Le droit de préemption selon la Loi générale sur le logement et la protection des locataires (LGL) est un outil ciblé destiné à renforcer l’offre de logements d’utilité publique par l’intervention publique sur le marché foncier. Son exercice requiert une affectation prioritaire au logement et une justification sérieuse d’un besoin concret en logements.
Autorités habilitées
Le droit de préemption peut être exercé par l’Etat et les communes (art. 3 al. 1 LGL), ces dernières bénéficiant d’une priorité lorsqu’elles comptent moins de 3 000 habitants (art. 3 al. 3 LGL).
Bien visés
Le droit s’applique principalement aux biens-fonds concernés par une modification de limites de zones et aux parcelles situées en zones de développement susceptibles d’être destinées à la construction de logements (art 3 al. 1 LGL).
Finalités et limites
Le droit de préemption ne peut être exercé qu’aux fins de réaliser des logements au sens de la LGL, c’est-à-dire uniquement des logements d’utilité publique (art. 16 LGL), à savoir les HBM, HLM et HM, à l’exclusion de toute autre édification1.
La jurisprudence2 a exclu que le droit de préemption puisse être exercé pour l’édification d’un ouvrage médico-social (EMS) assorti de logements, considérant que ce type de projet ne correspond pas à la notion de logement d’utilité publique au sens de la LGL.
Illustration pratique
Une commune genevoise a récemment adopté une délibération en vue d’acquérir une parcelle. Le projet de construction sur la parcelle, dominé par des locaux commerciaux et complété par des logements , s’est vu refuser l’approbation de sa délibération par le Conseil d'Etat au motif que la vocation principale du projet ne relevait pas de la construction de logements d’utilité publique, dépassait le cadre légal et violait par conséquent le droit supérieur.
1 - Thierry Tanquerel/ François Bellanger (éd), La maîtrise publique du sol : expropriation formelle et matérielle, préemption, contrôle du prix" Schultess, Genève, Zurich, Bâle 2009, p. 166.
2- ATA/876/2004 du 9 novembre 2004
3 - Arrêt 1C_30/2008 du 24 novembre 2008 consid. 3.4, in SJ 2009 I p. 257
Base légale
Loi générale sur le logement et la protection des locataires (LGL)
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