Enquête Iceberg

enquête Icberg
enquête Icberg
Violences sexistes, sexuelles, LGBTIQ+phobes et domestiques dans le canton de Genève

Réalisée par le bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences (BPEV), l’enquête Iceberg permet, pour la première fois en Suisse, à l’échelle d’une population adulte entière, de mesurer l’étendue des violences sexistes, sexuelles, LGBTIQ+phobes et domestiques, leurs conséquences et le non-recours aux aides.

Avec un taux de participation de 42,7% (4291 personnes) et un suréchantillonnage des personnes LGBTIQ+ (287 personnes), l’enquête offre un état des lieux sans précédent de la réalité vécue par les personnes habitant le canton de Genève.

Les résultats mettent en lumière des violences massivement genrées, touchant principalement les femmes et les personnes LGB (lesbiennes, gays, bi) dans tous les lieux étudiés.

prévalence à vie des violences sexistes, sexuelles et LGBTIQphobes dans 5 contextes

Prévalence à vie des violences sexistes, sexuelles et LGBTIQ+phobes

L’exposition à ces violences ont des conséquences graves
  • Dans le cadre professionnel, une femme sur dix a déjà quitté son emploi à cause de violences liées au genre. Les femmes évoluant dans des milieux à majorité masculine sont les plus exposées : près de 30% y déclarent avoir subi des violences, contre 12% dans des environnements féminins.
  • Les espaces privés non familiaux (chez des amis, chez soi, etc.) sont aussi des lieux de violences fréquentes et graves. Près d’une femme sur cinq (19,5%) y a subi des violences ayant des conséquences sur sa santé mentale, souvent de la part d’hommes connus.
  • L’espace public est le lieu où les femmes subissent le plus de violences sexistes et sexuelles. Les jeunes femmes (18-24 ans) sont particulièrement touchées : plus de trois quarts en ont été victimes au cours de l’année écoulée. Ces faits se produisent surtout dans les lieux festifs, les transports ou les espaces ouverts. Une femme sur trois a modifié son comportement par peur. Les auteurs sont inconnus dans 85% des cas.
  • Les violences domestiques graves touchent davantage les femmes que les hommes. Les différences entre hommes et femmes s’accentuent avec la gravité des violences. Une femme sur quatre (24,8%) et un homme sur huit (11,5%) ont souffert de troubles psychologiques à la suite de violences en couple. Plus d’une femme sur dix (11,3%) déclare avoir été violée par un partenaire ou ex-partenaire. Les viols sont plus fréquents dans la sphère du couple qu’en dehors.
  • Le stalking (harcèlement obsessionnel) est une forme de violence fréquente, à la frontière entre les violences en couple et hors du couple. Au total, 28,6% des habitantes et habitants du canton déclarent avoir déjà subi au moins une forme de stalking et parmi les 25-30 ans, 56% des femmes et 30,3% des hommes en ont été victimes. 

Personnes LGB (lesbiennes, gays, bi) encore plus exposées

  • Au travail, les personnes LGB sont particulièrement vulnérables : elles sont 2,4 fois plus exposées aux violences de genre que les hommes, soit 44,3% d’entre elles.
  • Dans le cadre de la formation, leur exposition reste très élevée. Près d’une personne LGB sur deux (47%) déclare avoir subi des violences, un taux supérieur à celui observé chez les femmes et les hommes hétérosexuels.
  • Les cyberviolences touchent fortement les personnes LGB (54,4%), en particulier les 25 à 30 ans.
  • Dans les espaces privés, les personnes LGB sont 3,6 fois plus susceptibles que les hommes d’avoir vécu des violences de genre, soit 56,7% d’entre elles.
  • Les violences de genre dans l'espace public touchent encore plus les personnes LGB (84,6 %).

Non-recours

Malgré la gravité des violences, la majorité des victimes ne sollicitent aucune aide. Seules une minorité se tournent vers des dispositifs institutionnels ou associatifs. Le premier recours reste l’entourage et lorsque les victimes sollicitent une aide externe, elles se tournent principalement vers les professionnels de la santé.