Genève attire toujours moins d'entreprises étrangères

Le volume des investissements directs étrangers à Genève est en recul depuis 2014. La croissance économique du canton est essentiellement portée par les entreprises déjà présentes. Aussi, le dynamisme des PME genevoises, associé à l'activité des plus grandes sociétés locales, contribue à préserver l'attractivité du territoire et la prospérité de ses habitants.

Le canton de Genève fait état, depuis 2014, d'un reflux du nombre d'installations de nouvelles entreprises étrangères. Deux phénomènes expliquent cette tendance baissière. D'une part un contexte international difficile, réduisant les perspectives d'investissements directs étrangers. D'autre part, l'approche ciblée de la promotion économique genevoise, amenant les sociétés étrangères souhaitant s'établir à Genève à observer le principe de complémentarité avec le tissu entrepreneurial existant.

Exemples de mises en commun bénéfiques pour le canton: dans le domaine informatique, avec l'arrivée en 2019 du célèbre éditeur de logiciels Salesforce ou dans les ressources humaines, avec l'implantation la même année de la start-up Coworkees, ou encore le milieu socio-philanthropique, à travers l'installation de WhatRocks Foundation. "La mission de mon Département est d'assurer la prospérité de la population genevoise, non seulement de manière durable mais aussi par des mesures ciblées sur l'emploi", précise M. Pierre Maudet, conseiller d'Etat chargé du département du développement économique (DDE).

Valoriser les ressources locales

La baisse du nombre de nouvelles implantations étrangères affecte, dans les mêmes proportions, les autres cantons de Suisse romande. A Genève, plus de 90% des ressources financières du DDE sont aujourd'hui affectées à l'appui et à la promotion économique endogène.

Aussi, la direction générale du développement économique, de la recherche et de l'innovation (DG DERI) continue de renforcer ses mécanismes de soutien aux entreprises locales. "L'arsenal à disposition de mes services, en particulier dans les domaines liés au tourisme et du commerce de détail, a jusqu'ici prouvé son utilité. Réactualisé en permanence, il continuera à déployer son efficacité, même si la situation engendrée par le virus Covid-19 venait à s'aggraver", relève M. Pierre Maudet.

Promouvoir l'excellence genevoise

Aujourd'hui, il est davantage question d'exporter le savoir-faire genevois, ou de faire savoir quels sont ses atouts à l'étranger, que d'importer des compétences externes n'étant pas indispensables aux acteurs économiques et académiques du canton.

"Les missions économiques du DDE, par exemple, servent essentiellement à ouvrir les portes de certains marchés clé aux PME genevoises. Contrairement à ce que d'aucuns imaginent, on ne se mobilise pas aux côtés de délégations d'entrepreneurs locaux pour les regarder distribuer des billets d'entrée pour Genève aux sociétés étrangères qu'elles croisent."

Un ancrage local de l'emploi

Ces six dernières années, le nombre de nouvelles entreprises étrangères ayant bénéficié des services de l'Etat de Genève ou de l'organe de promotion de Suisse occidentale GGBa (Greater Geneva Bern area), est le suivant:

  • 2014: 34 sociétés;
  • 2015: 31 sociétés;
  • 2016: 23 sociétés;
  • 2017: 21 sociétés;
  • 2018: 18 sociétés;
  • 2019: 18 sociétés.
     

Les perspectives de création de nouveaux emplois, après les trois premières années d'activité de ces entreprises nouvellement installées à Genève, marquent quant à elles le pas:

  • 2014: 190 nouveaux postes de travail;
  • 2015: 434 nouveaux postes de travail;
  • 2016: 240 nouveaux postes de travail;
  • 2017: 284 nouveaux postes de travail;
  • 2018: 165 nouveaux postes de travail;
  • 2019: 168 nouveaux postes de travail.
     

L'an dernier, le bilan du nombre d'implantations de nouvelles sociétés étrangères à Genève est resté stable par rapport à 2018. Le volume d'emplois espérés à l'horizon 2022 a faiblement augmenté. Sur les dix-huit entités recensées, ayant le potentiel de générer localement jusqu'à 168 nouveaux postes de travail sur trois ans, aucune ne provient d'Asie. La très grande majorité de ces implantations proviennent du continent européen, principalement dans le secteur informatique, mais aussi les services, la finance, l'industrie, les loisirs et l'éducation, ainsi que le commerce de détail et l'hôtellerie-restauration.