Quelques-uns prennent encore aujourd'hui pour quelques jours ou quelques mois le chemin de l'école, du bureau, de l'atelier, de l'infirmerie, de la direction ou de l'office. D'autres découvrent déjà pour leur part une nouvelle vie et explorent une autre façon de jouer un rôle dans la Cité. Réunis dans l'amphithéâtre du Collège et école de commerce (CEC) André-Chavanne, ils et elles étaient environ 250, le 17 mai, à partager deux points communs: avoir travaillé - plus ou moins longtemps - au sein du département de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP) et arriver, au cours de l'année 2022, à cet âge où l'on peut faire valoir ses droits à une (pré-)retraite.
Par la voix des cadres de l'institution exerçant des fonctions de direction générale ou de direction, toutes et tous ont été appelés nominalement pour recevoir des mains d'Anne Emery-Torracinta, conseillère d'Etat chargée du DIP, un cadeau choisi pour les remercier de leur implication.
Parmi ces jeunes ou futurs retraités, l'un d'entre eux mettait un terme à 46 ans de carrière. Un autre, plus jeune, avait été l'un des tout premiers élèves de la conseillère d'Etat, alors enseignante, qui quittera elle aussi la vie active l'année prochaine, au terme de son mandat. Il se trouvait là des membres du corps enseignant, bien entendu. Des directeurs d'école, aussi, au nombre desquels Roland Jeannet, directeur du CEC André-Chavanne et compagnon de route professionnel de la conseillère d'Etat pendant presque un demi-siècle. Mais il y avait aussi des formatrices, des statisticiens, des éducatrices, des collaborateurs des ressources humaines, des juristes, des professionnels de la santé et de la protection… autant de fonctionnaires, parfois anonymes, incarnant des savoir-faire importants dans des services du DIP parfois tout aussi mal connus, y compris à l'interne de la structure, et qui participent pourtant au fonctionnement de ce département.
"Dans le contexte de la crise ukrainienne, le Conseil d'Etat ayant validé le principe de recourir aux services de professeurs à la retraite, ceux de vous qui s'ennuient auront peut-être le plaisir de reprendre du service dès la rentrée prochaine", a plaisanté la conseillère d'Etat en évoquant les conséquences genevoises de cette crise au détour d'une analyse des changements opérés au sein de l'institution au cours des dernières décennies.
La traditionnelle cérémonie des départs en retraite, à laquelle il avait fallu renoncer pendant les deux années de pandémie, a de nouveau pu être organisée et a pu atteindre son objectif premier consistant à rendre hommage à toutes celles et ceux qui font la réalité du DIP au quotidien… parfois durant toute une carrière. Elle a également atteint un autre objectif: permettre à chacun de nous de mieux distinguer, l'espace d'une soirée, les exacts contours d'un département protéiforme et son organisation au sein d'un secrétariat général, de directions générales, de directions, de services et d'offices. "Des services mal connus et parfois injustement attaqués politiquement et médiatiquement", a rappelé la secrétaire générale Paola Marchesini.