Le dessinateur et artiste français Winshluss s'est vu remettre jeudi soir le Grand Prix Töpffer 2024 de la bande dessinée. La cérémonie, qui a pris place à la HEAD – Genève, a également désigné les lauréats des deux distinctions qui honorent les talents genevois. Du côté des bédéistes confirmés, Juliette Mancini remporte le Prix Töpffer Genève. Concernant la relève, Fanny Rose se voit attribuer le Prix Töpffer de la jeune bande dessinée.
Artiste autodidacte et touche à tout, Winshluss est distingué pour l'ensemble de son travail, qui compte des œuvres aussi marquantes que Pinocchio (Fauve d'or du festival d'Angoulême 2009), relecture aux accents cyberpunk du conte de Carlo Collodi, ou le film d'animation Persepolis (prix du jury au Festival de Cannes 2007), coréalisé avec Marjane Satrapi. Winshluss a également reçu la Pépite d’or du Salon du livre de jeunesse de Montreuil en 2016, pour Dans la forêt sombre et mystérieuse, album qui vient d'être adapté au cinéma.
Celui qui a débuté dans la bande dessinée au milieu des années 1990 en publiant dans des fanzines, avant de s'imposer comme un auteur phare des éditions Requins Marteaux, a su faire résonner son œuvre bien au-delà des cercles de la BD underground. Son trait mordant, son humour grinçant et le regard critique qu'il porte sur notre société dans ses aspects déshumanisants font mouche. Le jury récompense ainsi un artiste singulier et sans compromis, à l'univers puissant et foisonnant.
Réuni jeudi avant la remise des prix, le jury a attribué le Prix Töpffer Genève à Juliette Mancini. La dessinatrice française, établie à Genève, est distinguée pour son album La haine du poil, paru aux éditions Cambourakis.
Le jury relève son excellente utilisation du langage de la bande dessinée, à la fois expérimentale et pertinente, pour évoquer un sujet qui n'a rien de superficiel, puisqu'il touche un sujet à la fois intime et public, ayant des implications sur la condition de la femme et la perception de la féminité. Un livre didactique, intéressant et avant-gardiste, dont le scénario a été co-écrit avec Alexia Chandon-Piazza et Sara Piazza, toutes deux psychologues cliniciennes.
Le Prix Töpffer de la jeune bande dessinée a quant à lui été attribué à Fanny Rose, 23 ans, qui a terminé sa formation à l'École supérieure de bande dessinée et d'illustration (ESBDI) du CFP Arts de Genève. Outre la bande dessinée et l'illustration, elle pratique la peinture et la céramique. Elle est distinguée pour son ouvrage On dit que c'est une étamine libre, à mi-chemin entre le roman graphique et le recueil de poésie.
Selon le jury, Fanny Rose a créé un ouvrage hybride dans son rapport entre texte et image, qui fait naître une véritable poésie graphique. Le récit, qui touche au thème du pardon et de la résilience, est particulièrement émouvant et fait partager au lecteur, page après page, une quête intérieure portée par une vraie qualité d'écriture et une recherche artistique pleine de délicatesse.
Représentés à la cérémonie par le conseiller d'Etat Thierry Apothéloz, chargé du département de la cohésion sociale, et Frédéric Sardet, directeur de la Bibliothèque de Genève, le canton et la Ville de Genève, co-organisateurs des Prix Töpffer, adressent leurs vives félicitations à Winshluss et aux deux lauréates. Ils se félicitent de la vitalité et de la créativité de la scène genevoise de la bande dessinée, notamment liée à l'excellence de ses filières de formation (ESBDI et HEAD – illustration).
Plus d'informations sur www.prixtopffer.ch.
Pour toute information complémentaire (médias uniquement):
- Canton de Genève: Mathieu Lombard, chargé d'information et de communication, office cantonal de la culture et du sport, DCS, mathieu.lombard@etat.ge.ch, T. 022 546 67 08
- Ville de Genève: Marcio Nunes, chargé de communication, Bibliothèque de Genève, marcio.nunes@geneve.ch, T. 022 418 28 93.