Depuis plus de dix ans, on observe, malgré des fluctuations annuelles, une tendance à la diminution des nouveaux diagnostics VIH. Les données provisoires pour cette année confirment cette tendance à la baisse au niveau genevois, avec 46 diagnostics au 30 octobre, de même que dans le reste de la Suisse. Les déclarations indiquent une proportion d'un tiers de femmes pour deux tiers d'hommes et une moyenne d'âge de 40 ans, en concordance avec les données des années précédentes.
La moitié des cas de VIH détectés dans notre canton l'ont été grâce à un test de dépistage effectué auprès d'une unité des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG). Les autres cas dépistés l'ont été suite à une consultation chez un médecin de ville, et dans les centres de conseil et dépistage volontaire du VIH/sida (VCT) à disposition des populations à risque. Dès lors, les enjeux liés à un dépistage précoce, suite à une prise de risque, sont toujours d'actualité, tant chez les jeunes que chez les plus de 50 ans. En effet, la détection rapide d’une nouvelle infection VIH est la condition indispensable pour améliorer la prise en charge des personnes concernées, et espérer ainsi atteindre l’objectif ambitieux de l’ONUSIDA : 90% de personnes dépistées, 90% de personnes sous traitement et 90% de patients traités avec une charge virale indétectable.
Cette année, les associations subventionnées par le canton ont axé leur communication sur la problématique du VIH en relation avec le monde du travail et rappellent l’importance des règles de non-discrimination et de respect. En effet, l’Aide Suisse contre le Sida estime que sur les 25’000 personnes vivant avec le VIH en Suisse, 70 % travaillent, la plupart à un taux d’occupation de 90% et plus.
L’impact remarquable des traitements antirétroviraux sur l'espérance et la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH pousse depuis plusieurs années les associations genevoises de lutte contre le sida à repenser leur soutien aux personnes séropositives. L’intégration professionnelle est un objectif prépondérant pour nombre de ces personnes, en particulier celles pour lesquelles une rente d'invalidité ne se justifie plus. Ces personnes se trouvent face à de nouveaux défis à relever, parfois après de nombreuses années d'inactivité. Pour les associations, davantage habituées à collaborer avec les institutions sociales, cette évolution amène à un dialogue novateur avec le monde du travail et des entreprises, notamment en matière de sensibilisation aux questions de discrimination à l'embauche ou en cours d'emploi.