Comprimés d'iode

Comprimés d'iode
Comprimés d'iode
Questions fréquemment posées sur les comprimés d'iode utilisés dans le cadre d'un accident nucléaire. Cette FAQ est régulièrement mise à jour.

A quoi sert un comprimé d'iode?

Les comprimés sont composés de iodure de potassium qui permet, lorsqu’il est ingéré, de saturer la glande thyroïde avec de l’iode stable ce qui empêche l’iode radioactif de s’y fixer et de développer par la suite des problèmes thyroïdiens (cancer).

 

Quand doit-on prendre un comprimé d'iode?

Seulement sur ordre de l'Etat-major fédéral Protection de la population -  Art. 8 de l'ordonnance sur la distribution de comprimés d’iode à la population. C’est la Centrale nationale suisse d’alarme (CENAL) qui analyse en permanence la situation radiologique sur l’ensemble du territoire helvétique.

 

Qui distribue les comprimés?

A Genève, la distribution est organisée sous la conduite de la protection civile. La distribution se fait uniquement sur ordre de l’Etat-major fédéral Protection de la population, relayé par les autorités cantonales. 

Cartographie des lieux de distribution (écoles)

 

Qui donne l'ordre de prendre le comprimé? 

L’Etat-major fédéral ordonne la prise des comprimés en fonction de l’évolution de la situation radiologique. 

 

Puis-je demander à un pharmacien de me vendre un comprimé?

Les comprimés ne sont pas vendus à l’unité, mais uniquement en boîte de 12 comprimés. 

 

Combien de comprimés d'iode possède le canton de Genève? Est-on sûr que tout le monde recevra bien un comprimé?

Le canton en possède en suffisance  pour pouvoir en distribuer à l’ensemble des personnes résidentes, des délégués de passage, des touristes ainsi que des frontaliers travaillant sur le territoire du canton de Genève.

 

Pourquoi ne l'ai-je pas encore reçu?

En Suisse, l’organisation de la distribution des comprimés d’iodure de potassium répond à une ordonnance fédérale (Ordonnance sur les comprimés d’iode - 814.52). Cette dernière stipule que seule la population dans un rayon de 50 kilomètres d’une centrale nucléaire suisse reçoit les comprimés à son domicile pour pouvoir les absorber à temps si l’ordre est donné. Ces communes disposent également de comprimés d'iode dans les pharmacies et les drogueries, où ils peuvent être achetés en cas de perte au prix de 5 francs.

Au-delà des 50 km, les comprimés d’iode sont distribués après un événement par le canton/commune. Actuellement, les personnes séjournant dans ces zones de plus de 50 km ne sont pas tenues de stocker des comprimés d'iode. 
 

 

En cas de bombe/d'explosion nucléaire, dois-je prendre un comprimé d'iode?

Au vu de la situation actuelle, aucun scénario ne nécessite la distribution ou la prise de comprimés d'iode. La Confédération renonce actuellement à ordonner d'éventuelles mesures de protection en cas d’attaque nucléaire.

 

Quelles sont les contre-indications à la prise d'un comprimé d'iode?

Les effets secondaires sont rares et généralement bénins. 

 

Quelle est la posologie?

La durée de prise dépend de l’ordre donné. 

 

Que se passe-t-il si je prends le comprimé d'iode trop tôt ou trop tard?

 
L’effet de protection sur la glande thyroïde pourrait ne servir à rien voire être contreproductif. Il n'est donc pas nécessaire de consulter un médecin, sauf si vous souffrez de maladies thyroïdiennes telles qu'un goitre ou une hyperthyroïdie, ou si vous constatez des effets secondaires. Une prise anticipée ou tardive des comprimés pourrait être préjudiciable à leur effet. 

 

Puis-je également prendre des comprimés d'iode par mesure de précaution, sans accident nucléaire?

Les comprimés d'iodure de potassium ne sont indiqués qu'en cas de concentration accrue d'iode radioactif, telle qu'on peut l'observer lors d'un accident nucléaire majeur. Il est instamment déconseillé de prendre ces comprimés sans y avoir été invité par les autorités, du fait qu'une prise prophylactique sur le long terme peut influencer la fonction thyroïdienne.

