Environnement - Substances dangereuses dans les bâtiments

Les polluants de l'environnement bâti peuvent se caractériser par une toxicité élevée, une persistance dans l'environnement et une accumulation chez les organismes vivants.

https://www.travauxsansdanger.chA ces polluants s'ajoutent également de nombreux autres composés toxiques, tels que l'amiante, les PCB et le plomb, Composés organiques volatils (COV), Radon et d'autres substances (perturbateurs endocriniens, nanomatériaux, sensibilisants et allergisants, biocides) qui sont encore largement répandus dans les constructions.

Pour en savoir plus:

 

Présentation de ces substances en détails

L'amiante

Amiante

L'amiante est présente dans presque tous les bâtiment construits avant fin 1991, soit près de 80% du patrimoine genevois.

L'amiante a été utilisé dans beaucoup d'applications industrielles et techniques car il possède des caractéristiques physiques très intéressantes : résistance au feu et à la chaleur, résistance aux produits chimiques, résistance aux micro-organismes. Cette fibre a donc été ajoutée à de nombreux produits et matériaux de la construction pour améliorer leur résistance mécanique.

Principaux matériaux pouvant contenir de l'amiante

  • Plaques de fibrociment (Eternit)
  • Colles de carrelage et de faïence
  • Mastics de vitrage
  • Plaques de faux plafond
  • Revêtements de sol vinyle
  • Flocages
  • Tresses et joints d'isolation
  • Calorifugeages
  • Cartons d'isolation
  • Étanchéités bitumineuses

Dangers liés aux matériaux amiantés

Un matériau contenant de l'amiante est dangereux pour la santé lorsqu'il libère des fibres d'amiante dans l'air. Cette situation peut se produire dans deux cas de figure :

  1. Lors de travaux : les interventions sans précaution réalisées sur un matériau contenant de l'amiante libèrent une quantité très importante de fibres d'amiante dans l'air.
  2. Hors travaux : lorsqu'un matériau amianté est dégradé.

Les fibres d'amiante peuvent être présentes dans les poussières et libérées lors de travaux sans précaution. Ce ne sont pas les propriétés chimiques de l'amiante qui posent problème mais ses propriétés physiques. En effet, à cause de sa structure fibreuse, l'amiante possède la faculté de produire des fibres très fines et en très grand nombre qui peuvent pénétrer jusque dans les alvéoles de nos poumons. Ce dépôt est irréversible et peut provoquer, sur long terme, un cancer. C'est pourquoi, l'inhalation d'amiante est dangereuse.

Les maladies liées à l'exposition à l'amiante sont de plusieurs types. L'on connait les maladies de type obstructif liées à l'exposition à de fortes concentrations aux fibres d'amiante (asbestose). Les cancers pulmonaires sont aussi associés à l'exposition à l'amiante. Le mésothéliome est un cancer de la plèvre (enveloppe du poumon) spécifique de l'amiante.

Documentation:

Information complémentaire : www.travauxsansdanger.ch

 

Les PCB

PCB

Les PCB sont présents, à Genève, dans 70% des bâtiments en béton préfabriqué qui ont été construits entre 1955 à 1975.

Les polychlorobiphényles (PCB) sont des huiles toxiques très utilisées dans le passé dans les installations électriques, les joints de dilatation ou certaines peintures. Ils possèdent une grande stabilité chimique. Ils sont peu inflammables, isolants électriques et présentent une très bonne conductibilité thermique. Dans l'environnement bâti, les PCB représentent un polluant répandu du fait de leur persistance dans l'environnement.

Principaux éléments pouvant contenir des PCB :

  • Les transformateurs électriques (fabriqués avant 1986)
  • Les condensateurs électriques (fabriqués avant 1986)
  • Les joints d'étanchéité, notamment entre des éléments en béton (bâtiments construits ou rénovés entre 1955 et 1975)
  • Certaines peintures techniques, dont des peintures anticorrosion (bâtiment construit avant 1975).

 

Dangers liés aux matériaux contenant des PCB

Un matériau contenant des PCB est dangereux pour la santé lorsqu'il expose les personnes ou contamine l'environnement (sols, eaux). Ces situations peuvent se produire dans deux cas de figure :

  1. Lors de travaux : les interventions réalisées sans précaution sur un matériau contenant des PCB libèrent des poussières inhalables, des résidus dans l'environnement, voir des dioxines lorsque le matériau est chauffé.
  2. Hors travaux : les expositions sont moins fréquentes mais peuvent également survenir lorsque des joints d'étanchéité ou certaines peintures sont accessibles au toucher, ou présents à l'intérieur d'un bâtiment ou encore lorsqu'un condensateur électrique est endommagé ou détruit (fuite d'huile PCB, incendie).
Effets sur la santé

Du point de vue de la toxicologie humaine, les PCB sont de puissants perturbateurs hormonaux. Certains sont également des cancérigènes avérés sur l'homme. De plus, lors d'une combustion mal maîtrisée (incendie ou incinération à basse température), les PCB forment des dioxines et des furanes encore plus toxiques. Les PCB sont absorbés par le système gastro-intestinal et par les poumons mais également au travers de la peau. Ils se répartissent ensuite dans les organes et s’accumulent en particulier dans les tissus graisseux.

