Le canton de Genève enregistre chaque jour quelques 600'000 mouvements à ses frontières, générés en très grande partie par les travailleurs pendulaires. Dans une majorité des cas, ces derniers utilisent la voiture pour rejoindre leur lieu de travail, créant régulièrement des surcharges de trafic, notamment aux passages frontière. La douane de Thônex-Vallard voit ainsi passer jusqu'à 22'000 véhicules par jour et connaît des périodes de saturation.
Afin de limiter ces engorgements, les autorités genevoises et la société Autoroutes et tunnel du Mont-Blanc, qui exploite l'autoroute A411 côté français sur la plateforme de Thônex-Vallard, ont collaboré étroitement pour mettre en place la première voie transfrontalière réservée au covoiturage au niveau européen. Le covoiturage permet de réduire le nombre de véhicules sur la route et donc le volume du trafic. Selon les projections, si la part de covoitureurs venait à progresser de 8% sur la douane, la charge de trafic serait comparable à celle observée pendant la période estivale, où la circulation est fluide.
La mesure est mise en place à titre expérimental pendant une année, en accord avec les autorités douanières. Elle fait partie du catalogue de 100 mesures de mise en œuvre de la Loi pour une mobilité cohérente et équilibrée et constitue également une application du programme PACT'Air, accord transfrontalier visant à améliorer la qualité de l'air à l'échelle du Grand Genève. La piste réservée aux covoitureurs court sur 550 mètres côté français et 450 mètres côté suisse et remplace l'actuelle voie destinée aux frontaliers. Elle sera ouverte, en règle générale, de 6h à 9h dans le sens France-Suisse et de 16h à 19h dans le sens Suisse-France. Afin de permettre cet essai, un pictogramme spécifique a été réalisé, en conformité avec les réglementations en vigueur dans chaque pays.
Des solutions pour fluidifier le trafic aux douanes
Cet essai s'inscrit dans une volonté large de faire la promotion du covoiturage. Dans une lettre d'intention sur le trafic aux petites douanes signée en janvier 2018, partenaires français et suisses se sont engagés à mettre en place des solutions concrètes pour limiter la circulation aux passages frontières du sud du canton notamment. En effet, face à la surcharge récurrente observée sur les axes de Bardonnex et de Thônex-Vallard, une partie du trafic pendulaire se déverse sur des routes secondaires, créant des nuisances dans des villages qui ne sont pas adaptés pour l'accueillir.
Afin de limiter ces passages, deux nouvelles lignes de bus transfrontalières ont été créées, de nouveaux P+R ont été ou vont prochainement être inaugurés et les outils permettant la mise en relation des personnes souhaitant covoiturer sont développés, via la plateforme covoiturage-leman.org.
La mise en service du réseau ferroviaire transfrontalier Léman Express, le 15 décembre 2019, viendra renforcer ce dispositif.