L'eau de pluie, le bâtiment et l'architecture - Synthèse du 8ème webinaire de partage d'expériences Eau en ville

Date de publication
17 décembre 2024
Coopérative La Bistoquette à Plan-les-Ouates
Coopérative La Bistoquette à Plan-les-Ouates
Pour ce deuxième webinaire consécutif consacré à l'eau de pluie et au bâtiment, nous avons demandé à deux architectes d'intervenir sur le sujet en leur laissant la liberté de l'aborder avec leurs propres sensibilités et expériences.

Interventions 1. Francesco Della Casa, architecte cantonal  2. Stéphane Fuchs, architecte et fondateur de atba architecture + énergie  | Les rendez-vous de 2025


Intervention de Francesco Della Casa, architecte cantonal

Francesco Della Casa nous invite, au travers d'un voyage dans le temps et dans différents lieux, d'une riche iconographie et de trois verbes d'action - éloigner, retenir, acheminer -, à une réflexion sur les liens ancestraux entre la pluie et les bâtiments.

Dès les origines théoriques de l'architecture, remontant à l'antiquité romaine, la fonction principale de la toiture vise à protéger les humains des conditions extérieures et des éléments et à éloigner la pluie de la façade gélive. De nombreux dispositifs ont été inventés pour cela, tels que les larmiers ou les gargouilles des constructions religieuses.

Corniches

Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque Nationale de France

L'irrégularité des précipitations, trop intenses ou trop rares, impose depuis longtemps la nécessité de retenir l'eau et de la stocker, dans des infrastructures monumentales collectives ou dans des petits dispositifs individuels. Francesco Della Casa s'interroge sur la possibilité d'un stockage contrôlé des pluies intenses dans les parkings.

La pluie, qui ne tombe pas forcément là où elle est la plus nécessaire, doit parfois être acheminée d'un endroit à un autre, par le biais de structures hydrauliques dont les aqueducs romains sont des exemples particulièrement monumentaux. 

Présentation de Francesco Della Casa, architecte cantonal


Intervention de Stéphane Fuchs, architecte et fondateur de atba architecture + énergie

Les bâtiments construits aujourd'hui pour les 40 ou 50 prochaines années devront faire face à un climat déréglé, se manifestant au niveau de la pluviométrie par des quantités plus grandes tombant en hiver et des sécheresses plus longues et sévères en été, entrecoupées d'orages plus intenses. 

La conception d'un bâtiment doit prendre en considération, du point de vue de sa consommation en eau, trois concepts empruntés au domaine de l'énergie :

  1. La sobriété, qui vise à une diminution globale de la consommation.
  2. L'efficacité des appareils sanitaires, consommant moins d'eau à prestation équivalente.
  3. La valorisation des eaux de pluie et des eaux usées.
    Les eaux usées, notamment les eaux grises issues des douches et des lavabos, présentent l'avantage d'une production régulière, permettant d'assurer les besoins en eau pendant les périodes de sécheresse. 

L'économie d'eau potable peut atteindre 65 litres par jour et par personne, soit près de la moitié de la consommation journalière.

Stéphane Fuchs illustre et commente successivement plusieurs dispositifs possibles à l'échelle d'un projet : infiltration, stockage, toiture, façade et mur végétal, aménagements extérieurs, avant de présenter trois réalisations exemplaires du point de vue de la gestion et de la valorisation de l'eau.

Coopérative MILL'O à Plan-les-Ouates, immeuble de la CODHA de 10 logements construit il y a une vingtaine d'années, au jardin en pleine terre de 1500 m2. Les eaux pluviales sont acheminées en façade et transitent par un biotope et une cuve de récupération, garantissant une autonomie en irrigation des espaces extérieurs, dont les plantes ont été sélectionnées pour leur sobriété en eau. 

Coopérative Mill'o

Coopérative Mill'o, source atba

Coopérative SOUB 7 en Ville de Genève, immeuble de la coopérative Equilibre / Luciole de 38 logements construit en 2016. La toiture est en partie végétalisée, en extensif et en intensif, avec potager, et les eaux pluviales excédentaires ramenées sur l'avant du bâtiment, là où se situe la pleine terre. Un caniveau à ciel ouvert alimente en eau des plantes grimpant le long de la façade, l'excédent étant acheminé dans une citerne qui reçoit également des eaux usées traitées, assurant l'arrosage de plantes non comestibles et alimentant les chasses des WC.

Coopérative Soubeyran

Coopérative SOUB 7, source atba

Coopérative LA BISTOQUETTE à Plan-les-Ouates, immeuble en cours de construction de 103 logements. La toiture est végétalisée en extensif et en intensif, les eaux pluviales abreuvent des plantes grimpantes et une citerne fonctionne selon le même principe que celui de la Coopérative SOUB 7. Du fait de la hauteur du bâtiment, la végétation grimpant depuis le sol est complétée par une végétalisation intermédiaire depuis des bacs en façade.

Bistoquette

Coopérative La Bistoquette, source atba

Présentation de Stéphane Fuchs, architecte et fondateur de atba architecture + énergie 


Documentation


Les rendez-vous de 2025

  • Jeudi 6 février (matin) : Visite de terrain
  • Jeudi 3 avril (midi) : Table ronde
  • Jeudi 5 juin (midi) : Webinaire
  • Jeudi 18 septembre (matin) : Visite de terrain
  • Jeudi 27 novembre (midi) : Webinaire

Ainsi que des évènements non planifiés !


L'équipe Eau en ville tient à adresser un grand merci:

  • aux intervenants pour la qualité de leurs présentations
  • à toutes et tous les participantes et participants pour leur écoute attentive et leur implication

Nous vous remercions de votre fidélité, de votre intérêt, nous vous souhaitons de belles fêtes de fin d'année et nous vous donnons rendez-vous l'année prochaine pour de nouveaux partages d'expériences.

Date de publication
17 décembre 2024