Le PNUE rapporte que, même à faibles doses, les PCB provoquent des lésions au foie, des perturbations au niveau des hormones thyroïdiennes, des effets sur le développement et la reproduction et, pour certains individus, sont cancérigènes.

Les PCB ont été totalement interdits en Suisse en 1986.

 

Le plomb

Plomb

Le plomb est présent dans les peintures dans la moitié des bâtiments construits avant 2006.

Le plomb est un métal lourd qui a souvent été utilisé dans les peintures, mais aussi dans des canalisations d'évacuation des eaux usées et sous forme de feuilles sur des couvertures de toitures.

Dangers liés aux matériaux contenant du plomb

Dans la plupart des cas une peinture qui contient du plomb ne présente pas un danger pour la santé des occupants du bâtiment. Il faut néanmoins faire réaliser un diagnostic plomb dans les cas suivants pour éviter une exposition de personnes :

  1. Lors de travaux : le ponçage, le sablage ou le décapage thermique d'une peinture au plombs libèrent une importante quantité de poussières qui provoque une intoxication au plomb des ouvriers, voire des occupants, et conduit à une contamination des locaux. Pour plus d'information, veuillez consulter la page "travaux d'assainissement".
  2. Hors travaux : des expositions au plomb peuvent également survenir lorsque des peintures sont en mauvais état (ex.: peintures écaillées). Une remise en état de ces peintures est alors nécessaire, particulièrement quand des enfants séjournent dans la pièce.
Effets sur la santé

Le plomb a en effet toxiques sur le système nerveux ainsi que sur la reproduction. Des peintures contenant du plomb peuvent, par exemple, être une source d'intoxication par ingestion particulièrement chez les jeunes enfants. Lors de travaux sans précaution, les poussières de peintures contaminées pénètrent dans l'organisme par inhalation.

Les enfants de moins de 6 ans constituent la population la plus à risques pour plusieurs raisons : leur masse réduite, l’action répétée de porter à la bouche des éléments non alimentaires, comme des écailles et poussières de peinture, le taux d’assimilation supérieur à celui des adultes et une élimination moindre, le caractère irréversible des effets du plomb sur le développement cérébral. De manière plus générale, une exposition au plomb est un facteur de risque important pour les maladies cardio-vasculaires.

Ressources

 

Les composés organiques volatils (COV)

composés organiques volatils COV

Les composés organiques volatils (COV) est un terme générique pour des centaines de composés qui peuvent être présents dans l'air ambiant.

Les composés organiques volatils sont présents sous forme gazeuse et passent dans les organes par inhalation. L'évaluation toxicologique des composés organiques volatils doit considérer les concentrations individuelles de chaque molécule de COV.

Les COV peuvent être odorants, comme les terpènes utilisés dans les parfums d’ambiance ou pratiquement inodores, comme certains solvants chlorés utilisés comme dégraissants industriels. La concentration et toxicité de ces composés dans l'air intérieur est très variable et n'est absolument pas corrélée à leur odeur. Ces composés peuvent être notamment irritants, allergènes, cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.

Principales sources dans les bâtiments

Les composés organiques volatils proviennent de quatre sources principales :

  1. des combustibles et carburants, particulièrement de l’essence, et de ses produits de combustion. Un garage, un parking ou une route contiguë à une habitation sont par exemple des sources de COV non négligeables en raison des fumées de combustion;
  2. des activités artisanales ou industrielles. Par exemple les solvants, les peintures, les encres d’imprimerie, etc.;
  3. des produits d'usage courant dans les habitations, tels que les produits de nettoyage, les désodorisants, les parfums d'ambiance, les cosmétiques, les colles, les imperméabilisants, les adhésifs, les insecticides;
  4. des émissions diffuses provenant des produits et matériaux de construction et du mobilier qui sont présents dans nos habitats, tels que les revêtements synthétiques, les isolants, la peinture, les produits collés; ceux-ci peuvent émettre des COV lors de leur production ainsi que lors de leur utilisation pendant plusieurs mois voire des années.
Améliorer la qualité de l'air intérieur

Il existe de nombreux moyens d'action pour la diminution de l'exposition aux COV et la réduction de la libération de COV dans l'environnement :

  • choisir des produits peu émissifs en COV ;
  • adopter des activités ne péjorant pas la qualité de l'air intérieur en COV en évitant les phénomènes de combustion tels que bougies, encens, etc. et en s'abstenant d'utiliser des peintures, encres, vernis, nettoyants à base de solvants organiques ;
  • procéder à une aération suffisante et régulière des locaux avec de l'air extérieur.

