Admission des médecins: la commission de la santé du Conseil national freine la mise en œuvre d’un outil essentiel

La Conférence latine des affaires sanitaires et sociales (CLASS) prend acte de la décision de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national d’entrer en matière sur le projet du Conseil fédéral concernant l’admission des médecins. Elle exprime son incompréhension concernant le dépôt et l’adoption, en parallèle, d’une initiative parlementaire qui demande de prolonger le moratoire actuel jusqu’à ce que le modèle de financement des prestations soit traité.

Les conseillères et conseillers d’Etat latins en charge de la santé ne voient aucune justification à conditionner la limitation de l’admission des médecins à un autre objet. Surtout, l’adoption, par la commission, d’une initiative demandant la prolongation du moratoire actuel – qui est appliqué sous une forme allégée – empêche la mise en place pérenne d’un instrument éprouvé, qui a démontré son efficacité à freiner la hausse des coûts. C’est un énième report, qui entraîne avec lui son lot d’incertitudes pour le pilotage du domaine ambulatoire.

Mise en oeuvre de façon provisoire en 2002, la clause du besoin a été levée en 2011, puis réintroduite dans l’urgence en 2013, toutefois sous une forme allégée. Ainsi, les médecins qui justifient de trois ans de pratique dans un établissement suisse reconnu de formation postgrade peuvent tous être admis, ce qui rend la mesure moins efficace et, de fait, insatisfaisante. En proposant un projet de loi sur l’admission des médecins, le Conseil fédéral a reconnu non seulement l’efficacité d’une telle mesure, mais également la nécessité de l’ancrer durablement et de la préciser. Dès lors, le dispositif légal proposé, plus strict, agirait sur trois axes : les exigences renforcées au niveau de la formation, les conditions plus sévères d’admission et la limitation du nombre des médecins. Ainsi renforcée, la clause du besoin donnerait de vrais moyens aux cantons. Ces derniers pourraient piloter le domaine ambulatoire sur le long terme et contribuer enfin à freiner la hausse des coûts, tout en maintenant des prestations de qualité.

La levée du moratoire entre 2011 et 2013 a entraîné des conséquences massives sur le domaine de l’ambulatoire et sur le montant des primes. En peu de temps, le nombre de médecins, qui avait augmenté de 1200 au niveau suisse entre 2007 et 2011, a connu une croissance de près de 1000 médecins supplémentaires en 2012, puis de 1600 en 2013, avant de redescendre à 700 en 2014. Durant la même période, les dépenses annuelles par assuré dans le domaine des cabinets médicaux au niveau suisse sont passées d’une augmentation moyenne de 1,8% de 2008 à 2011 à une augmentation moyenne de 4,7% depuis 2012. Les chiffres sont parlants et évidents: la limitation des admissions est un instrument qui contribue à endiguer la hausse des coûts de la santé, même s’il ne résout pas à lui seul la question.

Aujourd’hui, plus du quart des assurés sollicitent les subsides de l’Etat, pour un montant total de plus de quatre milliards de francs. Ces chiffres, en augmentation régulière depuis des années, continueront leur progression si le parlement poursuit dans une voie non constructive, cela alors qu’une hausse moyenne de 4% des primes est d’ores et déjà annoncée pour 2019.

Pour la CLASS, le projet de loi du Conseil fédéral est nécessaire et urgent. Il est appelé par une très large majorité des cantons, qui le soutiennent pleinement.

CLASS

Pour toute information complémentaire :

M. Mauro Poggia, conseiller d'Etat et président de la CLASS, par l'intermédiaire du service de presse du DES, T. 022 546 54 99.


Version en allemand

Ärztezulassung: Gesundheitskommission des Nationalrats bremst die Anwendung eines grundlegenden Instruments

Die Conférence Latine des Affaires Sanitaires et Sociales (CLASS) nimmt den Entscheid der Kommission für soziale Sicherheit und Gesundheit des Nationalrats (SGK-N), auf die Vorlage des Bundesrates zur Ärztezulassung einzutreten, zur Kenntnis. Es ist für sie jedoch unverständlich, dass die gleiche Kommission gleichzeitig eine parlamentarische Initiative angenommen hat, die eine Verlängerung des aktuellen Moratoriums verlangt, bis das Modell zur Finanzierung der Leistungen behandelt ist.

