La culture permet aussi de faire participer les citoyennes et les citoyens dans les projets d’amélioration des prestations de l’Etat.
Cette façon de faire vient s’ajouter à celles déjà utilisées. Comme par exemple des ateliers en intelligence collective, des sondages en ligne ou bien sur une plateforme de participation.
A la rencontre des citoyens
On va à la rencontre des citoyens. Ils n’ont pas besoin de faire cet effort supplémentaire pour venir dans un atelier. Ou bien prendre du temps pour répondre à des questions en ligne.
Utiliser la culture, c’est une manière indirecte de faire s’exprimer les gens sur des sujets qui leur tiennent à cœur.
Cela permet aussi de mobiliser tous les sens et les émotions, qui sont importants. Une bonne expérience avec une administration doit aussi faire tenir compte de ces paramètres.
Qui le fait ?
Depuis plusieurs années, l'association FBI Prod (Il Fallait bien Innover Production) s'est fait une spécialité d'utiliser la culture pour renforcer des liens sociaux, pour accompagner les changements, dans un esprit de mélanges de pratiques.
Un exemple de projet
Entre aout 2020 et octobre 2021, l’Université de Genève, au travers de son Institut de recherche sociologique (IRS), et FBI Prod, ont lancé un projet qui s’intitule :
Le Genève Lab a contribué en mettant à disposition la plateforme de participation citoyenne du canton de Genève.
Pour l’association FBI.CH il s’agissait de favoriser l’appropriation de l’espace partagé du Grand Genève par ses habitants et renforcer l’identification de la population à cette entité ; pour l’IRS le but était d’analyser les rituels d’inclusion à visés territoriale existants dans le Grand Genève, en identifiant les thèmes symboliquement plus représentatifs pour construire une démarche solide et étayée auprès des habitant·es et les rendre contributeur·trices de propositions pour un éventuel Rituel d’inclusion du Grand Genève.
L’action « 1/3 Lieu_2 Culture » a proposé dans un premier temps une série d’interventions artistiques participatives encadrées par des professionnels, qu’il s’agisse d’artistes ou de médiat·eurs·rices. Ces interventions se sont déroulées sur l’espace public ou dans des espaces ouverts de proximité pour toucher les populations éloignées de l’offre culturelle.
Des exemples d’interventions artistiques
Ces interventions étaient les suivantes :
• Créer et imprimer des affiches (presse portable), afin d'illustrer un projet, qui seront ensuite utilisés à des fins de communication;
• Enregistrer des émissions de radio et podcast, sur les lieux même des rencontres, afin d'exprimer des idées et des émotions;
• Danser collectivement sur l'espace public afin se réapproprier son territoire;
• Cartographier son quartier, par des artistes nourris des paroles d'habitants, afin de dresser un portrait vivant de son quartier;
• Monter une pièce de théâtre avec les habitants (annulé pour cause de Covid). Remplacé par une performance sur l'espace public avec des passants, transformés malgré eux en comédiens.
Malgré la pluie et le Covid, ces interventions ont pu se dérouler sur l'espace public.
En parallèle, les citoyens avaient la possibilité de réagir sur la plateforme de participation citoyenne.
L'intégralité du rapport est consultable ici.
En conclusion
Indéniablement la culture et l'art recèlent de potentialités très intéressantes pour solliciter la population. Elles complètent les activités plus "classiques".
Comme dans toute démarche innovante, il faut oser se lancer à l’eau. C’est-à-dire qu’il faut expérimenter, et accepter le cas échéant, d’apprendre de ses erreurs.
Espérons que bientôt le Genève Lab pourra y recourir dans le cadre d'une de nos interventions au sein de l'administration cantonale.