 

Le radon

Radon en Suisse

Le radon  est un gaz radioactif que l'on trouve naturellement dans les roches du sous-sol.

En Suisse, et selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), le radon est le deuxième facteur de risque de cancer du poumon après le tabac. Le radon et ses produits de filiation sont responsables d'environ 40 % des expositions aux rayonnements ionisants. Bien que la problématique du radon soit une préoccupation de santé publique majeure en Suisse, la situation géologique du sous-sol genevois place le canton dans une situation favorable.

En collaboration avec la division de radioprotection de l'OFSP, le service de l'air, du bruit et des rayonnements non ionisants a mesuré durant 5 hivers successifs les concentrations de radon dans près de 700 bâtiments. Aucun bâtiment ne présentait de concentrations suffisamment élevées pour justifier la prise de mesures. En 2014, près de 900 mesures ont été réalisées, dont près de 800 bâtiments évalués dans des locaux habités.

Ces campagnes ont permis de démontrer que le risque radon à Genève est classé "risque faible" selon les critères de l'OFSP.

Pour aller plus loin

 

Autres substances

Les perturbateurs endocriniens, nanomatériaux, sensibilisants et allergisants, ou encore les biocides...

Illustration

Autres substances: les perturbateurs endocriniens, nanomatériaux, sensibilisants et allergisants, ou encore les biocides se trouvent dans notre environnement et peuvent avoir des conséquences importantes sur notre santé.

L’air intérieur que nous respirons quotidiennement au sein des milieux clos peut contenir de nombreuses substances dangereuses pour la santé et pour l’environnement, en raison du confinement et de la présence de sources d’émissions. Des études montrent même qu’il est parfois plus pollué que l’air extérieur.

L’exposition à ces substances dangereuses dans l’environnement bâti peut avoir des effets importants sur la santé tels que des irritations, del'asthme ou des allergies. Dans certains cas, elle entraîne des conséquences majeures sur le long terme, avec des désordres métaboliques et des pathologies chroniques pouvant être graves (cancers, troubles du développement, problèmes de fertilité).

Les perturbateurs endocriniens

Les perturbateurs endocriniens (ou perturbateurs hormonaux) sont des substances qui altèrent le fonctionnement normal du système hormonal : ils modifient d’une part le système reproducteur provoquant des problèmes de fertilité et des tumeurs hormono-induites, et d’autre part, le système thyroïdien, entraînant des troubles du développement. Le stade fœtal ou la puberté sont des périodes de développement pendant lesquelles l’organisme est particulièrement sensible à une exposition qui peut avoir des répercussions sur la vie entière de l’individu.

Les perturbateurs hormonaux sont des substances bioaccumulables ; ceci signifie que, même en cas d’exposition à de faibles concentrations, le taux d’absorption excède largement le taux d’élimination. Il s’ensuit une augmentation des valeurs de contamination des individus exposés sur le long terme, et donc une augmentation du risque de pathologies.

Principaux matériaux pouvant contenir des perturbateurs endocriniens
Les polybromés

Les agents ignifuges bromés et phosphorés sont intégrés aux matériaux comme retardateurs de feu. Ils sont ainsi utilisés afin de limiter les risques d'incendie.

On les retrouve dans de nombreux produits traités anti-feu :

  • les matériaux de construction et d'isolation (PVC, isolants polystyrène, polyuréthane)
  • les textiles (draps, couette, oreiller, rideau)
  • les mobilier d'intérieur
  • les matériel avec des composants électriques ou électroniques (ordinateur, télévision, téléphone, appareils ménagers).
Les polyfluorés

En raison de leurs propriétés d'imperméabilisation et antitache, on peut trouver des polyfluorés dans de nombreux produits :

  • les textiles d'intérieur (nappes avec effet déperlant, canapés, tapis, couettes, coussins, etc.),
  • les vêtements, notamment pour les activités outdoor (ski, randonnée, chasse, pêche, etc.),
  • les produits liquides ou sprays d'imprégnation pour traitement imperméabilisant et/ou antitache et/ou de nettoyage et protection, apprêts de blanchisserie,
  • les matériaux de construction, dont les sols en pierre traités antitache,
  • les mousses d'extincteurs.
Les phtalates

Il existe une multitude de sources de phtalates, utilisés dans de très nombreux produits aux applications diverses :

  • les plastiques (principalement le PVC),
  • les peintures et vernis,
  • les détergents,
  • les textiles,
  • les cosmétiques.