 

Pourquoi le canton de Genève ne distribue-t-il pas les comprimés d'iode en amont comme le font d'autres cantons?

Les prescriptions fédérales ne prévoient pas de distribution de comprimés d'iode en amont pour les communes situées à plus de 50 km d’une installation nucléaire suisse. Comme mentionné dans l'ordonnance sur la distribution de comprimés d’iode à la population, aucune commune de Genève ne se trouve dans un rayon de 50 km d'une installation nucléaire suisse. De ce fait, il n'y a pas de distribution de comprimés d'iode en amont dans notre canton.

 

Comment serais-je averti que je dois prendre un comprimé d'iode?

Par les autorités qui informeront la population via les médias. 

 

Si je n'ai pas entendu l'information et que je ne reçois pas le comprimé d'iode dans les temps, donc que je ne le prends pas, qu'est-ce que je risque?

En cas d’incident grave dans une centrale nucléaire, il peut se produire des rejets d’iode radioactif qui, lorsqu’il est ingéré ou inhalé, induit une augmentation importante du risque de générer un cancer de la glande thyroïde. Cet organe utilise l’iode qui entre dans la composition des hormones nécessaires au développement et au fonctionnement du corps humain. En saturant la glande thyroïde d’iode stable (non radioactif) en l’ingérant sous forme de comprimé contenant de l’iodure de potassium, on empêche l’iode radioactif de se fixer sur la glande thyroïde.

Ne pas prendre la pastille d’iode, c’est augmenter le risque de développer un cancer de la glande thyroïde.

 

Puis-je refuser de prendre un comprimé d'iode?

Il sera de la responsabilité de chacun de se conformer ou non aux consignes des autorités. 

 

Pourquoi cette différence entre le nucléaire d'une centrale et le nucléaire d'une bombe?

Les effets potentiels d’un accident dans une centrale nucléaire sont différents de ceux causés par l'explosion d'une bombe atomique. La nature des retombées et la temporalité sont différentes. Les effets destructeurs d'une bombe atomique sont principalement dus au souffle, comme pour les explosifs classiques, mais également aux brûlures et incendies provoqués par sa température élevée, et à l'effet des radiations. Pour se protéger aux mieux, la population devra adopter les consignes de comportement qui seront décidées en fonction des événements.

 

Quelle est la différence entre une bombe atomique et une bombe radiologique?

Bombe atomique (bombe nucléaire, bombe thermonucléaire, bombe A, bombe H)
Il existe plusieurs sous-types : Les bombes à fission (bombe A) ou les bombes à fusion (bombe H, thermonucléaire). L'uranium et/ou le plutonium sont les éléments clés de ce type de bombes.

L'un des produits de fission d'uranium U-235 ou de plutonium Pu-239 est l'iode radioactif. Pour plus de détails, voir: Handbook of nuclear data for safeguards: database extensions, august 2008 en annexe; page 105 pour U-235 et page 109 pour Pu-239. 

Le plan de mesure est décrit dans l'ordonnance sur la protection de la population Art. 7, al. 2 et annexe 2


Bombe radiologique (bombe sale)
Une bombe radiologique est un objet qui combine un explosif conventionnel avec des substances radioactives. L'explosif conventionnel est utilisé pour disperser les substances radioactives dans l'environnement et le contaminer. Exemple : vol d'une source de césium C-137 dans un hôpital pour faire une bombe sale ; le C-137 a une demi-vie de 30 ans et se désintègre en baryum Ba-137. Dans ce cas, il n'y a donc pas d'iode radioactif. 

 

Puis-je protéger mon animal domestique en lui donnant des comprimés d'iode?

Les animaux domestiques tels que les chiens, chats et vaches sont des mammifères. De ce fait, le fonctionnement de leur thyroïde est semblable à celui de la thyroïde humaine. Toutefois, comme le dosage approprié pour les animaux est beaucoup plus faible (10 à 1000 fois plus faible que pour l'homme, selon l'espèce), il est instamment déconseillé d'administrer des comprimés d'iodure de potassium à des animaux. Seules les vaches les supporteraient. Pour les autres animaux, ces comprimés représenteraient une surdose massive. Si vous souhaitez en savoir plus, adressez-vous à votre vétérinaire lors de la prochaine consultation.