Auditoire MR070
A l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination des violences sexistes et sexuelles du 25 novembre, le bureau de promotion de l'égalité et de prévention des violences (BPEV) et l'Institut des études genre de l'Université de Genève proposent une conférence suivie d'une table ronde.
Conférence : Des « configurations de violences » : distinguer les expériences de violences sexuelles, comprendre les parcours des femmes qui en sont victimes
Par Tania Lejbowicz, chercheuse postdoctorante, Centre de recherche de l'institut de démographie (CRIDUP), docteure affiliée à l'Institut National des études démographiques (INED), Paris
Modération : Prof. Marylène Lieber (Institut des études genre, UNIGE)
Les recherches montrent que les femmes des minorités sexuelles, celles entrant précocement dans la sexualité ou encore celles ayant un nombre élevé de partenaires déclarent plus de violences sexuelles que les autres. Comment comprendre les liens entre comportement sexuels minoritaires et violences sexuelles ? Pour répondre à cette question, cette présentation place le concept d’hétéronormativité au cœur de la réflexion. Un double mouvement apparaît. Tout d'abord, certains aspects des parcours sexuels minoritaires surexposent les femmes aux violences sexuelles. Mais dans le même temps, ces agressions produisent une mise à distance de certaines normes : les violences sexuelles façonnent les parcours des femmes qui en subissent et amènent certaines à s’éloigner des normes de genre. Si l’approche en termes d’écarts aux normes permet ainsi de comprendre les parcours de femmes victimes de ces agressions, c’est bien l’ordinaire de la sexualité qui favorise leur exercice tout en contribuant à leur occultation. Ce constat invite à s’intéresser aux rapports des femmes aux violences sexuelles: identifier, énoncer et dénoncer ces actes supposent certaines conditions et ressources, expliquant ainsi une partie des écarts de déclarations de violences sexuelles.
Table ronde : Violences envers les personnes LGBTIQ+ en Suisse : le poids de la cishétéronormativité
Avec les associations Dialogai, Viol-Secours, et Pink Cross & LGBTIQ+Helpline
Modération : Prof. Ilana Eloit (Institut des études genre, UNIGE)
L'identification et la prise en charge des violences envers les personnes LGBTIQ+ en Suisse se heurte à de nombreux enjeux. En termes de prise en charge, d'abord : la confrontation à des législations, des institutions sociales, médicales, policières, judiciaires ou de détention largement cishétéronormées – c'est-à-dire, qui postulent l'hétérosexualité, et des identités de genre binaires et fixes, comme étant des normes universelles – constitue un défi majeur pour la reconnaissance des personnes LGBTIQ+ et la capacité à faire valoir leurs droits. En termes d'appréhension des violences, ensuite : si la variable du genre féminin/masculin est présente dans bon nombre d'études statistiques en Suisse, celles qui tiennent compte des identités sexuelles ou des minorités de genre sont extrêmement rares. Enfin, peu nombreuses sont les études ou les prestations qui s'attachent à comprendre et à intégrer la diversité des expériences des personnes inclues dans l'acronyme "LGBTIQ+".
Cette table ronde s'intéressera à la question de l'appréhension et de la prise en charge des violences sexistes et sexuelles envers les personnes LGBTIQ+, à travers l'expérience d'organismes de terrain spécialisés : quelles sont les possibilités d'identification et de recensement de ces violences? Quelles sont les voies d'accès ouvertes aux personnes LGBTIQ+ pour dévoiler ou dénoncer les violences subies? Que peuvent faire les institutions pour sortir d'une vision cis- et hétéronormée et proposer des prises en charge qui soient réellement inclusives et qui tiennent compte des différentes expériences ?
18h15 | Allocutions d'introduction |
Nathalie Fontanet, conseillère d'Etat chargée du département des finances, des ressources humaines et des affaires extérieures (DF) du canton de Genève
Prof. Marylène Lieber, Institut des études genre, Université de Genève |
18h25 | Conférence "Des « configurations de violences » : distinguer les expériences de violences sexuelles, comprendre les parcours des femmes qui en sont victimes" |
Tanja Lejbowicz, chercheuse postdoctorante, Centre de recherche de l'institut de démographie (CRIDUP), docteure affiliée à l'Institut National des études démographiques (INED), Paris
Modération : Prof. Marylène Lieber, Institut des études genre, Université de Genève |
19h30 | Table ronde |
Avec la participation des associations Pink Cross & LGBTIQ+Helpline, Viol-Secours et Dialogai
Modération : Prof. Ilana Eloit, Institut des études genre, Université de Genève. |
Cet événement est organisé dans le cadre de la campagne 25 novembre Genève - Pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles. Rejoignez-nous dans cette mobilisation générale contre les violences sexistes et sexuelles, où la Ville et le Canton de Genève s'unissent aux associations féministes et à divers partenaires institutionnels pour rappeler que les violences à l'encontre des femmes et des minorités de genre sont inacceptables et que l'élimination de ces violences est une responsabilité collective.