Die für den Gesundheitsbereich zuständigen Regierungs- und Staatsrätinnen und ‑räte der Westschweizer Kantone sowie der Kantone Bern und Tessin sehen keinen Grund, der es rechtfertigen würde, die Beschränkung der Ärztezulassung von einem anderen Geschäft abhängig zu machen. Vor allem aber verhindert die Annahme einer parlamentarischen Initiative, die eine Verlängerung des aktuellen Moratoriums verlangt – das in einer abgeschwächten Form angewendet wird –, die dauerhafte Einführung eines bewährten Instrumentes, das erwiesenermassen zur Eindämmung der Gesundheitskosten beiträgt. Damit wird dieses Geschäft abermals verzögert, was grosse Unsicherheiten für die Steuerung des ambulanten Bereichs mit sich bringt.

Die Bedürfnisklausel, die 2002 provisorisch eingeführt wurde, wurde 2011 aufgehoben und 2013 in der Form eines dringlichen Bundesgesetzes, aber auf abgeschwächte Weise erneut eingeführt. So können heute alle Ärztinnen und Ärzten, die eine mindestens dreijährige Tätigkeit in einer anerkannten schweizerischen Weiterbildungsstätte nachweisen können, zugelassen werden, was die Massnahme weniger effizient und damit auch unbefriedigend macht. Durch die Vorlage eines Gesetzesentwurfs zur Ärztezulassung hat der Bundesrat nicht nur die Wirksamkeit einer solchen Massnahme anerkannt, sondern zugleich auch die Notwendigkeit, diese dauerhaft zu verankern und zu präzisieren. Das gesetzliche Dispositiv, das vorgeschlagen wurde, würde sich auf drei Achsen abstützen: verstärkte Anforderungen bezüglich der Aus- und Weiterbildung, strengere Zulassungsvoraussetzungen und Zulassungsbeschränkungen. Eine auf diese Weise gestärkte Bedürfnisklausel wäre für die Kantone ein wirksames Instrument, um den ambulanten Bereich langfristig steuern und zur Eindämmung der Gesundheitskosten beitragen zu können, während zugleich die Qualität der Leistungen bewahrt wird.

Die Aufhebung des Moratoriums zwischen 2011 und 2013 hatte erhebliche Auswirkungen auf den ambulanten Bereich und die Höhe der Prämien. In nur kurzer Zeit stieg die Ärztezahl, die von 2007 bis 2011 schweizweit um 1200 zugenommen hatte, deutlich an: 2012 wurden fast 1000 zusätzliche Ärztinnen und Ärzte zugelassen, 2013 nochmals 1600 und 2014 weitere 700. Parallel dazu erhöhte sich das durchschnittliche jährliche Kostenwachstum pro versicherte Person im ambulanten Bereich, das von 2008 bis 2011 noch 1,8 % betragen hatte, auf 4,7 % seit 2012. Diese Zahlen sprechen für sich und sind eindeutig: Die Beschränkung der Ärztezulassung ist ein Instrument, das zur Eindämmung der Gesundheitskosten beiträgt, auch wenn es das Problem alleine nicht lösen kann.

Aktuell beantragen über ein Viertel aller Versicherten staatliche Unterstützung in der Gesamthöhe von über vier Milliarden Franken. Diese Zahlen, die seit Jahren unaufhaltsam steigen, werden weiter zunehmen, wenn das Parlament den nicht konstruktiven Weg weitergeht, obschon für 2019 bereits eine durchschnittliche Prämienerhöhung um 4 % angekündigt wurde.

Nach Ansicht der CLASS ist der Gesetzesentwurf des Bundesrates notwendig und dringend. Zudem wird er von einer sehr grossen Mehrheit der Kantone gefordert, die ihn voll und ganz unterstützen.

Kontakt für die Medien

Mauro Poggia, Staatsrat und Präsident der CLASS, über die Medienstelle des Departementes für Beschäftigung und Gesundheit des Kantons Genf, Tel. 022 546 54 99