A l’invitation du collectif Co-design-it et de la Direction Interministérielle de la Transformation Publique, j'ai participé le 26 mars dernier au Lab des Labs, un événement d’inspiration et de connexion qui a réuni durant une journée plus de 120 membres des laboratoires d’innovation francophones dans un format 100% digital.
Cette 4ème édition visait à tirer un bilan des 12 derniers mois marqués par la crise sanitaire, que ce soit au niveau des tendances observées ou des nouveaux champs qui s'ouvrent pour les laboratoires d’innovation au regard des évolutions organisationnelles et sociétales.
D’emblée, les participants ont noté la patte de Co-design.it qui nous a accueillis dans un environnement virtuel très inspirant (voir l’illustration de cet article). Le design de cette journée a permis de nombreuses rencontres ainsi que des échanges riches et variés autour d’une vingtaine de présentations.
Le mode de fonctionnement proposé était celui du ‘patch and nodes’ : les participants sont répartis en groupes hétérogènes. Les membres de chaque groupe vivent l’événement en se rencontrant avant et après chaque session qui déroule en parallèle plusieurs présentations suivies d'une discussion. Chacun détermine en début de journée à quelles sessions il va assister, avec pour mission d’en faire une synthèse aux autres membres du groupe durant des temps d’échanges prévus à cet effet. On y partage ainsi les pépites que l’on a découvertes et les hypothèses et scénarios pour l’avenir que l’on a perçus. Cette manière de faire permet d’atténuer la frustration de ne pas pouvoir participer à tous les séances souhaitées.
Les 21 présentations partagées sur ce mode ont permis de balayer un large spectre de préoccupations et d’enseignements tirés par les labs durant l'année écoulée.
De manière générale, plusieurs d'entre eux ont pris ce temps de la crise pour questionner leur mode de fonctionnement et pour se repenser dans la perspective d'augmenter leur impact. La majorité des participants ont également partagé le fait que leur lab a été amené à expérimenter de nouveaux modes de travail, le plus souvent en virtuel.
A la fin de la journée j'ai pu mesurer la richesse de la production de notre collectif : de nombreuses pépites que j’ai pu identifier directement ou indirectement, et des scénarios pour l’avenir qui vont certainement nourrir l’activité du Genève Lab.
Parmi ces scénarios j’en retiens 3 qui m’interpellent en particulier parce que nous les avions déjà dans notre radar :
- La prospective est de plus en plus perçue comme un élément clé pour accompagner une transition qui s’accélère, pour nourrir l'innovation et pour engager la transformation de l’organisation en se projetant de manière décloisonnée vers l’avenir. De l'avis des labs qui la pratiquent, la prospective est source de motivation pour les collaborateurs, à l'image de ce que constate le groupe Vinci qui a mis en place la plateforme Léonard. Une belle source d'inspiration pour le projet Genève 2050 !
- La prise en compte des modes de travail hybrides, dans le sens où il va falloir faire évoluer les services des labs d’innovation en s’appuyant sur le meilleur de ce que peuvent offrir les rencontres en présentiel et celles en ligne (mais pas dans le sens où on amène au sein d’une même séance du présentiel et du virtuel). Ce scénario amène en parallèle la nécessité de repenser les lieux d’innovation pour intégrer pleinement cette perspective hybride tout en étant à l’aise dans un monde comme dans l’autre. Ce dernier point vaut également pour le télétravail dont la pratique régulière va probablement s’ancrer avec la nécessité de repenser la combinaison des échanges en présentiel et en virtuel.
- L'importance de mieux intégrer l'acculturation et l'autonomisation des parties prenantes. Malgré la riche expérience de nombreux acteurs, on constate qu'il y a un en effort à faire dans ce domaine, en s’appuyant notamment sur des réseaux d’ambassadeurs qui multiplient l’impact du lab en proximité de ces parties prenantes. Certains labs travaillent actuellement sur des communautés d’entraide ou sur des 'design labs' qui permettent d'aller plus rapidement vers le prototypage et l'itération de manière à favoriser l'autonomisation. D'autres s'appliquent à catalyser la mobilisation des collaborateurs dans des communauté de pratique (notamment en facilitation) qui favorisent échanges et appropriation.
Cette journée intense, positive et porteuse de promesses a, comme le soulignait l’un des participants, parfaitement illustré le mot coopération: “donner en s’exposant”. Et ceci dans une atmosphère incroyable, à la fois festive, positive et bienveillante.
Un grand merci aux organisateurs et à tous les participants ! Et à l’année prochaine !