Le PVC est une source importante de phtalates. Celui-ci est utilisé dans les domaines des sanitaires (distribution d'eau, canalisations, gouttières), de l'électricité (plinthes et goulottes), de l'étanchéité (membranes et profilés), de la décoration (revêtements de murs et sols, plafonds tendus, lambris, bardages, planchers) et des fermetures et huisseries (fenêtres, portes, volets, vérandas).

Par ailleurs, un très grand nombre d'objets courants, par exemple à base de plastique en PVC, sont utilisés à l'intérieur des bâtiments (nappes, rideaux de douche, textiles synthétiques, jouets, bottes). En outre, l'utilisation de certains produits (peintures, vernis, détergents, cosmétiques) à l'intérieur des habitats participe aussi à l'émission de phtalates dans l'air et à leur accumulation dans les poussières.

Les nanomatériaux

On appelle nanoparticules les particules dont au moins une des dimensions est inférieure à 100 nm (0.1 μm).

Les nanoparticules peuvent être générées involontairement lors de procédés de combustion ou d’abrasion. Les récents progrès technologiques nous permettent aussi aujourd'hui d'en fabriquer à la demande en réglant précisément la taille et la forme des particules créées.

Principaux matériaux pouvant contenir des nanoparticules

Depuis quelques années, un nombre croissant de nanomatériaux sont créés par voie technologique et introduits dans les divers domaines de notre vie quotidienne.
On les trouve principalement dans :

  • les cosmétiques
  • les matériaux de construction
  • l’alimentation
  • les produits thérapeutiques.

Quelques exemples de nanomatériaux déjà utilisés dans la construction : l’oxyde de titane, les aérogels, les nanoparticules d'argent, les nanotubes de carbone, les nanoparticules de cuivre, le dioxyde de silice.

Les sensibilisants ou allergisants

A l'heure actuelle, il existe plusieurs centaines d'agents sensibilisants reconnus comme tels. L’apparition des allergies liées à l’exposition à des agents sensibilisants ou allergènes se traduit par des réactions respiratoires (rhinites, asthme), cutanées (sécheresse, rougeurs, démangeaisons, eczéma) ou oculaires (irritations, conjonctivites). Les effets sont généralement dépendants de la dose d'agent sensibilisant ainsi que de la durée et de la fréquence d’exposition.

Principaux matériaux pouvant contenir des allergènes

Dans les milieux intérieurs, les agents sensibilisants peuvent être biologiques (acariens, poils d'animaux), physiques (rayonnement UV) ou chimiques.
Dans ce dernier cas, les sources proviennent d'origines multiples telles que :

  • les matériaux et produits de construction : par exemple, le nickel dans les métaux, le chrome dans les ciments ou encore les isocyanates ou formaldéhyde dans les colles, peintures et résines;
  • les produits d'entretien : par exemple, les désinfectants et détergents peuvent contenir des conservateurs (isothiazolinones) ou des parfums (huiles essentielles)
  • les parfums et produits cosmétiques : un grand nombre de ces produits contiennent des huiles essentielles dont certaines peuvent être sensibilisantes (limonène, pinène, citral, etc.).

Les biocides

Les biocides sont des substances actives utilisées pour détruire ou bloquer des organismes nuisibles tels que des insectes, champignons, bactéries, rongeurs, algues, etc. par une action chimique ou biologique. Du fait de leur activité biologique, l'exposition aux biocides pose la question de leur impact sur la santé, notamment de troubles de la reproduction, de perturbation endocrinienne et de survenue de certains cancers.

Principaux matériaux pouvant contenir des produits biocides

Dans l'environnement bâti, on peut trouver de nombreux produits biocides utilisés dans les domaines suivants :

  • produits de protection des constructions: ce sont par exemple les agents anti-mousse ou anti-fongiques utilisés sur les toitures ou façades des bâtiments, ou encore les produits de conservation du bois contre les insectes xylophages ;
  • produits de désinfestation : il s'agit par exemple des traitements chimiques contre les punaises de lits, les produits domestiques tels que les insecticides, les sprays de traitement phytosanitaire pour plantes d'intérieur ou encore les produits de lutte contre les parasites des chiens et chats (puces, tiques, poux, etc.) ;
  • produits de désinfection : visant à éliminer les micro-organismes (bactéries, virus), ces produits ont de multiples applications, dont la désinfection de l'eau des piscines.