La Blockchain présentée et discutée lors d’un café de la République numérique

Date de publication
22 mars 2017
La Blockchain présentée et discutée lors d’un café de la République numérique
La Blockchain présentée et discutée lors d’un café de la République numérique
Plus de cent collaborateurs de l’administration cantonale genevoise ont assisté au second « Café de la République Numérique » consacré au thème de la blockchain le 21 mars dernier à l'hepia.

De l'avis de nombreux spécialistes, la blockchain constitue une révolution technologique aussi importante que celle du Web. Elle pourrait provoquer de profondes transformations, jusqu'à marquer directement l’économie et la société dans les prochaines années. De la même façon, la blockchain peut potentiellement remettre en cause le rôle central de l'Etat dans de nombreux domaines. Ces mutations à venir doivent guider nos choix dès à présent.

Résumé du café de la République numérique consacré à la blockchain.

En préambule, Gianfranco Moi, directeur général adjoint de la DGSI, souhaite la bienvenue aux participants. Patrick Genoud, membre du Genève Lab, rappelle l’historique du format « Café de la République Numérique », lancé une première fois en 2012. Ces séances de réflexion partagée pendant le déjeuner sont organisées par le Genève Lab, un outil au service de l'administration cantonale dans sa transformation numérique s'inscrivant dans une démarche Living Lab.

Le Café de la République Numérique vise à comprendre, anticiper, partager, centrer sur les opportunités et défis liés au numérique pour l’administration cantonale genevoise, au-delà des « buzzword » que sont le big data, la blockchain ou l'intelligence artificielle. Ce format doit permettre l’échange et la conversation, avec pour objectif de permettre une première compréhension : comment fonctionne la blockchain et quels en sont les défis ?

Vincent Pignon, membre du Genève Lab, présente la blockchain et son impact pour l'administration cantonale genevoise.

Pour beaucoup, la blockchain est perçue comme une nouvelle technologie - une de plus !

En réalité, son potentiel de rupture est énorme.

Le cas d'usage de la blockchain le plus connu est sans doute la cryptomonnaie, et en particulier le bitcoin. Cette monnaie virtuelle, dont la gestion échappe aux banques centrales, et son protocole associé, la blockchain, sont fondés sur une technologie disruptive des échanges sur un réseau « indélébile » et en théorie impossible à pirater ou falsifier. A ce jour, les répercussions connues sont limitées mais la blockchain pourrait prochainement toucher tous les secteurs d’activité.

Le hype curve du cabinet de conseil Gartner permet d'identifier des solutions liées à la blockchain, dont les cryptomonnaies et les smart contracts (programme informatique autonome) qui sont à des stades de maturité différentes.

La blockchain présentée en vidéo (présenté par Blockchain France)

Les cryptomonnaies sont différentes à plus d’un titre, par exemple : elles ne sont pas liées à des marchés nationaux dont l’heure d’ouverture limite les horaires.

Selon Vincent Pignon, la blockchain est à la transaction ce qu’internet est à l’information, avec trois attributs-clé qui en font la force :

  • un réseau sécurisé,
  • un réseau distribué, 
  • un registre immuable.

Il existe aujourd'hui des centaines d'applications basées sur la blockchain. La blockchain impacte le secteur privé, dont Vincent Pignon présente cinq exemples :

  • Uber VS Arcade City et la Zooz
  • Amazon VS Open Bazaar
  • Airbnb VS Slock.it
  • SWIFT VS Ripple

La blockchain a également de nombreux cas d'usage dans le secteur public. Vincent Pignon en présente plusieurs :

  • eResidency en Estonie
  • eVoting en Ukraine
  • Cadastre (BitLand) au Ghana, mais aussi en Suède et en Géorgie
  • Registre des essais cliniques aux Etats-Unis
  • Diplômes universitaires aux Etats-Unis et Royaume-Uni
  • Registre du commerce et des actionnaires au Delaware

Enfin, qu'en est-il de l'Etat de Genève ? L'administration cantonale genevoise mène un travail de veille, de prospective et d'expérimentation sur ce sujet.

La blockchain fait également face à un certain nombre de défis :

  • La vitesse,
  • La sécurité,
  • La régulation,
  • La consommation énergétique.

Il s'agit aujourd'hui pour chacun à l'Etat de Genève de s'y préparer. Comment ? D’abord, immédiatement, de mener une veille active sur la blockchain et réaliser une prospective sur les usages potentiels. Ensuite, sur les mois à venir, identifier les personnes à faire monter en compétences et débuter des expérimentations. Enfin, lors d’un premier projet, évaluer de façon itérative et s’appuyer sur l’écosystème, tant académique et les startups.

Vincent et l’équipe du Genève Lab vous invite à consulter la présentation pour plus d’informations et des liens. Nous nous réjouissons de vous voir lors du prochain Café de la République Numérique le 22 mai prochain !

Eléments complémentaires suite aux questions du public

La blockchain permet de certifier l'existence de documents et les identifiant avec un hash.

Le hash :

  • est une suite de lettres et chiffres qui correspondent à une empreinte digitale de ce document,
  • ne donne pas accès au document, en revanche un document aura toujours un même hash.

Le registre effectue une transaction avec le hash pour certifier l'acte avec la clé publique du registre.

Le document n'est pas stocké, il est certifié, la blockchain est un outil de traçabilité.

La certification blockchain permet d'utiliser un smart contract (programme informatique autonome).

L'oracle récupère alors des données fiables qui permettent d'activer le smart contrat.

Ce smart contract est comme un utilisateur virtuel de la blockchain.

Le smart contract n'est pas un contrat juridique, mais une automatisation de l'exécution.

Blockchain publique vs privée :

  • La blockchain publique est anonyme alors que dans les blockchains privées ou hybrides, l'identité est connue entre les participants,
  • La blockchain hybride pourrait avoir du sens entre plusieurs cantons ou départements par exemple,
  • La blockchain publique est décentralisée en peer to peer.
Date de publication
22 mars 2017