Une nouvelle exposition éphémère a pris ses quartiers dans les vitrines du 6 rue de l'Hôtel de Ville, siège du DIP.
Cette exposition, à voir jusqu'au 24 avril, explique le rôle que l'école a joué dans le domaine de l'éducation à l'hygiène et à la santé. Rencontre avec Chantal Renevey Fry, archiviste du département.
Comment est née l'idée de consacrer une exposition à ces thématiques?
La nouvelle exposition visible dans les vitrines de notre département a pour point de départ le résultat d’un projet participatif mené par le DIP, soit l’installation de distributeurs de protections périodiques dans les établissements de l’enseignement secondaire I et II en décembre dernier. Il s'agit de montrer comment, avant même l'instauration de l'école obligatoire en 1872, les établissements scolaires pouvaient être le lieu d'un enseignement de l'hygiène, mais aussi d'une aide concrète (liée parfois à quelques obligations…) pour garantir à tous les élèves santé et prise en charge.
Y a-t-il des événements fondateurs qui ont poussé l'institution à se profiler sur ces enseignements?
Le premier champ d'action du DIP est, dès 1849, celui de la lutte contre la variole d'abord, puis contre la diphtérie : en rendant obligatoire la vaccination contre ces deux maladies, il s'agissait de protéger les enfants contre les dangers bien réels qu'elles représentaient. A la fin du 19ème siècle, à une époque où tous les logements n'étaient pas équipés d'une salle de bains, les douches scolaires garantissaient un minimum de propreté, laquelle faisait d'ailleurs l'objet d'un contrôle rigoureux. Une assurance scolaire devait permettre à tout le monde, y compris aux enfants issus des familles les plus modestes, de bénéficier des soins appropriés tandis que les cabinets de la policlinique dentaire scolaire et ses "dentobus" mobiles soignaient les caries. Leçons au grand air durant les beaux jours et écoles en plein air pour les plus vulnérables contribuaient par ailleurs à la lutte contre la tuberculose.
Les thématiques ont ensuite évolué à mesure que la société se transformait ?
Oui ! Longtemps, l'alcoolisme représentait un véritable problème de société ; la lutte contre ce fléau était donc au programme, mais elle a été peu à peu remplacée par une vision plus large de la santé basée sur la nutrition et l'équilibre diététique des repas. Genève a ainsi été un canton pionnier dans le domaine de l'éducation sexuelle, dispensée dès les années 1920. Une figure marquante de cette discipline est sans conteste la Doctoresse Gentiane Bürgermeister, médecin au service de santé de la jeunesse (comme on l'appelait dans les années 1960). Si le phénomène des règles est souvent présenté de manière purement biologique, la puberté de plus en plus précoce des jeunes filles dans les années 1970 et, plus généralement, les questions de plus en plus fréquentes des enfants sont prises en compte lorsqu'il s'agit de réfléchir à la meilleure manière d'y répondre.
