Nous avons eu l'occasion d'échanger avec M. Stanislas Zuin, Président de la Cour des comptes.
A l'occasion de la conférence consacrée aux dix ans de la Cour des comptes, vous avez parlé de l'importance de l'innovation. En tant que président de la Cour des comptes, quelles pistes voyez-vous pour encourager l'innovation au sein de l'administration cantonale genevoise ?
Le type d’innovation couvert par la conférence était les « nudges ». Les concernant, le défi est double. D’une part, les nudges nous invitent à mettre l’envie d’agir au cœur de l’action publique. Ainsi, dans la conception de ses recommandations, la Cour des comptes s’efforcera non seulement de les rendre réalisables, comme elle le fait déjà, mais également désirables par les destinataires, individus ou entités. Cela impliquera que la Cour sera attentive aux mesures incitatives susceptibles de faciliter l’adoption du comportement souhaité. D’autre part, la démarche de réflexion sur les nudges étant maintenant lancée, différentes expérimentations au sein de l’administration seront certainement menées par les services ayant le plus de contacts avec les citoyens. A cet égard, il apparaît que le Genève Lab pourrait utilement contribuer à ces actions au sein de l’administration.
Dans ce contexte, l'expérimentation peut mener à la décision de ne pas mettre en place un outil, une solution. Certains y verront un échec. Quelle est votre perspective sur ce type de décision et plus généralement sur les démarches d'expérimentation au sein de notre administration ?
La Cour est favorable aux expérimentations, évidemment lorsqu’un minimum de prérequis ont été évalués. Au titre de ces prérequis, on peut citer par exemple le test de l’impact des expérimentations sur un groupe-cible, avant un éventuel changement de pratique à plus grande échelle.
Des images de la conférence ainsi que les présentations utilisées sont disponibles sur la page de la Cour des comptes.