution temporaire pour Genève
Cet espace, géré par le Syndicat de gestion des déchets de Delémont et environs (SEOD), a fait l'objet cette année d'un réaménagement conséquent. Ces travaux ont été réalisés afin d'offrir une solution de long terme pour les déchets non combustibles issus des trois districts jurassiens. À partir de 2023, le site aura pour fonction de stocker les cendres issues de l’usine d’incinération de La Chaux-de-Fonds. Dans l'intervalle, entre mi-2021 et mi-2024, ses capacités élargies permettront d'accueillir annuellement 40'000 tonnes de résidus des déchets genevois dans des conditions favorables : acheminement par rail, valorisation des matières recyclables, garantie du respect des normes environnementales les plus exigeantes.
Trois axes pour une gestion durable et responsable
Cette solution apporte pour Genève une réponse à court terme à la saturation annoncée du site de Châtillon, prévue pour 2021. Elle s'inscrit dans le cadre de la stratégie annoncée le 2 septembre dernier par le Conseil d'État en trois axes - valorisation, explorations géologiques, collaboration intercantonale (voir l'encadré) - menés de concert afin d'assurer une gestion responsable des impacts de notre consommation et des déchets que celle-ci entraîne. Comme l'illustre la réponse temporaire offerte par le site de Boécourt, Genève entend poursuivre de façon pragmatique ces recherches parallèles avec l'objectif d'assumer un traitement durable des résidus des déchets produits par la population et les entreprises genevoises.
Une stratégie cantonale pour assurer une gestion responsable des résidus de nos déchets
Afin de répondre au défi d'un stockage durable et responsable des résidus des déchets issus des activités genevoises, le Conseil d'État conduit une stratégie en trois axes dans un cadre de concertation et de transparence.
- Le premier axe a trait à l'augmentation du taux de valorisation des résidus de l'incinération de nos déchets. Sur ce plan, les démarches entreprises par le canton et ses partenaires portent leurs fruits, révélant que techniquement 75% de ces matières pourraient être réintégrées dans l'économie circulaire, sans risque pour l'environnement. Des discussions portées par l'État de Genève sont en cours avec l'Office fédéral de l'environnement afin que la législation fédérale puisse prendre en compte ces évolutions technologiques.
- Le deuxième axe vise à la désignation d'un site pour le stockage sur sol genevois permettant de répondre durablement à nos besoins. Plusieurs emplacements, notamment le site du Chemin de la Route Départementale, entre le CERN et le parc industriel TECHNOPARC, répondent aux nombreuses exigences environnementales requises pour un tel espace. Des sondages géologiques prévus dans les mois à venir devront permettre de vérifier l'adéquation des sites aux critères de la législation fédérale.
- Le troisième axe consiste en l'exploration d'une possibilité de stockage, au moins temporaire, à l'extérieur des frontières genevoises. Cette voie pourrait revêtir un caractère plus pérenne dans le cadre d'une démarche consistant à regrouper plusieurs usines d'incinération autour d'une installation commune de traitement à proximité d'une installation de stockage. Les discussions intercantonales se poursuivent à ce sujet.
Ces trois axes sont menés en parallèle de façon pragmatique afin d'identifier les solutions les plus satisfaisantes à l'égard de tous les enjeux en présence et les mettre en oeuvre.
Plus d'informations : valorisationdechets.ge.ch
Pour en savoir plus :
- M. Daniel Chambaz, directeur général, office cantonal de l'environnement, DT, T. 022 388 80 01.
- M. Thierry Gaudreau, directeur Valorisation des déchets, SIG, T. 022 727 40 02