Percée majeure dans la cybersécurité à Genève

Un important groupement d'entreprises du monde numérique a choisi le canton de Genève pour y développer un laboratoire indépendant, baptisé CyberPeace Institute. L'arrivée de ce nouveau centre de lutte contre la criminalité informatique de masse vient conforter le statut de Genève en tant que cybercapitale mondiale.

Depuis l'appel lancé en février 2017 par M. Brad Smith, président de Microsoft, afin d'élaborer une nouvelle Convention de Genève tournée vers le numérique, d'importants investisseurs ont uni leurs forces pour créer le CyberPeace Institute. L'Etat de Genève est aujourd'hui heureux d'annoncer qu'il a remporté, avec le soutien de la Confédération et face à la concurrence d'autres places internationales de renom, l'installation de cette plateforme novatrice sur son territoire.

Né d'un partenariat entre Microsoft, la Fondation Hewlett et Mastercard, avec l'appui d'autres grandes entreprises ainsi que des institutions philanthropiques d'envergure, le CyberPeace Institute prend la forme d'une ONG indépendante avec pour objectif de soutenir les populations confrontées à des agressions informatiques majeures et les aider à mieux se défendre. Sa fonction consiste également à susciter des discussions mondiales sur les comportements acceptables dans le cyberespace et faire aboutir de nouvelles normes internationales. 

Protéger les internautes

Ce laboratoire d'un nouveau genre fait par ailleurs écho à la signature, en avril 2018 à San Francisco, du premier Cybersecurity Tech Accord, où plus de trente multinationales représentatives de l'industrie des nouvelles technologies se sont engagées à protéger l'intégrité de nos données. "Le CyberPeace Institute s'apprête à doter la communauté internationale des moyens nécessaires pour protéger les internautes, se félicite M. Pierre Maudet, conseiller d'Etat chargé du département du développement économique (DDE). Sa structure indépendante va encourager les synergies, les enjeux liés au numérique ne pouvant aujourd'hui plus être traités de manière isolée par les très nombreuses parties-prenantes de ce secteur."

L'implantation du CyberPeace Institute sur le territoire genevois s'inscrit dans la droite ligne des Geneva Digital Talks, une initiative lancée en 2017 par les autorités genevoises afin de positionner le canton en tant que centre mondial de régulation des technologies liées à Internet. "Genève est le centre de gouvernance mondiale le plus actif de la planète, rappelle M. Maudet. Son approche pluridisciplinaire et la présence d'un réseau d'acteurs locaux, internationaux, publics, privés et académiques particulièrement dynamique fera toujours la différence."

Recrutement et intelligence collective

Créé en réponse aux dangers grandissants provoqués par des agressions informatiques d'ampleur internationale, comme par exemple les dégâts provoqués voilà plus de deux ans par le virus WannaCry, le CyberPeace Institute entend également élucider l'origine des cyberattaques. Par un travail d'enquête collective et d'évaluation des dommages, l'Institut vise ainsi à offrir aux gouvernements les informations indispensables pour lutter efficacement contre des actes malveillants de plus en plus sophistiqués. Ces derniers mettent en péril nos économies, en causant des dommages directs aux infrastructures, tant publiques que privées.

Pour mener à bien son mandat, le CyberPeace Institute prévoit, dans un avenir proche, de recruter des experts. Il s'est déjà entouré de décideurs du monde entier et d'éminents spécialistes de la cybersécurité, du droit international, des droits de l'homme et des affaires internationales.