Après 2006 et 2015, l'été 2022 aura été l'un des plus chauds de Suisse depuis le début des mesures, en 1964. Mais comment les zones vertes, potagers urbains, mares et bacs de permaculture qui fleurissent dans les établissements de l'ESII ont-ils survécu aux vacances d'été ?! Tour d'horizon.
A l'EC Raymond-Uldry, le projet d'apprentissage par l'action "de la graine à l'assiette" permet aux élèves de cultiver et récolter des herbes aromatiques et petits fruits. Ici, l'or bleu n'est pas gaspillé. Le goutte à goutte fonctionne grâce à de l'eau récoltée sur le toit et stockée au sous-sol de l'école. Un solide paillage et un entretien ponctuel par deux enseignants responsables ont permis la survie de l'écosystème.
L'ECCG Aimée-Stitelmann s'est dotée d'une option annuelle de permaculture à destination des élèves de 2e année. Le cours s'appuie sur une mare et des bacs. Cet été, le point d'eau s'est asséché aux deux tiers et le rang de framboisiers a rendu l'âme. Mais là encore, un solide paillage et un arrosage nocturne par tuyau microporeux (tous les trois jours) ont permis de sauver la grande majorité de la récolte, consommée en temps réel par les occupants estivaux du bâtiment.
L'orientation des zones vertes est aussi un critère de sauvegarde dans les grandes chaleurs. C'est le cas du jardin du collège Voltaire. Les bacs de 8 mètres carrés sont situés plein est. Le soleil ne les touche que le matin. Un arrosage automatique de 20 mn (tous les deux jours) a été installé. Le système a fonctionné en l'absence des jardiniers bénévoles, qui ont pris leurs vacances normalement. De début juillet à mi-août, personne n'est passé. Il faut dire que le choix de planter des tubercules et des courges a été payant. Cela ne demande presque pas d'entretien. En revanche, la prairie de 200 mètres carrés qui sert de friche d'observation de la biodiversité a souffert. Les plans de framboisiers ne verront pas l'automne.
Le collège Claparède enseigne les "pratiques agriculturales alternatives". Au service de cette option, un jardin potaqer en permaculture et quelques arbres fruitiers sensibilisent les élèves au développement durable. Au cours de l'été, l'enseignant responsable et l'agente d'exploitation sont venus arroser autant que possible jusqu'à leur départ en vacances, mais les fortes chaleurs ont eu raison de plusieurs plantes et de quelques arbres.
A l'ECG Ella-Maillard, les élèves et les membres du personnel enseignant, qui avaient aménagé des jardinières dans la cour de l'école en 2019, ont rapidement diagnostiqué que l'absence d'un réseau d'eau à proximité constituait un problème. Les projets futurs intégreront cette problématique dès leur conception.
Certains établissements ont fait de leur jardin un véritable centre de travail en réseau. C'est le cas des "Jardins d'Henry" de l'ECG Henry-Dunant. L'entretien des bacs rassemble non seulement les élèves, mais aussi les pensionnaires de l'EMS des Franchises et les membres de l'association ADAGE, qui aide les personnes âgées. Ce vaste projet donne lieu à des ateliers intergénérationnels. L'espace n'a pas manqué d'eau cet été. Les aînés ont arrosé quotidiennement pendant les mois de canicule, en alternance avec la direction et les enseignants. Trois arbres ont été plantés par l'OCAN dans le cadre d'une étude sur les nouvelles essences censées résister aux changements climatiques. Ils profitent d'un système d'arrosage automatique.
Notons encore que les Jardins d'Henry s'ornent désormais d'une nouvelle salle de classe d'extérieur sous la forme d'un dôme géodésique en bois réalisé par l'HEPIA. Les tables et les bancs ont été commandés. Le dispositif devrait être rapidement opérationnel, à la disposition du corps enseignant.
En savoir plus sur l’éducation en vue d’un développement durable dans les établissements scolaires publics : Dip21
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article de l'édition du 2 septembre 2022