Comment mieux gérer une promotion ?

Date de publication
15 octobre 2024
Comment mieux gérer une promotion ?
Comment mieux gérer une promotion ?
La promotion d'un membre du personnel peut être source de tensions, voire de conflits, car les rapports de pouvoir vont radicalement changer.

Comment mieux gérer cette transition ? Comment se faire accepter par ses ex-collègues aussi bien que se faire reconnaître par la hiérarchie ?

Auteur-e-s: rédaction collective du Groupe de confiance

 

Dans la gestion de carrière, il est primordial de savoir se préparer au passage du statut de collaborateur-trice à celui de cadre avec des responsabilités de conduite du personnel. En effet, si l'expérience permet d'acquérir d'excellentes connaissances métier, elle ne va pas forcement préparer à être manager. 
Un certain nombre de nos usagers-ères nous consultent suite à un conflit avec un-e collègue devenu-e manager. A l'inverse, certains cadres récemment promus sont à la recherche de conseils sur la manière de se comporter avec les anciens collègues. 

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Principe n°1: bien choisir. Une promotion à un rôle de responsable est un passage de carrière très délicat. Il faudra s'assurer que la personne ait des compétences techniques adéquates, qu'elle ait prouvé sa capacité à obtenir des résultats et son adéquation à la culture d'entreprise, mais aussi et surtout qu'elle ait une bonne dose d'intelligence émotionnelle (leadership, affirmation de soi, communication, compétences interpersonnelle etc.). Plus particulièrement, les compétences en termes de relations humaines (gestion des conflits, responsabilité sociale, empathie, capacité d'écoute) seront indispensables.

Principe n°2: bien communiquer. La communication va aussi jouer un rôle capital dans l'acceptation du futur manager et dans la gestion des éventuelles frustrations qu'une promotion pourrait générer auprès des autres membres de l'équipe. Il est important de formellement officialiser la promotion en informant d'abord l'équipe concernée, puis l'ensemble des collaborateurs, en expliquant sommairement les raisons du choix. 
Indépendamment des stratégies de communication officielle choisies, le nouveau manager devra aussi privilégier une communication initiale plus personnalisée avec les anciens-nes collègues. Il est important de clarifier les nouveaux rôles respectifs et éliminer dès le départ les risques d’ambiguïté. 

Principe n°3: bien accompagner. Prévoir des mesures d'accompagnement efficaces pour les nouveaux-elles managers: une formation appropriée sur les méthodes de management, l'appui d’un mentor interne (un manager plus expérimenté) ou d'un coach.   
La valorisation et la reconnaissance de son nouveau statut par la hiérarchie seront aussi des aspects très importants à ne pas négliger: par exemple en veillant à établir les bons flux de communication, en évitant de le court-circuiter, etc. En d’autres termes, il faudra charger la personne de nouveaux devoirs et obligations sans oublier d'y associer les prérogatives qui accompagnent la fonction.

Principe n°4: rester crédible. Il serait opportun d'éviter de changer radicalement de comportement tout en se rappelant qu'on est plus exigeants vis-à-vis d'un-e manager que d'un-e collègue. La haute hiérarchie aussi s'attend à une conduite exemplaire d'un-e manager. Si modifier sa personnalité est contre-productif, il est néanmoins nécessaire de signifier symboliquement son changement de statut. 

Principe n°5: trouver le juste milieu. Le rôle du manager implique aussi un changement de posture et de devenir l'interlocuteur et le pivot entre les demandes et besoins de l'équipe d'une part et les objectifs de la hiérarchie d'autre part, ce qui s'accompagne d'une certaine forme de solitude. La personne nouvellement promue ne pourra plus se comporter comme un "copain-collègue". Le rôle d'exemplarité exigé pourra aussi être lourd à porter. La règle d'or? Accepter et assumer la juste distance et le courage que le nouveau rôle implique, trouver le juste milieu dans lequel on pourra se sentir raisonnablement à l'aise et authentique. 

 

Quelques conseils pratiques :

 

Les pièges à éviter :

  • Essayer de conserver son capital sympathie en restant trop proche et trop identifié à l'équipe (autrement dit: en continuant à se comporter comme "un copain-collègue", par exemple en faisant des confidences, en se plaignant, en prenant le parti de l'un ou l'autre ex-collègue de façon partielle etc.)
  • Essayer de se distancier en rompant abruptement tous les liens avec ses ex-collègues (ce qui va engendrer un sentiment de trahison ou d’abandon)
  • Essayer de marquer son territoire à "tout prix" : en mettant en place des changements trop rapides, trop nombreux et sans une réelle valeur ajoutée
  • Se sentir en porte à faux: pris au piège entre les demandes de la hiérarchie et les désirs de l'équipe. Cette position ambigüe pourrait amener une confusion décisionnelle, une absence de lignes conductrices et surtout donnera l'impression de n'avoir aucune vision managériale

Les bons réflexes :

  • Etre clair sur son nouveau rôle de manager. Communiquer clairement sur les (nouveaux) rôles de chacun dans l'équipe, les responsabilités et les résultats attendus
  • Rencontrer individuellement les membres de l'équipe, s'intéresser à leur travail et à leurs valeurs
  • Oublier le passé: une promotion n'est pas une façon de régler des comptes ni de favoriser ses amis
  • Maintenir une saine distance managériale 
  • Organiser des séances d'équipe bien structurées (vous êtes désormais le "chef d'orchestre").
  • Donner régulièrement des feedbacks (positifs et négatifs) aux membres de l'équipe
  • Evaluer les personnes sur ce qu'on observe en qualité de chef (et non pas sur des "ouï dire...", sur des événements passés, etc.), être aussi concret et objectif que possible (se baser sur la technique C.A.R.= contexte, action, résultat)
  • Communiquer clairement et bien à l'avance les attentes (en termes de résultats, timing, qualité etc.)
  • Responsabiliser les personnes et les valoriser
  • Faire preuve d'exemplarité dans le comportement mais se rappeler qu'on a aussi droit à l'erreur en sachant s'excuser si nécessaire.
  • Etre ouvert (au désaccord, à la curiosité, aux nouvelles idées…)
  • En cas de désaccord: écouter attentivement, essayer de comprendre les motivations, essayer de faire la part de choses et profiter pour apprendre.

 

Le leadership n'est pas lié à un titre: il se gagne en étant fiable et digne de confiance, ce qui signifie aussi être raisonnablement transparent et poliment direct.

 

Images Pixabay, auteurs-es:  Gerd Altmann, Clker-Free-Vector-Images


 

Date de publication
15 octobre 2024